Du reste, d’autres cas dans le Pacifique suggèrent que l’action des rats n’a pu qu’endommager considérablement la flore de Rapa Nui. Pour autant, il importe de comparer leur impact avec celui de l’abattage des arbres par les hommes ou encore avec celui des brûlis. Les indices en notre possession suggèrent cependant que les rats, plus que les hommes, ont détruit la forêt.
Comme les archéologues qui nous avaient précédés sur l’île, nous avons trouvé des milliers d’os de rats au cours de nos fouilles à Anakena. Il semble que la population insulaire de rats polynésiens a grandi très vite, puis a décru avant de disparaître complètement à cause de la compétition des rats européens introduits depuis. Toutes les noix de Paschalococos ayant été rongées, il semble bien que les rats ont ralenti voire empêché la reproduction de palmiers dont les graines ne germent que très lentement. Comme dans le cas hawaïen, les taux décroissants de pollens dans les sédiments de Rano Kau montrent que la forêt a décliné avant que les hommes ne pratiquent intensément la culture sur brûlis.
Lire la suite ...