Le gourou de la secte Aum condamné définitivement à la pendaison

Shoko Asahara
Le 15 septembre 2006, la Cour Suprême japonaise a définitivement condamné à la pendaison Le gourou de la secte Aum, Shoko Asahara.

Son véritable nom était Chizuo Matsumoto. Il était le fondateur en 1984 de la secte Aum Vérité Suprême, une secte qui a marqué l'histoire avec le tragique attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Il s'agit de l'attentat considéré comme les plus meurtriers de l’histoire du Japon d’après-guerre.

Je suis innocent. J'ai été piégé  
a déclaré Shoko Asahara après avoir été informé en prison du rejet d'un de ses appels.

Shoko Asahara, le fondateur de la secte Aum qu'il rebaptisa ensuite Secte Aleph en 1999, avait déjà été condamné à mort en février 2004 pour cet attentat qui a fait 13 morts et 6.300 blessés. Il était également jugé pour 15 autres homicides.


Le 20 mars 1995 à Tokyo, au Japon, les membres du culte apocalyptique Aum Shinrikyo – ou de la Suprême Vérité – déposent des colis piégés remplis de gaz sarin mortel sur cinq trains différents, le tout au cœur du métro de Tokyo.

Les membres de la secte perforent les colis avec des pointes de leurs parapluies et la vision apocalyptique de leur gourou devient presque réalité lorsque des appels à l'aide de panique commencent à résonner dans le métro.

Cette attaque a coûté la vie à 13 personnes et en a blessé plus de 50 autres, ainsi que des effets temporaires de cécité passagère sur plus de 6 000 personnes. Revenons sur ces évènements tragiques...
 

Le CV d'un gourou

Shoko Asahara
2 mars 1955. Naissance au sud du Japon dans l'île de Kyushu.

1961. Élève à l'école pour aveugles de la ville de Kumamoto.

1982. Arrestation et mise en détention pendant vingt jours pour commerce illicite de médicaments frauduleux.

1984. Création d'un centre de yoga après des séjours en Inde et au Sri-Lanka. Mais c'était en réalité une secte.

1987. Création officielle de la secte Aum Shinrikyo.

1989. Soupçonné d'être à l'origine de la disparition d'un avocat en guerre contre la secte. L'avocat a été retrouvé mort ainsi que son épouse et leur bébé.

1990. Présentation d'une liste aux municipales. Aucun des 20 candidats de la secte n'est élu.

1994. Responsable de l'attaque au gaz sarin à Matsumoto.

1995. Kiyoshi Kariya est enlevé et tué par la secte Aum. C'était un homme de 68 ans qui protégeait sa sœur qui tentait de s'extraire de l'emprise de la secte.

1995. Commanditaire de l'attentat au gaz sarin du 20 mars dans le métro de Tokyo.
 

Quel est le véritable mobile des crimes ?

Attentat gaz sarin Tokyo 1995
Inspirée du bouddhisme tibétain et connue pour son mysticisme, la secte Aum a organisé, le 20 mars 1995, une série d’attentats simultanés au gaz sarin dans cinq trains sur trois lignes du métro de Tokyo convergeant vers le cœur administratif de la capitale, faisant 13 morts et plus de 6 300 blessés qui, pour la plupart, en gardent encore des séquelles physiques ou psychiques.

Nul ne comprit tout de suite ce qui se passait, à cette heure matinale, en pleine période de pointe, alors que de nombreux passagers sortaient en suffoquant et ne voyant plus rien des diverses bouches de métro.

Attentat Tokyo gaz sarin
Au fil des enquêtes, les autorités ont découvert que l’organisation était également responsable d’un autre attentat au gaz sarin, perpétré en 1994 dans le centre de l’archipel, qui avait fait 7 morts. On a aussi appris qu’en 1989 le groupe avait assassiné 3 membres de la famille de Tsutsumi Sakamoto, un avocat ayant défendu des victimes d’Aum.

Le tribunal a proclamé que l’attaque au gaz sarin avait été perpétrée pour éviter l’investigation obligatoire que la police devait effectuer dans les locaux de la secte. Ce qui appuyait cette thèse, c’était la déposition de Yoshihiro Inoue, l’un des fidèles de Shoko Asahara, qui a également été condamné à mort. Dans une limousine, Inoue avait donné l’ordre à ses sbires de procéder à cet attentat pour éviter la descente de la police dans les locaux de Aum. Mais, lors des audiences qui ont suivi, Inoue est revenu sur sa déposition. Il a également fait parvenir un courrier de rétractation à la chaîne NHK, dans lequel il écrit :

En réalité, nous avions conclu dans la limousine qu’une investigation serait difficile à éviter, et ce même si on utilisait le gaz sarin. 

Le mobile a donc totalement disparu. On ne saura jamais quel était le mobile de cet attentat meurtrier commis par la secte.
 

Les pratiques de la secte Aum

Gourou de la secte Aum au Japon
La secte Aum s'appuyait sur la pratique du yoga. Les fidèles vivaient parfois des expériences mystiques et paranormales pendant les séances. La secte faisait de ces phénomènes des « expériences divines ». Pour que plus de fidèles atteignent plus facilement ces états de conscience, la secte se met à fabriquer des drogues, comme du LSD et des amphétamines, qui étaient administrées aux adeptes.

D'autres techniques sont également mises en œuvre pour conditionner les fidèles. On peut citer notamment des techniques de manipulation mentale (privation de sommeil, lourdes responsabilités, fermeture avec le monde extérieur, ...).

Dans les années 1980 et 1990, le Japon éprouvait comme une fascination par rapport à cette secte. Le chef mystique Asahara allait d’émissions de télévision en podiums de campagne électorale pour capter l’attention des citoyens, parmi lesquels de jeunes scientifiques de haut vol, des médecins, des avocats et divers membres de l’élite du pays.

Après l'attentat de Tokyo et une enquête sans le relâche, il a été déterminé que les attaques avaient été soigneusement et individuellement orchestrées par le chef de la secte d’Aum Shinrikyo, Shoko Asahara. Il avait des visions sur la fin du monde et il a décidé de constituer ce groupe et d'accélérer l'arrivée de la fin du monde. Il était le chef d’une secte responsable de l’attaque terroriste peut-être la plus odieuse de l’histoire japonaise. Lors de la descente de la police japonaise dans le centre de recherche et de développement d'Aum Shinrikyo, après l'attaque du métro, ils ont trouvé des explosifs, un hélicoptère militaire, des souches d'antrax et du virus Ebola de qualité militaire pour la fabrication d'armes bactériologiques. Mais l'élément le plus étrange qu'ils ont saisi pourrait aussi avoir été le plus meurtrier : un dispositif de contrôle de l'esprit.

Asahara a convaincu ses partisans de porter un type de casque appelé casque PSI. Cela signifiait « Perfect Salvation lnitiation ». Ce casque était censé connecter des fils électromagnétiques à ses ondes cérébrales et transmettre des informations et des réflexions directement à ses suiveurs.
 

En savoir plus sur la secte Aum

À prononcer « Ôm » et non pas « a-oumm ». L'erreur venant de la transcription du japonais, qui a été notée « aum » afin qu'on ne prononce pas comme le mot « homme ». L'erreur de pronociation « a-oumm » est rentrée dans l'usage par la mauvaise prononciation des journalistes.

En 2005 la secte comptait encore 1600 membres répartis dans 28 centres implantés au Japon et en Russie.

Certains adeptes quittèrent la secte en 2007 pour fonder Hikari no Wa : la secte du Cercle de lumière.

 
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L'exécution des membres de la secte Aum

Ce n'est finalement que le 5 juillet 2018, que Shoko Asahara, le gourou de la secte Aum, a été exécuté après avoir passé plus de 20 ans dans le couloir de la mort.

En tout, 13 personnes ont été condamnées à mort. Shoko Asahara est le premier à avoir été exécuté.

Le 26 juillet 2018, les six derniers condamnés à mort de la secte sont exécutés. Une page de l'histoire du Japon se tourne définitivement.

C'est la ministre de la justice, Yoko Kamikawa, qui a ordonné ces exécutions par pendaison, après mûre réflexion. La sentence de mort était inévitable, même si le maintient de la peine de mort au Japon fait débat. La ministre de la justice estime que des actes d’une telle gravité, sans précédent au Japon, ne doivent plus jamais se produire.

Les exécutions ont été effectuées en fonction du grade et du rôle des condamnés au sein de la secte, en commençant par le chef : Shoko Asahara. Mais pour les familles des victimes, cela ne ramènera jamais leurs proches et leur chagrin n'est en rien allégé.

Selon les sondages, les Japonais restent cependant massivement favorables à la peine de mort. Mais certains craignent que la pendaison d’Asahara ne fasse de lui un martyr. Il faut quand même préciser que la secte Aum comptait dans les années 1990 jusqu'à 10 000 adeptes.

Les attaques menées par Aum étaient injustifiables et les responsables méritaient d’être punis.


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