Les cibles préférées des nizarites étaient les cadres dirigeants politiques, militaires et religieux de l'islam sunnite, ainsi que les usurpateurs de la liste des mustalistes au Caire. À peine un an s’écoulait, surtout au XIIe siècle, sans qu'au moins un meurtre ne soit enregistré. Dans les archives des Nizarites, des listes ont ensuite été trouvées, dans lesquelles ils ont enregistré leurs attaques exécutées avec succès, avec les
noms des victimes et des auteurs. Les plus grandes victimes étaient les Qadis et les Muftis, car ils étaient des représentants locaux de la juridiction sunnite accusés d'avoir persécuté des déviants et des sectaires, parmi lesquels les Nizarites sont tombés du point de vue de l'islam sunnite. Mais aussi les plus hautes personnalités laïques et spirituelles ont été attaquées. Parmi les victimes les plus en vue figurent les califes sunnites
al-Mustarschid (1135) et
ar-Rashid (1136), le vizir
seldjoukide Fachr al-Mulk (1111) et le
sultan Dawud (1143). Dès 1130, le calife du Mustali
Ismaili al-Amir, qui régnait au Caire, fut assassiné, ce qui déclencha la chute du califat fatimide.
Plusieurs tentatives d'assassinat ont été tentées sur le sultan sunnite
Saladin (
Salah ad-Din Yusuf), mais toutes ont échoué.
En 1152 ce fut le premier non-musulman assassiné avec le comte
Raimund II de Tripoli, suivi plus tard par le roi
Conrad de Montferrat (1192) et par
Raymond d'Antioche (1214), d'autres chrétiens de haut rang. Dans l'ensemble, toutefois, les attaques contre les chrétiens sont restées l'exception.
Après tout, les Nizarites étaient si tristement célèbres pour leurs pratiques homicides qu’ils pouvaient s'attribuer ou revendiquer presque tous les crimes. En fait, ils ont souvent célébré publiquement les meurtres d’opposants, même s’ils n’avaient pas commis l’acte par eux-mêmes. Par exemple, en 1121, l'assassinat de l'épouse fatimide
al-Afdal, à l'origine du clivage ismaélien.