Les sirènes chez les grecs

Ulysse et les sirènes
Stamnos attique à figures rouges, vers 480-470 av. J.-C., British Museum
Les sirènes sont les filles du dieu-fleuve Achéloos. Elles sont associées, dès le départ, à la mort. Ainsi, les sirènes, femmes à corps d'oiseaux, apparaissent sur des vases funéraires ou sur des tombes grecs. Elles évoquent l'oiseau à tête humaine qui incarnait l'âme des morts en Égypte.


C'est amusant comme on a ou passer de la mythologie grecque à la mythologie égyptienne. On s'éloigne de plus en plus de la mythologie celtique.

Les sirènes symbolisent également le dernier refuge des noyés : elles prennent soin des marins morts et les emmènent au fond des mers, là où les vivants ne peuvent se rendre.

Les Sirènes grecques (qu'on appelle aussi des doriennes) habitent une île du Ponant, près de l'île de la magicienne Circé, appartenant à Achéloos (« celui qui chasse le chagrin »). Achéloos est à rapprocher d'Achélaos, « celui qui gouverne les hommes », et également à Agélaos, « le maître des vergers ».

Ce dernier s'unit à Terpsichore la Muse joueuse de Lyre, celle « qui aime à danser et chanter ». Terpsichore mit au monde des sirènes-oiseaux, les Achéloïdes, dans l'île d'Anthémoessa (« pré–fleuri »), Apollonios ou Avallon.

Cependant il existe une autre version de ce mythe qui nous dit qu'elles étaient filles d'Alcinoos et de la Muse Melpomène (tragédie et chant) ou bien de Phorkys et de Stéropé (« la terre des étoiles »), une des Pléiade, fille d'Atlas.

Peu importe la généalogie, toujours est-il que ce sont elles, ces sirènes-oiseaux, qui produisaient la « musique des sphères célestes » appelée Harmonie. C'est Platon qui nous le relate. Elles symbolisaient donc la Musique et inventèrent l'harmonie. Ce sont elles qui inspirèrent Apollon qui, en les imitant, inventa le touché simultané sur plusieurs cordes de sa lyre, jeu qu'il nomma symphonia

C'est sans doute cet aspect particulier des sirènes, le chant et la musique, qui fit qu'on les a décrite comme des êtres hybrides entre une femme et un oiseau.

A noter que les Sirènes de Platon ne sont pas là pour détourner les hommes de leur route, mais pour les inciter à reproduire dans leur vie cette harmonie dont elles donnent l'exemple.

La mythologie nous dit que les sirènes faisaient partie du cortège de Perséphone, mais n'agirent pas contre Adès quand celui-ci amena la déesse aux Enfers. La colère de la mère de Perséphone leur valu ce corps d'oiseau ne laissant deviner de leur beauté d'antan qu'un visage enfoui dans les plumes.

Leur nouvelle apparence ne diminua pas leur arrogance car elles osèrent défier les Muses au chant. Ces dernières remportèrent le concours et arrachèrent leurs plumes aux sirènes qui se précipitèrent à la mer, s'éloignant à jamais de leur terre d'origine.

Aigries, les sirènes seront désormais des êtres maléfiques car elles charmeront les marins de leur chant mélodieux pour les entraîner sur une vaste prairie couverte des ossements des hommes qui les avaient précédés et où les derniers venus ne tardaient pas à mourir.


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