
Seuls deux faits historiques sont avéré : en Écosse, au début du XVIIe siècle, quelques gentlemen masons n'ayant rien à voir avec le bâtiment sont reçus à titre honorifique dans des loges de maçons, où, d'ailleurs, ils ne retournent guère après leur intronisation ; puis, vers 1640, en Angleterre, sont attestées les premières réunions de francs-maçons spéculatifs, qui n'ont aucun rapport avec la maçonnerie opérative. Or, entre ces deux phénomènes, écossais et anglais, on n'a pu établir aucun lien... C'est dire si le mystère des origines reste épais.
Au début du XVIIIe siècle, les loges anglaises forment encore une société secrète parmi d'autres, relativement modeste, même, puisqu'elle regroupe surtout des boutiquiers de Londres et de sa région, auxquels elle sert d'abord de société d'entraide. Tout change en 1714, avec l'avènement de l'électeur de Hanovre sur le trône d'Angleterre. La dynastie étrangère doit imposer sa légitimité, ainsi que celle de toute une nouvelle aristocratie. Pourquoi jette-t-elle, pour ce faire, son dévolu sur la franc-maçonnerie ? C'est un mystère de plus... La société secrète devient en tout cas un instrument de domination et de légitimation des nouvelles élites, qui y entrent aussitôt en masse. Le 24 juin 1717, dans une taverne du quartier Saint-Paul, est ainsi créée la Grande Loge de Londres. La riche histoire de la franc-maçonnerie peut enfin commencer.
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