Atteindre l’extase

Atteindre l'extase
L'extase est et a toujours été le grand et universel moyen des communications sataniques. Ces états, qui peuvent être des phénomènes purement naturels, sont soit considérés comme démoniaques, soit Satan en profite pour entrer en rapport avec ceux qui les vivent.

L'extase provenant de maladies naturelles, telles, que les affections utérines, l'épilepsie, le spasme, tourne souvent au démoniaque. On pense alors que les personnes sont possédées par le démon.

Quand l’extase est produit artificiellement, dans un but de divination notamment, c’est encore pire. On s’imagine que l’extase est provoqué en vue d'un commerce Satanique avec le Diable. Or, les moyens sont nombreux pour atteindre cet état particulier.

 

Les moyens d’atteindre l’extase

L’un des derniers moyens retrouvé pour atteindre l’extase est le magnétisme. C’est ni le plus commode ni le plus puissant. Le tournoiement, la danse, la musique, la fixité du regard, certains breuvages et certains liniments produisent des effets plus énergiques et plus prompts. Il est également possible d’utiliser l’hypnose.

Selon Jamblique, un philosophe néoplatonicien du IIIe siècle, le seul et unique moyen de faire de la divination est d’atteindre l'extase, parce qu'en cet état seulement, l’âme, dégagée des sens et de la matière, peut entrer en commerce avec les dieux. C’est ainsi que la plupart des ministres des dieux, principalement des dieux à oracles, étaient des extatiques.

Les anciens connaissaient dès lors tous les moyens que nous connaissons maintenant ou que nous avons redécouvert. Jamblique parle de la danse et de la musique. Nous les retrouvons encore de nos jours dans les Caraïbes et en Afrique. Apulé nous parle des breuvages, des liniments, du magnétisme, du cicéon, des eaux de léthé et du mnémosyne. D’autres ont laissé un nom célèbre dans l'histoire des mystères : le népenthès et le thalasségé qui étaient employés aux mêmes usages, ainsi que certaines pollenta stupéfiantes. La pollenta est beaucoup consommée en Suisse encore aujourd’hui, et pourtant c’est vraiment pas bon. Elle était utilisée par ceux qui recherchaient le sommeil réputé divin des temples d'Esculape.

Les magiciens de toutes les nations et les ministres des dieux dans toute la gentilité, encore maintenant, connaissent ces moyens et en font usage.

L’extase pratiqué chez différents peuples

Parmi les Nadoessis, peuple de l'Amérique septentrionale, les prêtres du Grand-Esprit soumettent les leurs à l'effet d'une certaine fève, qui doit leur communiquer le don des convulsions et de prophétie.

Au Japon, les ministres de la religion cultivent avec non moins d'empressement l'art de l'extase. De même parmi les Kamstchadales, les Jacoutes et la plupart des peuples polynésiens.

L'iboga est une racine africaine utilisée dans des rites africains, en particulier le rite du bwiti qui est pratiqué au Gabon. Il s'agit d'une cérémonie initiatique pour accompagner le passage des adolescents à celui d'homme. Les jeunes adolescents consomment cette racine hallucinogène puissante pour atteindre l’extase, aller dans le royaume des morts, et en revenir en homme.

On peut citer aussi les créoles des Caraïbes, les Galibis, les sauvages du Paraguay, les Mexicains, les Péruviens, les Dariens, les Lapons, les derviches tourneurs et hurleurs de la Turquie, les aïssaoua de l'Algérie, les ruffaï de l'Inde, les chahérons du Tibet, etc. Tous ces peuples s'élèvent par le moyen de l'extase jusqu'à des phénomènes d'un merveilleux qui surpasse toute croyance, même en face de la réalité la plus incontestable. S'agit il de converser avec les esprits ?

Quelques peuplades océaniennes usent d'une liqueur extraite de la cava; les Kamstchadales, de la liqueur du pastinaca. Chez les Incas, le cacique, avant de rendre ses oracles, aspirait l'odeur du jus de cohobba; les prêtres du Mexique oignaient leurs membres d'une pommade fétide, qui aliénait leurs sens. Les Hottentots font usage de la bacca ; les Turcs, de l'asserol, qui produit une ivresse pareille à celle du vin, mais sans vertige ni tremblement.

Les magiciens des peuples du nord de l'Europe s'endorment au bruit de leur tamtam; ceux des peuples du nord de l'Amérique, en chantant des évocations et en tournoyant dans des cercles.

Les degrés de l’extase

L'extase, quelle que soit la cause qui la produit, a plusieurs degrés :

Le premier degré d’extase est purement léthargique. Le corps a perdu momentanément toute faculté et toute sensibilité. C'est l'état des épileptiques et de ceux qui ont aspiré le chloroforme. Si l'accident léthargique se reproduit fréquemment, à court intervalle, et surtout avec intention, l'extase s'élève d'un degré.

Dans le second degré d’extase, les facultés sensitives sont toujours aliénées, mais la faculté de communication se développe : l'extatique entre en rapport avec un interlocuteur qui le touche. C’est l’état du somniloque (celui qui parle en dormant) et des sujets des magnétiseurs à leur début.

Au troisième degré, l'extatique a des visions, et il peut en rendre compte à son interlocuteur : c'est l'état de clairvoyance des magnétisés, des malades dans le délire de la fièvre, de ceux qui se sont intoxiqués avec le hachisch, l'opium, la belladone, le solanum et autres substances, ou l'état de certaines ivresses produites par le vin ou le tabac.

A un degré plus élevé, l'intuition de l'Âme est plus ferme, et elle entre en rapport immédiat avec le monde intellectuel. Elle connaît la pensée d'autrui, voit ce qui se passe en des lieux éloignés, comprend les langues qu'elle n'a pas apprises, et se sert de ses sens, quoique en état léthargique, pour parler et agir. Mais souvent on rencontre des troubles dans les facultés, et elles semblent déplacées.

Ici la voie se sépare en deux directions opposées, dont l'une mène à Dieu et l'autre à Satan.

Si l'extase s'élève encore d'un degré, alors il y a ravissement, et le corps, affranchi des lois de la gravitation et de la mécanique, s'élève dans l'air et y demeure, se déplace sans agir, à la manière d'une feuille légère, mais régulièrement et selon la volonté de l'âme.

Différents genres d’extases

Ce qui est remarquable, c'est que les procédés divers qui produisent l'extase, mènent aussi à des genres d'extase différents, qui peuvent se ranger par catégories, suivant la nature du procédé.

L'effet du hachisch ou de l'opium n'est pas le même;
l'effet produit par les passes mesmériennes est très différent de celui que produisent les narcotiques ;
les narcotiques eux-mêmes ont des résultats différents, suivant qu'on les emploie à l'extérieur ou à l'intérieur ;
le hachisch procure une brillante fantasmagorie et transporte dans des mondes imaginaires;
l'opium produit des illusions plus calmes et plus voluptueuses ;
l'onguent des sorciers fait assister aux festins, aux divertissements et à la danse ;
les passes mesmériennes communiquent à l'âme la faculté de voyager et de voir à de grandes distances ou à travers les obstacles.

On peut allonger la liste à profusion. Mais voyons plutôt comment se pratiquent en détail certains extases bien particulières.

Les fakirs de l’Inde

Les fakirs de l’Inde se donnent une extase délicieuse en regardant le bout de leur nez.

Dans l'Inde, le fakir qui a pu atteindre un degré suprême de la sainteté, c'est-à-dire l'extase, se prépare par les austérités et les jeûnes à subir l'épreuve du crochet. Il se donne alors en spectacle aux nombreuses populations que les fêtes principales des idoles attirent auprès des plus fameuses pagodes, spécialement aux fêtes du Beïram.

Voici de quelle sorte la cérémonie du crochet s'accomplit : le saint est dépouillé de ses vêtements, un ministre de l'idole lui applique un coup de paume sur le rein; il en résulte une enflure subite, dans laquelle on passe un crochet de fer; puis, au moyen d'une corde et d'une poulie, on enlève le patient à une potence, au haut de laquelle il se livre à toutes les évolutions d'un moulinet agité par le vent, et les processions dévotes passent au-dessous pour recevoir la sanctification. Lorsqu'après plusieurs heures de cet exercice on décroche le patient, un nouveau coup de paume fait disparaître l'enflure de son rein et guérit la plaie. Le fakir peut alors retourner se coucher sur son matelas de clous.

Les nombrilistes

L'histoire ecclésiastique du IV° siècle nous entretient de certains moines du mont Athos qui croyaient s'être élevés à un haut degré de sainteté parce qu'en regardant avec fixité leur épigastre, ils finissaient par en voir jaillir des torrents de lumière, et tombaient en extase. On les surnomma, par raillerie, omphalopsychès, c'est-à-dire des gens qui ont l’Âme au nombril.

L’hypnose

On a trouvé il y a peut de temps l'art d'endormir un malade jusqu'à l'insensibilité la plus absolue, en lui faisant regarder un objet brillant et de faible dimension placé à 25 centimètres de ses yeux. Il entre alors en état d’hypnose, ce qui permet de faire les opérations chirurgicales les plus graves sans éveiller la sensation de la douleur ; auparavant, on employait le chloroforme en inhalation. Il existe certainement encore quelques hôpitaux, non au courant des progrès de la médecine, qui utilisent encore ce système pour endormir les malades en les faisant compter jusqu’à 10.

Tout ceci parait du pur naturalisme à beaucoup de personnes : peut-être ! Mais comment expliquer, au point de vue de l'histoire naturelle, certains phénomènes qui se développent dans l'état d'extase ? Un magnétisé est, par exemple, capable de lire à travers l'enveloppe d'une lettre, la boite d'une montre; il entend par les doigts, voit par l'épigastre, comprend la pensée d'autrui, se transporte mentalement en des lieux où il n'est jamais allé, et les décrit. Cette dernière faculté est commune à presque tous les extatiques.

Le chant et la musique

Chez les Bilbs, dans l'Indoustan, les barvas, autrement dit les prophètes, s'exaltent jusqu'à l'extase par le moyen du chant et de la musique. Avant d'admettre un néophyte dans leur agrégation, ils essayent sur lui le pouvoir de l'harmonie.

Les mutilations corporelles

Les aïssaoua et les derviches tourneurs, lorsqu'ils ont atteint le paroxysme de leur exaltation, se tailladent, se découpent, se transpercent la langue, les bras, la poitrine, se roulent dans des brasiers, caressent avec volupté des barres de fer rougies au feu, se font piquer par des scorpions, mordre par des serpents, sans qu'il en reste ni traces, ni souvenirs, ni effets après l'apaisement de leur fureur. C'est un spectacle auquel assistent les populations des grandes villes, huit jours avant le ramadan, dans tous les pays mahométans.

Le bala des nègres était pareil, à la Martinique, en 1786, lorsque le gouverneur, François de Neuchâteau, l'interdit sous les peines les plus sévères.

Les bacides s'exaltaient jusqu'au délire pour prophétiser. Les bacchantes, arrivées au paroxysme de l'exaltation, ne craignaient ni le fer ni la flamme. Les corybantes se mutilaient eux-mêmes quand ils atteignaient un état semblable. L’Antiquité regorge d’exemples d’états extatiques conduisant à de l’auto-mutilation. Virgile parle des prêtres du mont Soracte qui passaient à travers de grands brasiers allumés avec du bois de pin, et marchaient sur des charbons ardents. Stace parle du prêtre de la mère des dieux, honorée au mont Ida, qui se déchirait les membres avec des fers tranchants, aspergeait de sang les campagnes dans sa course furieuse, sans s'apercevoir des douleurs qu'auraient dû causer les blessures.

Les moines tibétains

Au Tibet, le chabéron s'exalte aux chants cadencés des lamas, ses confrères, jusqu'au délire extatique, puis il s'ouvre le ventre avec un coutelas, extrait ses entrailles et les laisse reposer sur la table qui est devant lui. Après une heure ou deux de cette torture, à laquelle il parait insensible et pendant laquelle il prophétise et répond aux questions qui lui sont adressées, il remet ses entrailles en place, rapproche les lèvres béantes de sa blessure, les contient avec une main et y passe l'autre comme pour les frictionner une fois. La plaie est refermée et cicatrisée. Les chants reprennent au diapason où ils s'étaient arrêtés et redescendent graduellement jusqu'à la note la plus basse. Le bokte, c'est-à-dire le saint, est alors démagnétisé et rentre dans la vie commune. Il s'en retourne au bras de ses confrères, pâle et affaibli par la perte énorme du sang qu'il a faite, mais sans qu'il en reste d'autre souvenir, ni qu'il en résulte d'autre accident. Ce spectacle est souvent offert aux populations du Tibet et de la Tartarie, qui en sont toujours très avides.

Les explications scientifiques

Si tout ceci est naturel, que les naturalistes l’expliquent donc. Si tout ceci est naturel, que les médecins y cherchent donc des moyens pour l'art de guérir. La négation des faits n'est qu'un aveu d'ignorance, et l'entêtement dans une pareille négation, un entêtement puéril.

Tous ces phénomènes ne sont ni des découvertes nouvelles, ni des accidents particuliers à certaines localités : l'antiquité les connut, et les auteurs en parlent comme de choses habituelles, qui n'ont besoin ni d'affirmation ni de preuves.

Ceux que la divinité possède, dit Jamblique, soumettent leur propre vie à la vie divine, au point de n'être plus que l'organe de celle-ci, ou la suppriment tout à fait, pour ne plus vivre que de la vie divine. Leur vie se trouve tellement transformée en celle du Dieu qui les possède, qu'ils ne font plus aucun usage de leurs sens, que leur veille ne ressemble point à la nôtre, qu'ils n'ont nulle apercevance de ce qui se passe ou les menace, que leurs actes n'ont plus rien d'humain, et qu'ils ne peuvent se rendre nul compte de leur état précédent ou actuel. Leur intelligence n'a plus ni conscience d'elle-même, ni connaissance réfléchie de la moindre chose.

Parmi les preuves nombreuses qui peuvent établir la réalité d'un pareil état, il faut compter l'impassibilité des extatiques à l'action même du feu ; comme si le feu divin qui les anime intérieurement, surpassait le feu matériel en contact avec leurs membres. On peut leur appliquer itérativement le fer brûlant, sans qu'ils en ressentent la brûlure, et c'est la preuve que la vie animale les a abandonnés. Il en est qu'on peut transpercer avec des broches de fer, d'autres qu'on peut soumettre au tranchent de la hache, d'autres dont les coutelas qui leur lacèrent les bras ne sauraient réveiller la sensibilité. En cet état, leur existence et leurs actes se trouvent en dehors de toutes les lois auxquelles l'humanité est asservie : le dieu qui les inspire, les transporte où l'homme ne saurait aller; il les jette dans les flammes sans qu'ils y brûlent; ils marchent sur les charbons, sur la surface même des fleuves, comme on le voit faire au prêtre de Castavala (ville ruinée de la seconde Cilicie, dans le patriarcat d'Antioche).

Quelle meilleure preuve que les inspirés ne font pas eux-mêmes leurs propres œuvres, qu'ils ne vivent plus de la vie humaine ni même de la vie animale, mais de la vie surnaturelle et divine du dieu qui les inspire et les possède.
 

Jamblique n'est pas seul à mentionner ces phénomènes. On compte parmi les extatiques anciens, Hermotime de Clazomène, Épiménide de Crète, Aristée de Proconèse, Carmente, mère d'Évandre, Nicostrate, Plotin, Jamblique, Carnéade et la plupart des néo-platoniciens étaient aussi des extatiques.

L’extase religieux et l’extase démoniaque

Si donc nous admirons maintenant, presque sans oser les croire, les phénomènes si rapetissés et si misérables des temps au milieu desquels nous vivons, c'est que nos siècles de civilisation avancée ne tolèrent plus de telles énormités, et ainsi elles ont dû disparaître ; c'est aussi que la puissance satanique est liée par le christianisme, et que le grand séducteur de l'humanité ne peut plus accomplir tout ce qu'il voudrait bien entreprendre. Mais c’est en train de revenir au XXIe siècle.

Si l'extatique est un saint, ses visions sont saintes, exemptes d'erreur, les anges saints sont ses guides, et la lumière divine est la lumière qui l'éclaire. Cependant l'Église, tout en tolérant ou même en approuvant ses révélations, ne les propose point à la foi et ne les prend ni pour base ni pour règle de ses décisions. Sa règle unique et invariable se trouve dans les Écritures et la tradition; le surplus n'est qu'un objet de discussion ou d'édification.

A l'entrée de l'autre voie, celle qui est diabolique, Satan se présente à celui qui le cherche, et devient sa lumière ; quelquefois à celui qui ne le cherchait pas, mais qu'une curiosité déplacée a égaré sur les confins de la nature et dans des régions inaccessibles au contrôle de la raison.

L’Âme qui aliène volontairement, et sans un motif sanctificateur, des sens que Dieu lui a imposés pour intermédiaires de ses actions, ne peut plaire à Dieu, puisqu'elle le place dans un ordre différent de celui qu'il a établi, et ne peut donc le rencontrer au-devant d'elle. C'est un second fruit défendu auquel elle touche pour mieux connaître le bien et le mal, et c'est le même tentateur qui l'y convie. Cette voie est donc criminelle, pleine de périls et d'illusions; la lumière qui l'éclaire est purement satanique.

Comme la précédente, elle mène au ravissement : le corps est déplacé sans force motrice, emporté dans les airs, agité, tordu en tout sens, d'une manière affreuse, épouvantable, broyé, brisé, déchiré de la façon la plus terrible et la plus réelle, sans que la maladie ni la mort en soient le résultat. L'histoire des possessions démoniaques est suffisamment connue, il n'y a rien de nouveau en cette matière.

C’est encore Jamblique que nous citons. Après avoir marqué trois degrés dans l'inspiration extatique qu'il appelle divine mais que nous nommerons plutôt démoniaque, l'auteur ajoute :

On voit des inspirés dont tout le corps éprouve une grande agitation, d'autres qui ne sont agités que dans quelques uns de leurs membres, d'autres qui demeurent dans un repos absolu... On en voit dont le corps croit en longueur, d'autres dont il croit en grosseur, d'autres qui sont ravis au milieu des airs, d'autres encore qui éprouvent des phénomènes tout opposés. On peut remarquer la même variété dans l'émission de leur voix, car elle s'écarte de toutes façons de la voix humaine dans l'état habituel de la nature.  

L'art de l'extase était le grand art des oracles. Mais il y a ici une question très controversée : Satan était-il l'agent des oracles ? La discussion en est restée là. Faut-il la reprendre à présent ?


Source : Toutes ces explications sur l’extase nous sont fournies par l’abbé Lecanu dans son Histoire de Satan publié en 1861.




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