L'histoire de la
magie arabo-islamique suit les voies de la civilisation arabe. Nous avons à notre disposition une documentation abondante en provenance de Rome, de Grèce ou de lointaines colonies, qui fut traduite en langue arabe sous les premiers califes de Syrie, d'Espagne et d'Egypte; les efforts de savants payés par l'état pour systématiser les œuvres d'
Aristote et de plusieurs autres écrivains grecs; l'attention avec laquelle, dans les universités florissantes de Kairouan, d'Ashar, Cordoba ou Bagdad, les docteurs s'occupant de médecine, d'alchimie et de magie, se penchaient sur les
croyances juives et chaldéennes...
Les cavaliers de l'Islam répandirent donc, conjointement avec le Coran, des
formes de magie propres à la péninsule arabe, qui se diversifièrent et se fendirent localement, au gré des rencontres avec différentes "pentes culturelles", en
activités clandestines souvent fortifiées par le prestige que leur conférait indirectement la vindicte religieuse.