Une fidélité sans faille au Vatican

En Espagne ou en Italie, son influence est toute autre. L'institution est intégrée au même titre que d'autres émanations de l'Église sans être le moins du monde considérée comme une société secrète. «  L'Opus Dei dispose en Italie d'un immense hôpital, d'une université flambant neuve inaugurée par le président de la République », souligne Marc Baudriller. En Amérique latine, elle s'est fortement opposée aux théologiens de la « libération », qui prônaient une Église proche des plus pauvres, considérant qu'il s'agissait là d'un virage vers un gauchisme dangereux.


« Faire une société secrète, c'est très humain. La vraie question est de se demander à quoi elle sert », s'interroge l'historien Renaud Thomazo. L'Opus Dei affiche un objectif officiel spirituel : la sanctification par le travail. Mais, en sous-main, l'objectif est bien plus politique : lutter contre la déchristianisation et les mœurs « déliquescentes » de nos sociétés.

Cet objectif explique sans doute la façon dont l'Opus Dei a réussi à s'imposer dans les arcanes du Vatican. En 1982, elle obtient de Jean-Paul II le statut sur mesure de « prélature personnelle », qui la fait directement dépendre du Saint-Siège. Le même Jean-Paul II procède, vingt ans plus tard, à la canonisation de Josemaria Escriva, le « saint controversé ». Cette proximité avec le pape permet à l'Opus Dei de réfuter toute accusation d'intégrisme. Contrairement à d'autres organisations conservatrices, elle est d'une fidélité sans faille à Rome. Même si l'élection du pape François marque un certain revers pour l'organisation, puisqu'elle consacre un frère ennemi : un jésuite.


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