
Linné se risqua à classer dans ses ouvrages des catégories d'hommes « monstrueux » tels que les nains des Alpes, les géants de Patagonie et les Hottentots monorchides. Dans Amoenitates academicae, publié en 1763, il définit l'Homo anthropomorpha comme un terme fourre-tout pour une variété de créatures mythologiques d'apparence humanoïde assez proche de l'homme, tels le troglodyte, le satyre, l'hydre, le phœnix, etc. Il y décrit également le Juvenis lupinus hessensis ou garçons-loups. Il pensait alors qu'ils avaient été élevés par des animaux. Dans le même esprit on y trouve le Juvenis hannoveranus (Pierre de Hanovre) et la Puella campanica où Linné évoque la fille sauvage de Songy.
Linné commença par diviser les êtres naturels en trois règnes :
minéral
végétal
animal
La taxinomie, c'est à dire la classification en elle-même, évolue ensuite pour faire apparaître une hiérarchie dans le monde vivant :
embranchement
classe
ordre
famille
genre
espèce
sous-espèce
En réalité, Linné n'a rien inventé. Il était connu pour être un fervent chrétien et il se serait tout simplement inspiré de la Classification des démons telle qu'elle existait déjà à l'époque. La Classification des démons est basée en grande partie sur les indications fournies par les premiers théologiens Chrétiens. Dès le 5ème siècle, un philosophe avait tenté de diviser les démons en 5 catégories basées sur les quatre éléments (air, terre, eau, feu) avec un cinquième élément se trouvant quelque-part sous terre. Michael Psellus, au XIème siècle, ajouta une sixième catégorie consacrée aux démons fantômes.
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