La magie du sang est à mi-chemin entre la magie rouge et la nécrophilie. Il s'agit d'un mode de divination, également appelé hématomancie, ou encore sanguimancie, qui fait l'usage du sang comme principale matière première. Mais ce n'est pas le seul ingrédient car on y retrouve également toutes les souillures habituelles qui proviennent du corps humain : défections, urine, salive, sueur, sperme et sécrétions vaginales.
La plupart du temps, l'hématomancie ne se pratique pas de manière isolée mais vient en complément d'une autre magie ou d'un rituel spécifique. On peut l'utiliser pour lancer des sorts de magie noire ou pour renforcer les effets d'un rituel magique, en particulier dans les cérémonies de magie sexuelle.
Son recours dans les cérémonies magiques est copieusement réalisé pour ce qui concerne les messes noires. On y retrouve alors des actes de barbarie tels que des sacrifices d'animaux ou des sacrifices de bébés ou d'enfants. Leur sang est recueilli pour les besoins du rituel.
Mais à l'origine, l'hématomancie était beaucoup plus proche de la nécromancie qu'elle ne l'est aujourd'hui. C'est un art divinatoire pratiqué par le peuple Chaldéen.
Le peuple chaldéen pratique l'hématomancie
La langue des Chaldéens est l'araméen, la langue du Christ. Ce dialecte constitue donc un véritable outil à la compréhension des Textes Évangéliques.
Les Chaldéens avaient des ennemis : les Babyloniens. Ces derniers ont finit par obtenir la victoire en l'an 612 avant notre ère. Plus récemment, les Chaldéens connurent un génocide en 1915, perpétré par les Turcs en même temps que le génocide arménien. Ils furent plus de 250 000 à avoir été massacrés.
Mais pourquoi n'aime-t-on pas les Chaldéens ?
Ce peuple de l'Antiquité est malheureusement connu pour ses grandes connaissances en divination avec les moyens des plus divers qui soient. La bélomancie, divination par les flèches, est d'origine chaldéenne. Les flèches utilisées n'avaient ni pointe ni pennes, en fait elles n'étaient même pas tirées par un arc. Elles portaient chacune un mot significatif. Elles étaient au nombre de 7. Elles étaient extraites d'un récipient où on les mélangeait et dont on sortait une flèche au hasard qui donnait la prédiction.
Si ces formes de divination étaient inoffensives et politiquement correctes, il en existait d'autres bien plus sombres. Les Chaldéens, tout comme les Hébreux, les Perses, les Etrusques et les Syriens, pratiquaient la nécromancie et la psychomancie. Si cette dernière se contente d'entrer en contact spirituel avec les esprits des morts dans le but de les interroger afin de prédire l’avenir, la nécromancie est beaucoup plus choquante. En effet, les techniques du nécromancien sont utilisées pour arriver au même résultat mais en interrogeant les dépouilles et les entrailles des morts (on appelle cette technique l'aruspicine). La sanguimancie (hématomancie) utilise le sang des animaux morts ou des cadavres humains pour faire la même chose. Ces traditions ont été par la suite adoptées par les Babyloniens qui les répandirent jusqu'en Grèce avant qu'elles ne disparaissent définitivement (ou presque).
L'hématomancie utilise quel sang ?
Les pratiques de sanguimancie ont cependant évolué avec le temps et se sont adaptées. De nos jours l'hématomancie ne sert presque plus à prédire l'avenir mais on l'utilise dans des rituels magiques. Il est donc admis qu'on puisse utiliser son propre sang ou le sang d'un animal sacrifié.
Les sacrifices pour récupérer le sang
Les sacrifices d'animaux sont destinés à récupérer leur sang et leurs viscères. Les sorciers apprécient particulièrement le foie qui contiendrait des propriétés magiques et divinatoires. Certains cultes africains ou la magie antillaise utilisent beaucoup les poulets, les rats et les serpents. D'autres traditions utilisent des chèvres, des chats (noirs), ou encore des chiens. Le mouton rituel est sacrifié dans les Antilles ou au Maghreb, mais également en Suisse à l'époque de Pâques.
Dans le cas d'un sacrifice humain, la victime peut être consentante ou ne pas l'être. Ce dernier cas de figure est plus problématique par rapport à la loi et c'est pour cette raison que les sorciers contemporains utilisent plus facilement du sang d'animaux bien qu'il soit moins efficace que le sang humain. Mais nous ne somme plus au Moyen Âge et il devient de plus en plus difficile pour un sorcier de trouver des victimes à sacrifier lors de ses rituels, qu'elles soient consentantes ou non, d'ailleurs.
Les utilisations de sang dans les rituels magiques
Calice rempli de sang de poulet lors d'une Messe Noire
Où le sang s'utilise le plus c'est au cours de pactes avec le diable ou d'autres démons. Le sang agit un peu comme la signature en bas d'un contrat, à la différence près qu'un contrat conclus avec le sang est irréversible et ne peut être dénoncé.
La magie rouge et la magie sexuelle utilisent aussi le sang, en général sous forme de gouttes qui sont mélangées à des philtres ou des potions.
Le vaudou et les messes noires sont de gros consommateurs de sang. Pour une messe noire on le récupère dans des calices qui sont posés sur le corps nue d'une jeune femme vierge allongée sur un autel.
Précautions à prendre avec le sang
Mais en dehors des dangers purement médicaux, l'utilisation de sang au cours d'un rituel magique présente d'autres risques si le sorcier ne maîtrise pas parfaitement ce qu'il fait. Il est en effet possible que son rituel se retourne contre lui ou que soit créé un lien immuable entre lui-même et l'entité qu'il invoque. Le sang est un catalyseur très puissant qui est difficile à maitriser. Imaginez que vous cuisiniez en utilisant de la poudre à canon que vous jetez sur les flammes ...