Les Lois de Manu
Alors qu'au fil des siècles certaines lois de Manu concernant les soudras se sont assouplies, celles regardant les Chandâlas ont toujours été appliquées avec rigueur. Ainsi, le livre X.50 promulgue :Que ces hommes établissent leur séjour au pied des grands arbres consacrés, près des lieux de crémation, dans la montagne et dans les bois, qu'ils soient connus de tous et vivent de leur travail (honte suprême).
La demeure des Chandâlas et des Swapâkas doit être hors du village ; ils ne peuvent pas avoir de vases entiers, et ne doivent posséder pour tout bien que des chiens et des ânes.
Qu'ils aient pour vêtements les habits des morts ; pour plats, des pots brisés ; pour parure, du fer ; qu'ils aillent sans cesse d'une place à une autre.
Qu'aucun homme, fidèle à ses devoirs, n'ait de rapport avec eux ; ils doivent n'avoir d'affaires qu'entre eux, et ne se marier qu'avec leurs semblables.
Que la nourriture qu'ils reçoivent des autres ne leur soit donnée que dans des tessons et par l'intermédiaire d'un serf, et qu'ils ne circulent pas la nuit dans les villages et dans les villes.
Qu'ils y viennent durant le jour pour leur besogne, distingués au moyen des signes prescrits par le roi, et qu'ils soient chargés de transporter le corps d'un homme qui meurt sans laisser de parents : tel est le règlement.
Qu'ils exécutent, d'après l'ordre du roi, les criminels condamnés à mort par un arrêt légal, et qu'ils prennent pour eux les habits, les lits et les parures de ceux qu'ils mettent à mort. » (Manu, V. 51 à 56)
Une répression qui perdure
N’est-il pas honteux de promulguer et d'appliquer de telles « lois » ? N’est-il pas scandaleux que, depuis trente-cinq siècles, des humains subissent une répression aussi systématique et féroce, destinée à les ravaler à un rang inférieur aux animaux ? Et les lois modernes n'ont guère changé leur sort, sauf peut-être dans les villes et dans une faible mesure.Lire la suite ...