Cette communauté apparaît un peu plus tôt en Perse, à la fin du XIe siècle. A son retour du Caire, où il a étudié le chiisme ismaélien, un certain Hassan-i Sabbah y propage cette foi. Puis, avec une communauté de disciples, il s'empare de la forteresse d'Alamut, un nid d'aigle perché au nord de l'actuelle Téhéran. Quatre ans plus tard, le groupe fait sécession : rejetant le nouveau calife ismaélien du Caire, Al Hadi, ils prennent parti pour son frère ainé, Nizar, qui meurt bientôt en prison. Ceux qui s'appellent désormais les nizarites profitent alors de l'affaiblissement du califat abbasside de Bagdad pour se constituer un petit État ; en réalité, avant tout un réseau de forteresses de montagnes autour d'Alamut, allant à l'ouest jusqu'à Qadmus et Masyaf, au contact des états croisés de Syrie-Palestine. C'était un genre d' « État Islamique » de l'époque.
Bientôt, la communauté s'organise en société initiatique, dont la hiérarchie de sept grades culmine avec le « Vieux de la montagne », Hassan-i Sabbah, puis ses successeurs. Ses membres, recrutés et endoctrinés dès l'enfance, se divisent par ailleurs en deux groupes : les da'ii prêchent et font une lecture ésotérique du Coran, dont ils cherchent un sens caché ; les fida'i (« ceux qui ont donné leur vie ») se spécialisent dans l'assassinat.
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