Le recrutement, en principe ouvert à tous, est en réalité assez élitiste. Dès les origines, il s'agissait d'étudiants en droit, en médecine, en finance... Devenus avocats, praticiens, banquiers ou autre, ils ont pu alimenter généreusement les caisses de l'organisation... De nombreux soupçons concernent aussi le pouvoir et l'influence de l'Œuvre dans les sphères politiques et économiques. Ce qui est sûr, c'est que l'Opus Dei n'est pas une branche pauvre de l'Église. Son siège de 47 millions de dollars à New York est là pour en témoigner. Des scandales de détournement de fonds ont régulièrement alimenté la chronique des journaux, tout au long de son existence, surtout en Espagne et en Italie, les deux pays où elle est le plus présente. A chaque fois, l'Œuvre a plaidé l'ignorance et s'est détournée de ces « brebis galeuses ».
Son influence politique, elle, varie selon les pays et les périodes. En France, elle n'a jamais réussi à s'imposer, même si les noms de Raymond Barre (UDF), Anne-Marie Idrac (UDF), Christine Boutin (sarkoziste) sont cités comme proches de l'Opus Dei. Finalement, elle ne regroupe que de 1500 à 2000 personnes, bien moins que sa réputation sulfureuse ne laisse présager. C'est peu comparé aux 90000 membres qu'elle compterait dans le monde. Pour le journaliste Marc Baudriller, auteur d'une enquête sur les réseaux cathos dans l'Hexagone, cette faible présence s'explique en partie par le nombre important de réfugiés républicains de ce côté des Pyrénées, farouches opposants à l'Œuvre qui était proche des réseaux franquistes. Le mode de fonctionnement propre à l'Opus Dei, œuvre spirituelle disposant grâce aux laïcs de biens matériels, a pu rencontrer aussi des résistances, estime-t-il.
Lire la suite ...