L’arrivée de la police

Image de L’arrivée de la police
De retour à la maison, Jim a appelé la police une deuxième fois et, après quelques minutes, une troisième fois. Il y a une certaine confusion à propos des appels. Le rapport de police dit que : « A 09h14, les unités 8L62 et 8L5 de la partie ouest de Los Angeles ont reçu l'appel radio suivant : "n ° 2, homicide possible, 10050 Cielo Drive" ». Les deux unités étaient des voitures de patrouille avec un seul policier à bord. L'officier Jerry Joe DeRosa, qui conduisait l'unité 8L5, est arrivé en premier avec ses lumières clignotantes allumées et ses sirènes toutes hurlantes. DeRosa commença à questionner Mme Chapman, mais sans obtenir de grands résultats : la femme était encore sous l'emprise d'une telle hystérie qu'elle ne pouvait pas dire exactement ce qu'elle avait vu. Elle était en état de choc. Elle répétait continuellement : "sang, corps, partout". Il était difficile de rendre les noms des résidents de la maison compréhensibles et précis. Polanski, Altobelli, Frykowski.


A ce stade, est intervenu Ray Asin, qui connaissait les habitants du 10050. Le propriétaire de la maison était Rudi Altobelli, qui était en Europe et avait embauché un gardien, un garçon nommé William Garretson, pour s'occuper la propriété. Garretson vivait dans l'annexe, située à l'arrière de la propriété. Altobelli avait loué la résidence principale à Roman Polanski, le célèbre réalisateur, et à sa femme. Les Polanski, cependant, étaient allés en Europe en mars dernier et, pendant leur absence, deux de leurs amis avaient emménagé dans la maison, Abigail Folger et Voytek Frykowski. Mme Polanski était revenue il y a moins d'un mois, et Frykowski et Folger resteraient jusqu'au retour de son mari. Mme Polanski était une actrice. Elle s'appelait Sharon Tate.

Interrogée par DeRosa, Mme Chapman était incapable de dire laquelle de ces personnes correspondait aux corps qu'elle avait vu. Aux noms déjà mentionnés, cependant, elle pouvait en ajouté un autre, celui de Jay Sebring, un célèbre coiffeur pour hommes, un ami de Mme Polanski. Elle a donné son nom parce qu'elle se souvenait avoir vu sa Porsche noire garée avec les autres voitures devant le garage.

L’inspection de la scène de crime

Après avoir pris le fusil dans sa voiture, DeRosa a commencé à remonter l'allée avec une grande prudence. Il arriva devant le Rambler et regarda par la fenêtre. En effet, à l'intérieur, il y avait un corps, assis sur le siège du conducteur mais affalé vers celui du passager. C’était un homme aux cheveux roux, vêtu d'une chemise à carreaux et d'un pantalon en denim bleu. Les deux vêtements étaient trempés de sang. L'apparence était celle d'un jeune homme, probablement un garçon qui n'avait pas encore vingt ans.

Plus ou moins en même temps, l'unité 8L62, dirigée par l'agent William T. Whisenhunt, s'arrête à la porte. DeRosa est revenu et a dit à Whisenhunt qu'il y avait un cas de meurtre possible. Il lui a montré comment ouvrir la porte; puis les deux agents commencèrent à grimper l'allée, DeRosa toujours armé de son fusil, Whisenhunt équipé d’une arme lui aussi.

Passant devant le Rambler, Whisenhunt jeta un coup d'œil, remarquant que la vitre du conducteur était baissée et que les lumières et le moteur étaient éteint. Les deux agents ont vérifié les autres voitures, mais personne ne s’y trouvait; puis ils sont entrés dans le garage et la pièce au dessus. Toujours personne.

Un troisième agent est également arrivé, Robert Burbridge. Les trois, ayant parcouru le parking, ne virent pas une mais deux formes inertes dans le jardin. A cette distance, elles ressemblaient à des mannequins peints en rouge et jetés au hasard sur l'herbe.

Ils avaient l'air grotesquement placés dans ce jardin parfaitement entretenu, avec ses buissons bien coupés, ses fleurs et ses arbres. Sur la droite, il y avait la résidence : longue, de forme irrégulière, avec une apparence plus confortable que prétentieuse; la lumière extérieure, devant la porte principale, était très vive. Plus loin, au-delà du coin sud de la maison, on apercevait une partie de la piscine qui, dans la lumière du matin, brillait d'une couleur bleu-vert. D'un côté, il y avait une petite fontaine à souhaits assez simple; à gauche, la clôture de bois, décorée de lumières de Noël, toujours allumée. Au-delà de cette clôture, on pouvait profiter d'une vue panoramique extraordinaire, du centre-ville de Los Angeles à la plage. Là-bas, la vie continuait; ici, elle s'était arrêté.


Lire la suite ...   

Partager sur facebook