« Faire une société secrète, c'est très humain. La vraie question est de se demander à quoi elle sert », s'interroge l'historien Renaud Thomazo. L'Opus Dei affiche un objectif officiel spirituel : la sanctification par le travail. Mais, en sous-main, l'objectif est bien plus politique : lutter contre la déchristianisation et les mœurs « déliquescentes » de nos sociétés.
Cet objectif explique sans doute la façon dont l'Opus Dei a réussi à s'imposer dans les arcanes du Vatican. En 1982, elle obtient de Jean-Paul II le statut sur mesure de « prélature personnelle », qui la fait directement dépendre du Saint-Siège. Le même Jean-Paul II procède, vingt ans plus tard, à la canonisation de Josemaria Escriva, le « saint controversé ». Cette proximité avec le pape permet à l'Opus Dei de réfuter toute accusation d'intégrisme. Contrairement à d'autres organisations conservatrices, elle est d'une fidélité sans faille à Rome. Même si l'élection du pape François marque un certain revers pour l'organisation, puisqu'elle consacre un frère ennemi : un jésuite.
Lire la suite ...