D’autres travaux plus récents remettent aussi en cause ce que l’on a longtemps cru sur le déboisement. Catherine Orliac, archéologue au CNRS, a notamment conduit une remarquable étude sur 32 960 échantillons de bois, de graines, de fibres et de racines. Elle a mis en évidence 14 nouvelles espèces végétales dont la présence passée sur l’île était passée inaperçue jusque-là, et montré que la principale source de combustible des Rapanui a radicalement changé. Entre 1300 et 1650, les insulaires brûlaient du bois d’arbre, mais n’ont plus guère brûlé que des herbes et des fougères après 1650. Elle estime toutefois que jusqu’à dix espèces d’arbres auraient subsisté jusqu’à l’arrivée des Européens. Dans une autre étude, C. Orliac examine les restes de noix de Paschalococos. Ces échantillons carbonisés étaient soit mâchonnés par les rats, soit associés à des vestiges de présence humaine sur l’île. Les datations de ces coques les situent après 1250.
Lire la suite ...