Al-Būnī est réputé faire de la
sīmiyāʾ et non du
siḥr, et cette différence tempère nettement la condamnation dont la magie est l'objet dans la jurisprudence islamique. Au contraire,
sīmiyāʾ viendrait des termes hébreux
sīm et
yah et signifierait
« le nom de Dieu ». Une telle étymologie fait du magicien usant des lettres arabes et des beaux noms de Dieu l'héritier de toute la
tradition ésotérique judéo-chrétienne. C'est en ce sens qu'il faut comprendre cette tradition magique : elle repose sur une l'idée qu'une connaissance intime du divin permet d'infléchir le destin en sa faveur tout en s'inscrivant dans la volonté de Dieu et non en rébellion contre l'ordre divin.