Écocide, puis génocide ?

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Comme ce fut souvent le cas quand un peuple de l’âge de pierre entrait en contact avec une civilisation avancée, la décadence rapanui est seulement due à l’arrivée des Européens. Dès le passage de Roggeveen, la poudre parla. Le capitaine hollandais s’était avancé sur l’île prudemment accompagné d’un groupe de 100 hommes armés de mousquets, de pistolets et de coutelas. Il avait à peine commencé à progresser, qu’il entendit des coups de feu sur son arrière-garde. Il la rejoignit pour découvrir 12 morts, des blessés et écouter ses marins prétexter des gestes menaçants de la part des insulaires.


Les Européens amenèrent avec eux leurs maladies contre lesquelles les Rapanui n’étaient pas immunisés. Chaque contact avec les Européens, par exemple avec des baleiniers accostant à la recherche de légumes et de femmes, affaiblit le petit peuple insulaire.

Le pire se produisit quand des marchands d’esclaves péruviens s’emparèrent de 1 000 à 2 000 personnes, qu’ils vendirent comme serviteurs et comme esclaves agricoles à des latifundiaires. Quatre-vingt-dix pour cent de cet effectif étaient morts au bout de deux ans quand l’évêque de Tahiti réussit à déclencher un scandale international. Une épidémie de variole éclata sur le navire dépêché par le Pérou pour ramener les survivants, de sorte que les 15 survivants finalement débarqués à Rapa Nui contaminèrent le reste de la population.

Vers 1860, soit 138 ans après leurs premiers contacts avec les Européens, il restait 110 Rapanui.

C’est un génocide et non un écocide qui a causé la disparition des Rapanui, même si une catastrophe écologique a bien eu lieu sur Rapa Nui.

Source : Pour La Science n°351 Janvier 2007

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