La magie des nuits d'Orient

Les mille et une nuits
Les arabes ont toujours présenté une sorte de fascination pour la magie. C'est souvent dans la littérature que l'on peut découvrir les origines de cette science. La magie est un domaine très difficile à comprendre et certains livres en font un phénomène intemporel. Les Contes des Mille et Une Nuits font partie de ces écrits mythiques.

On ne connait pas l'auteur de ces contes qui sont d'inspiration persane et indienne. Il s'agit d'un recueil de légendes populaires autrefois colportées de bouche à oreille. Cet ouvrage est écrit en Arabe et il a été traduit en français par Antoine Galland au début du XVIII° siècle. Aussitôt ils ont connu un immense succès populaire.
 
 

La première traduction européenne

Pour certains, l'Orient est magique. Mais il est vrai que l'Orient est véritablement baigné dans la magie depuis des millénaires. Le terme de magie provient du magisme, des mages, du zoroastrisme, cette religion des Perses, les antiques adversaires des Grecs. Étudier la magie médiévale de la civilisation islamique présente le doux et dangereux parfum de l'exotisme, car l'objet fascine avant tout en raison de la façon dont l'Europe se représente depuis des siècles cet Orient fantasmagorique à travers une littérature abondante et plus récemment par le cinéma.

Dromadaires dans le désert

Parmi les œuvres pionnières qui ont fondé l'orientalisme et la représentation qu'on se fait de l'Orient en France se trouvent les Contes des Mille et une nuits d'Antoine Galland (1646-1715). Cet ouvrage regorge de hauts faits magiques et d'êtres merveilleux. Ces Contes des Mille et une nuits, comme cela a été si souvent souligné, se basent sur des manuscrits écrits en arabe, mais la traduction est loin d'être littérale et reflète en réalité les goûts littéraires et les attentes d'un public français du XVIIe siècle enclin aux histoires extraordinaires de récits venus d'Orient. Mais il est vrai que l'histoire d'Aladdin et sa lanterne magique nous renvoie immédiatement à la magie arabe peuplée de génies et de djinns.

La tradition orientaliste anglaise

Les contes Arabes
Bien entendu, l'imaginaire de la magie arabe en Europe ne puise pas sa source aux seuls Contes des Mille et une Nuits. Un second livre contribua considérablement à construire cette association entre l'Orient et la magie. Il s'agit de An Account of the Manners and Customs of the Modern Egyptians d'Edward William Lane (1801-1876) paru en 1837. Edward William Lane est l'un des pères fondateur de la tradition orientaliste anglaise.

L'auteur y consacre trois chapitres entiers aux superstitions et à la magie en précisant dès le départ que le peuple Arabe, en général, est foncièrement superstitieux, et que l’Égypte, en particulier, l'est encore plus que toutes les autres nations Arabes réunies. Beaucoup de ces superstitions constituent les bases de leur religion, ayant reçu l'approbation du Saint Coran. L'une de ces croyances est celle en ces êtres invisibles qu'on appelle en Europe des « génies » mais que les Arabes appellent des Djinns.

Il manipule de nombreux types de sources, depuis le Coran et les écrits théologiques jusqu'à des observations personnelles et des récits qu'on lui avait rapportés, en passant bien sûr par les Contes des Mille et une nuits dont il publie une traduction entre 1838 et 1840.

Ce sont les Contes des Mille et une nuits qui lui servent en réalité de modèle et d'inspiration pour sa description. L'impact de son ouvrage est immense au XIXe siècle : « dès sa parution, il a été considéré comme une description définitive de la vie des Égyptiens, voir de tous les musulmans », influençant nombre d'écrivains ou d'Européens curieux de l'Orient.


 
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