Des origines du monde à Jésus-Christ

In Nomine Satanis / Magna Veritas
In Nomine Satanis / Magna Veritas est un jeu de rôle sur table des années 90 de la société Siroz Production. Le fascicule fourni avec le jeu nous raconte l'histoire, selon eux, et de façon très imagée et imaginative, de la création du monde, la naissance des Anges, la chute de Lucifer et l'invention des Dieux par les humains. Voici comment tout à commencé :

A l'origine, Dieu créa le ciel et la terre.
Accessoirement, il en profita pour se créer lui-même.

Il était une fois...

Il était une fois, il y a plus de seize milliards d'années, dans le néant absolu, dans l'absence totale de tout...

Dans ce non espace, ce néant total, jaillit soudain une idée, une pensée qui s'éveilla dans une explosion de silence. Un concept si puissant qu'il enfla démesurément et qu'il s'étendit d'un bout à l'autre de sa propre création. Et qui maintenant encore, à l'heure ou je vous parle, est toujours en extension, bien au-delà des quatre dimensions spatiales, bien au-delà des mondes physiques. loin dans les Marches Intermédiaires.

Cette idée de base, qui n'était même pas consciente de sa naissance ressentit un jour, après une bonne douzaine de milliards d'années, le besoin d'exister. Pour cela, après avoir créé des étoiles majestueuses, des soleils qui telles des balises troueraient l'obscurité, des pulsars et des quasars qui tels des phares guideraient les navires sidéraux du futur, des planètes sur lesquelles s'épanouissait déjà la vie, elle décida de créer des êtres puissants et de leur donner à chacun un nom et une forme.

Mais, afin de les accueillir comme il se doit, elle désira avoir elle-même nom et aspect. Elle créa alors un être, qui ne serait pas la plus puissante de ses créatures mais qui serait toujours la plus sage. Et cet Ange, ce premier-né donna forme et nom au concept. Il ne lui donna pas qu'un nom unique, il lui en donna 100. Et le centième était le Vrai. Des 100 noms, pour simplifier et pour ne pas nous attirer d'ennuis, nous n'en retiendrons qu'un : Dieu.

Et Dieu nomma l'Ange Mikael, ce qui signifie « Qui est comme Dieu ». Mais il ne lui donna pas qu'un nom unique, il lui en donna également plusieurs et c'est sous un autre nom qu'on le connait maintenant et qu'il se plait à se faire appeler. Et c'est ainsi que l'Archange des Sources, puisque c'est bien de lui qu'il s'agit, inventa Dieu après que Dieu l'eut créé.

 

La création des Anges et des Archanges

Après une douzaine de milliards d'années de création effrénée, Dieu voulut passer à autre chose. Les planètes se refroidissant doucement et la vie apparaissant sur certaines d'entre elles par un processus naturel, Dieu se dit qu'il avait achevé la première partie de son œuvre. II passa donc à la seconde.

Dans le vide des Limbes, sur la plus haute des Marches Intermédiaires, Dieu créa une Cité pour ses Anges afin qu'ils puissent travailler à sa gloire. Cette cité, il la nomma fort justement Cité Éternelle.

La création des anges
Autour, il conçut les Champs du Paradis pour que ses Anges puissent s'y reposer. Plus tard, quand l'homme aura fait son apparition sur Terre, c'est là que les Élus, ces humains dignes de Lui, séjourneront après leur mort. Dieu créa alors une multitude de créatures divines plus ou moins à son image, du moins celle que lui avait donné l'Archange des Sources. Leur rôle serait de lui servir de messagers, afin de transmettre partout où il le désirerait ses volontés et de les exécuter. Il leur donna en outre neuf noms pour les différencier : Chérubins, Séraphins, Principautés, Puissances, Vertus, Dominations, Trônes, Anges et Archanges.

Parmi ces neufs noms, il choisit l'appellation Ange pour généraliser.

Parmi les myriades d'Anges créés, il choisit la première génération d'Anges de Puissance, tous amenés à recevoir de grandes responsabilités. Ainsi s'avancèrent tour à tour Lucifer, Gabriel, Jordi, Kronos, Andromalius et Dominique. Avec Mikael et sous sa direction, ils formèrent le Premier Conseil Divin.

S'ajoutèrent par la suite Andrealphus, Georges, Malphas, Emanuel, Baal , Bifrons et Jésus, tous Anges de Puissance dans la Cité Éternelle. Ils se partagèrent la Terre, le Ciel et les différents Royaumes et jurèrent de travailler en harmonie. Comment aurait il pu en être autrement ? Ils étaient conçus de pure bonté et ils œuvraient pour le bien et dans l'amour.

Un instant d'éternité

Le Paradis et l'Enfer
Le Paradis et l'Enfer
Après la création de la Cité Éternelle et son peuplement par les Anges, Dieu put se rendormir. Il laissait la Terre entre de bonnes mains, sérieuses et travailleuses.

Sur Terre, le développement de la chimie organique suivait son petit bonhomme de chemin. Les premières bactéries apparurent, puis les algues, les trilobites, les Gymnospermes et au fil des millions d'années, les dinosaures foulèrent la Terre de leur pas lourd. Mais sous leurs pattes, leur cerveau minuscule ne pouvait pas distinguer les petits animaux poilus qui dévoraient leurs œufs.

Et la Terre continua d'évoluer. Les mammifères avaient définitivement pris le dessus sur le reste de la faune, et la civilisation future ne pourrait pas se passer d'eux.

Et arriva enfin au fil des ans ce que tout le monde attendait : L'homme. Ou du moins son très lointain ancêtre. A l'époque, les humains ne ressemblaient pas à grand chose, ne pensaient pas à grand chose, mais le potentiel était tel que tout le monde au Paradis avait les yeux fixés sur la petite planète bleue. Lucifer le premier. Il adorait voir les hommes se battre, faire des choix, survivre. Mikael étant plus réservé, comme s'il savait le bordel que cela allait bientôt causer. Et il le savait surement.

Et au fur et à mesure, l'homme évolua sous les yeux du Paradis. Ses traits et son intelligence s'affinèrent. Les tribus qui se faisaient la guerre commençaient à s'unir, pour aller plus loin. Les humains domestiquèrent les animaux, pour profiter de leur lait, de leur viande, de leur force et de leur chaleur. Et ce fut alors le moment de réveiller Dieu pour la seconde fois.

Mais Dieu s'éveilla lentement et les humains évoluaient rapidement. Ils commençaient à s'étriper, à se violer, à se battre, à se civiliser en somme. Lucifer commençait à voir cela avec un œil différent. Il aurait pu faire tant de choses avec les humains et Dieu allait les laisser s'auto-exterminer par son inaction ! Il allait laisser tuer ce qui était sans aucun doute sa plus belle création, l'homme, bien plus belle que les Anges qui n'avaient pas le dixième de liberté individuelle dont bénéficiaient les humains. Et les femmes étaient belles. Tellement belles.

Une bête histoire de cul

Lucifer
Lucifer convoqua alors le conseil Divin en session extraordinaire. Il voulait exposer un plan pour les humains.

Et le plan de Lucifer fut la cause de sa chute, ou plutôt de La Chute. Et pourtant son idée était bonne : les hommes étaient libres mais faibles, les Anges étaient puissants mais n'étaient pas à leur place sur Terre. Vint alors le moment où Lucifer annonça son intention à tout le conseil réuni. Dieu était assis dans son fauteuil de direction et tous les Anges de Puissance étaient à ses pieds.

Lucifer voulait que les Anges se reproduisent avec les humaines pour produire une race forte, puissante, magique qui vivrait à la gloire de Dieu.

La réponse négative de Dieu surprit tout le monde par sa dureté. Que Dieu rejette l'idée de Lucifer aussi brutalement était un véritable soufflet pour l'Ange le plus fier du Paradis.

Et Lucifer ne put laisser passer cela. Il réunit ses plus fidèles partisans, des Anges mais aussi des Anges de Puissance et décida de prouver son bon sens par l'exemple. Il descendit sur Terre et les femmes enfantèrent de géants, fils des Anges de Lucifer.

Dieu, furieux, convoqua lui-même le conseil et Lucifer se vit bien obligé de se rendre à la convocation. Il demanda qu'il reconnaisse ses erreurs et qu'il cède devant Sa Gloire. Devant son refus, la rupture fut consommée.

La Chute de Lucifer

Les Anges se séparèrent en deux camps égaux et s'affrontèrent au Paradis. Au fil des combats et des victoires des Anges qui lui restaient fidèles, Dieu fut persuadé de l'issue du conflit. Et telle une bombe atomique sur Hiroshima, il mit fin instantanément à la guerre fratricide en exilant Lucifer et ses légions, en les projetant à travers l'infinité des Marches Intermédiaires.

Personne n'était allé aussi loin dans les Marches. Et Lucifer les descendit toutes et s'écrasa sur la plus basse, où il n'y avait rien, où il faisait sombre et froid. L'ex-Ange de la Lumière mit sept ans à créer l'Enfer et la Cité de Dis tels que nous les connaissons maintenant. La Chute l'avait brisé, lui et tous ses Démons. Les moins touchés conservèrent leurs ailes d'origine mais elles n'étaient plus blanches. Elles étaient noires comme la nuit. Les autres développèrent des ailes membraneuses, sombres et terrifiantes.

Mais c'est aussi à ce moment que Lucifer s'aperçut qu'il n'avait jamais été aussi puissant. Là, dans ce lieu qui devenait le sien, sa puissance n'avait pas d'égale, mise à part celle de Dieu peut-être. Et il sut que Dieu, malgré son exil, lui avait fait cadeau de cette puissance. Il était maintenant pratiquement son égal. Mais il savait aussi que si Dieu lui avait donné, il pouvait lui retirer.

Et ce fut le début de la première phase du grand jeu : la gigantesque partie de bras de fer entre les forces du Bien et les forces du Mal sur Terre avec l'homme en ultime récompense.

Adam, Ève, ma pomme et moi.

Sur Terre, les hommes s'organisèrent. Les premiers balbutiements de l'agriculture apparurent. Depuis longtemps, les hommes avaient des religions – animistes, pour la plupart. Ils adoraient la lune, le soleil, les étoiles, des animaux, des dérivés et en cela, ils adoraient déjà Dieu sans le savoir...

Quelques dizaines de milliers d'années s'écoulèrent lentement comme seules savent s'écouler les années. Décidément, ça s'améliorait. De belles habitations, des chansons, des légendes. L'écriture...

En - 6000 et quelques poussières, Dieu se réveilla, et il fit bien le bougre : l'écriture, c'était un pas important, très important même. Il faudrait ne pas laisser tout ça prendre trop d'avance sans y jeter des bases saines. Mais ces humains étaient-ils dignes d'une vraie religion ? A les voir s'agiter, sincèrement, on ne dirait pas. Ils s'entre-tuaient, baisaient, violaient, sacrifiaient... et avaient des velléités d'indépendance et de savoir. Mais Dieu avait d'autres idées : si ça se trouve, l'homme naissait bon, et c'est la société qui le pervertissait. Il allait donc faire un essai. Il en prit deux : un homme et une femme, tant qu'à faire, avec une âme et un cerveau totalement vierges, et les mit dans des conditions idéales. Mais pour que l'expérience soit parfaite, il fallait qu'ils soient dans un écosystème familier, un vrai Paradis...

Dieu prit donc, parmi les nombreux humains tramant dans le secteur, un homme et une femme. Puis, d'une seule pensée, il créa sur Terre un petit jardin parfait où il était impossible d'entrer, où ni violence ni mort n'étaient admises, où tout n'était qu'amour, où la gazelle et le lion vivaient en parfaite harmonie et toutes ces sortes de choses. C'était le Jardin d'Eden.

Au début, tout se passa pour le mieux : Dieu aimait Adam et Ève, c'était clair. C'était sa petite expérience à lui, elle marchait, il était content. Il changea la nature génétique de ses chouchous pour qu'ils soient au-dessus des autres humains errant sur Terre. Il les rendit immortels, plus forts, plus beaux, plus intelligents, plus tout : en fait. Il leur fila un peu de "Lui".

Les années passèrent et tout allait toujours comme sur des roulettes. Et puis vint cette histoire de pomme, un bel exemple de la mentalité des femmes, toujours prêtes à avaler quelque chose. Adam et Ève furent donc chassés de l'Eden qui, tout bêtement abandonné à lui-même, reprit vite un aspect plus classique. Adam et Ève se retrouvèrent, non pas tout seuls, comme le décrit la Bible, mais au milieu de l'humanité qui n'avait pas stoppé, loin de là, son évolution. On était alors en 5000 et des grosses poussières avant J-C... Adam et Ève se mêlèrent à la population locale, conçurent des enfants qui rapidement prirent épouse et époux aussi autour d'eux... Le couple s'aperçut rapidement qu'il avait beau ne plus être immortel, quelque chose était quand même resté et leur espérance de vie était nettement plus longue que la moyenne.

Les enfants d'Adam et Ève (on ne va pas vous raconter l'histoire d'Abel, de Caïn et de Seth, celui que l'on oublie toujours, mais sachez qu'il y en a eu plein d'autres, des enfants) eux aussi se mêlèrent à la population et firent leur vie. Le "potentiel divin" qui leur venait de leurs parents se transmit avec eux, se dilua, se transforma, disparut, revint...

Aujourd'hui, les descendants d'Adam et Ève sont éparpillés un peu partout sur la surface de la Terre. Et parfois, par le jeu d'une combinaison de gènes, un peu de cette « étincelle divine » resurgit, par hasard, en Chine, en France, en Afrique ou à Tahiti. Et le pauvre humain se trouve doté de pouvoirs... Ces humains très spéciaux sont connus dans le monde sous le nom de Psis. Moins puissants que des Anges ou des Démons, l'Histoire garde pourtant la trace de combats épiques dans lesquels les Psis eurent le dessus, peut-être à cause de la faculté d'adaptation qui caractérise la race humaine.

Tu blasphèmes. Nom de dieu !

Mais revenons à 6000 avant Jésus Christ...

Les premières civilisations dignes de ce nom naquirent en Mésopotamie, aux alentours de celle époque, avec l'installation des Sémites et des Sumériens. Ces civilisations entraînèrent la naissance des premières religions de groupes. Bien sûr, de tous temps les hommes avaient cru en quelque chose. Que ce soient le soleil, la lune, les éléments, les animaux : les grottes paléolithiques sont la pour nous le rappeler. Mais de par leur dispersion géographique, ces tribus n'arrivèrent jamais a rien de concret. Ce n'est que beaucoup plus tard, lors des grandes migrations venues de l'Est et à l'avènement de l'âge des cultures et de l'élevage que les civilisation dignes de ce nom poussèrent comme des champignons. Qui en Mésopotamie, qui en Égypte, qui en Grèce...

Et c'est à la même époque que les chamans se transformèrent en prêtres, gardiens du savoir. Ils ne faisaient que changer de nom mais gardaient en quelque sorte leurs mêmes attributions. Et c'est à la même époque qu'ils se mirent à raconter des merveilles, s'appuyant sur leurs anciennes croyances, des traditions purement animistes, et les mélangeant avec les merveilles qu'ils voyaient autour d'eux, ils inventèrent de magnifiques histoires. C'était réellement une époque de miracles, les Dragons foulaient la Terre et laissaient leurs empreintes dans l'inconscient humain, en ce temps là les Géants marchaient sur la Terre, en ce temps là des humains tenaient tête aux créatures flamboyantes venues des cieux, en ce temps-la, les Démons et les Anges étaient sur Terre sous leur véritable apparence.

Tel était le pouvoir de ces conteurs, de ces prêtres qui, à la veillée, racontaient encore et encore les mêmes histoires, afin d'asservir encore un peu plus le peuple à leurs désirs. Et chaque soir, chaque conte, chaque prière faisait pénétrer encore plus le message dans l'inconscient de la population.

Chaque nuit, les gens, du plus pauvre au plus riche, rêvaient car c'est le privilège des êtres vivants que de rêver. Tous ils rêvaient de la même chose, de ces contes merveilleux que racontaient les prêtres.

Ainsi est faite la Marche des Rêves et des Cauchemars, la plus vaste des Marches Intermédiaires, que les rêves laissent des traces. Bien sur, il ne s'agit la plupart du temps que d'une très faible rémanence, un souvenir qui s'évanouit en quelques secondes...

Mais nuit après nuit, les hommes, les femmes et les enfants rêvaient de la même chose d'une telle force qu'au fil des années, la trace de ces rêves ne s'effaça pas et se consolida jusqu'à prendre consistance.

Au fil des années, cette chimère, née de l'inconscient des hommes et porteuse de tout le poids de leurs fantasmes, amplifiant chaque défaut, chaque qualité jusqu'à en faire quelque chose qui n'est plus humain à force de l'être trop, s'éveilla à la conscience.

Au fil des années, plusieurs de ces créatures fantasmagoriques, nées des mêmes rêves, des mêmes cauchemars s'allièrent et, à la force de leur volonté toute neuve, purent créer un univers de poche, sur une Marche Intermédiaire contiguë à la Marche des Rêves et des Cauchemars, afin de pouvoir continuer à se nourrir des rêves des humains et à communiquer avec certains d'entre eux.

La Pythie vient en dormant

C'est ainsi que naissent les dieux. Créés de toutes pièces par les humains. Ils échappent à leur créateurs pour mener leur propre existence et des qu'ils obtiennent suffisamment de puissance, ils sont capables de créer leur propre royaume. Tous ces royaumes, qu'ils s'appellent Valhalla pour les Vikings, Olympe pour les Grecs et pour leurs homologues Romains, ont des caractéristiques communes.

Loin d'être des univers infinis, ils ont des frontières et celui qui les franchit tombe de haut puisque l'on peut dire qu'il vient de rater une Marche. Et pourtant, ces petits ilots perdus au milieu des limbes sont tous reliés à la Marche des Rêves et des Cauchemars par des passerelles. On pense évidemment au Pont Arc-en-ciel qui relie Midgard, la Terre, à Asgard, le Valhalla, mais on peut également penser aux chemins escarpés entourés de nuages qui mènent à l'Olympe et à ses ponts de lumière. Les habitants de ces Marches, qui se donnent très vite le nom de dieux, communiquent avec les humains à travers leurs rêves. Les pythies et autres prêtresses n'étaient en fait que des somnambules qui dormaient littéralement debout auxquels les dieux parlaient dans leur sommeil. 

Le texte originel est très légèrement modifié mais correspond à plus de 99% à l'original.


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