
C’est une interprétation très cohérente avec la figure de Mithra, dieu perse du Soleil. On peut d'ailleurs noter qu'aujourd'hui encore, le solstice d'hiver est fêté en Iran sous le nom de « nuit de Yalda » : les familles se rassemblent et veillent une grande partie de la nuit dans l'attente de l'astre du jour, en dégustant des fruits à chair rouge orangé (pastèques, grenades, oranges, kakis...) qui rappellent la chaleur et la lumière du Soleil.
Mais dans l'immense Empire romain de ces premiers siècles coexistent de nombreuses autres croyances. Chaque province prie une divinité locale, que ce soit la figure d'Apollon, que ce soit l'Hélios grec ou l’Osiris Égyptien. Une joyeuse diversité qui ne correspond pas à un pouvoir centralisé ... C'est pourquoi, dès le IIIe siècle, l'empereur Aurélien (214-275) institue un seul culte, dans l'objectif d'homogénéiser l'empire et de renforcer son unité. Or, malgré la diversité, un point rassemble la majorité des fidèles des différents cultes païens : l'adoration du Soleil. Quel autre dieu adopter que l'astre du jour, d'autant que le mithriacisme est alors triomphant ? Aurélien établit en 274 le culte du Soleil, et le 25 décembre devient la date du Sol invictus, le Soleil invaincu.
En son honneur, un temple est construit à Rome, probablement au champ de Mars, là où les cendres de César ont été disséminées deux siècles plus tôt. Sur les monnaies émises alors, le buste d'Aurélien est entouré de la formule « Sol Dominus Imperii Romani » (« Soleil Seigneur de l'Empire romain »). Et un nouveau collège de prêtres, baptisé Pontifices Dei Solis, est créé.
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