La nature nous offre des exemples de quelques transformations graduellement opérées. Dufrénoy dans sa Minéralogie (Tome III, page 22) parle d'un alliage d'or et d'argent désigné par Klaporth sous le nom d'Electrum. Le minerai, nous dit-il, est constitué, par place, les lamelles couleur d'or juxtaposées à d'autres lamelles d'un blanc jaunâtre. Ne faut-il pas conclure de ce fait que certaines parties de ces minerais d'argent commencent leur évolution vers l'or, évolution que d'autres parties ont déjà terminée ?
Il existe de très nombreux procédés pour faire de l'or. L'un des plus simples est celui de l'alchimiste Auguste Strindberg, le frère du malheureux aéronaute qui fit partie de l'expédition Andrée, au pôle Nord. Voici les ingrédients qu'il utilise :
une dissolution de sulfate de fer
un flacon d'ammoniaque
un cigare
une feuille de papier
On prend une bande de papier, on la trempe dans la dissolution de sulfate de fer, on la maintient ensuite, au-dessus des vapeurs ammoniacales, que dégage le flacon d'ammoniaque. Ceci fait, on laisse sécher la bande dans la fumée produite par le cigare qu'on fume pendant l'opération ; dix à douze minutes, tout au plus, d'exposition à la fumée suffisent pour que l'or apparaisse. Tout d'abord le papier s'est coloré en vert sous l'action du sulfate, puis en séchant, il se colore en brun marron, comme le deutoxide d'or, et finalement des paillettes d'or métalliques se sont formées et constituent un or non fixe, lorsque le sulfate de fer a produit une autre fécondation en le précipitant lui-même. Pour expliquer l'expérience de Strindberg, les chimistes admettent la formation d'une sulfate de fer ammoniacal, dont le poids moléculaire correspondrait au poids moléculaire du chlorure d'or. La nicotine possède la propriété de réduire les sels d'or, d'où l'utilité indispensable du cigare pour opérer la transmutation.
A priori, avec la fumée d'une Marlboro ça ne fonctionne pas aussi bien ; avez-vous essayé ?
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