La sorcellerie sillêyê

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La notion de sorcellerie est désignée dans la région de la rive sud du lac Tchad sous le terme de sillêyê. Cependant nous ignorons l'origine de ce mot communément employé par les Arabes, les Kotoko et les Kanuri. Cette appellation recouvre l'ensemble des attitudes et comportements vis à vis du sacré dans les cultures préislamiques kanuri et kotoko (ou du moins les formes et variantes qui les représentent dans le Serbewel), visant le meurtre et l'absorption du corps de la victime par les sorciers (masāsin, sing, masād) ou plutôt l'absorption du double des organes de la victime (en parlant d'une vision dissociative de le personne) entrainant finalement sa mort, après une maladie plus ou moins longue accompagnée d'angoisses terribles et d'une grande agitation, quand le sorcier en vient à dévorer le (double du) cœur.


Chez les Peul, c'est parce que le kaaramaajo (aussi appelé sukun, masād) peut « voir » les entrailles d'un individu, donc ses organes (en laissant par exemple glisser son regard par la bouche de sa victime ouverte sur sa parole) qu'il peut également les « prendre », le regard étant considéré comme un médiateur corporel de l'envie.

Par contre, les opérations magiques d'origine purement arabe ainsi que l'ensemble des procédés occultes d'agression et de protection sont regroupés – indépendamment de leur origine culturelle – sous le nom de sihir. Cette distinction est importante car elle établit la première différenciation entre magie et sorcellerie au niveau de nos documents de terrain.


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