Le mazdéisme Perse

Zarathoustra
Le mazdéisme est l'ancienne religion d'Ahura-Mazda qui était considéré comme le dieu créateur unique. Cette religion est issue d'une réforme moralisatrice de l'antique religion iranienne. Elle est l'œuvre d'une personnage mythique, appelé Zarathoustra, que les auteurs grecs dénommèrent Zoroastre. Ceci date d'avant la conversion des Iraniens à l'islam ; c'était il y a très longtemps dans une ancienne époque sanguinaire.

Pour comprendre le mazdéisme et ce que c'est il convient de retracer un peu l'histoire de la Perse...


 

L'origine de la Perse

Vers le milieu du IIe millénaire avant Jésus-Christ un important groupe de nomades éleveurs de bétail apparait dans le Proche et le Moyen-Orient. On relate leurs présence en Iran occidental et au sud du Caucase. Le groupe se divise en deux fractions. La première déferle dans la vallée de l'Indus après avoir franchi les montagnes Afghanes. La seconde arrive sur le plateau de ce qui va devenir l'Iran que nous connaissons. Ce second groupe se donne le nom d'Aryas, mot qui signifie « noble ».

Ces peuples nomades sont en fait des envahisseurs qui vont imposer leur civilisation et leur langue aux habitants des régions conquises et des régions voisines. Le premier groupe s'étend jusqu'au Gange et impose sa langue : le sanskrit. Il dispose de ses propres textes religieux : les Védas. Le second groupe ne se manifeste pas réellement et se divise en plusieurs clans. On trouve les Mèdes installés sur les marches de l'Iran occidental, non loin de l'Irak actuel, près de la ville d'Hamadan. Les Perses occupent le sud-ouest de l'Iran, non loin du Golfe Persique. Leur capitale est alors Chiraz. Des tribus s'installent à l'ouest et au nord de l'Afghanistan et dans le nord-est de l'Iran. Leur capitale est Bactres (Balkh) et cette région devient la Bactriane.

Les Mèdes entrent en guerre contre l'Empire Assyrien au VIII° siècle avant J-C. Ce n'est qu'après une alliance avec les Babyloniens qu'ils réussissent à prendre Ninive, la capitale de l'Assyrie, en 612 avant JC. Ils étendent leur empire au nord jusqu'à l'Arménie et l'Asie Mineure.

Les conquêtes Perses
Les conquêtes Perses sous Cyrus, Cambyse et Darius
La dynastie des Perses a quant à elle été fondée par un certain Achéménès. Les Perses sont sous la domination des Mèdes quand Cambyse 1°, un descendant d'Achéménès, épouse la fille de l'Empereur Astyage de Médie. Cyrus II, né de cette union, est couronné en -559. Il renverse Astyage, le roi des Mèdes, s'empare de l'empire de Babylone, s'étend à l'ouest jusqu'à la Lydie où il soumet le roi Crésus. A l'est il étend son empire jusqu'aux montagnes de l'Afghanistan. Ses descendants Cambyse II et Darius y ajoutent l’Égypte et étendent l'Empire Perse jusqu'au Danube et à la vallée de l'Indus.

Mais ce grand Empire Achéménide ne durera pas longtemps car Alexandre le Grand s'en empare à son tour avant qu'il ne soit divisé à sa mort. Les Parthes reconquirent la région de l'Iran actuel et réinstaurent les anciens cultes. Ils vont fonder une dynastie qui va durer 4 siècles mais ils restent profondément marqués par la civilisation grecque.

La dynastie des Sassanides leur succède. Un règne qui durera 4 siècles à nouveau. C'est à cette époque que sera rédigée l'Avesta, le livre des Anciens Perses.
 

L'Avesta

L'Avesta
Zarathoustra aurait vécu au VII° siècle avant J-C mais certains prétendent que ce serait le VII° millénaire. Il est le premier à avoir codifié et réformé la religion primitive des anciens Aryas dont nous ne connaissons que peu de choses.

Cette réforme n'a pas vraiment touché le peuple qui continua à pratiquer la religion primitive. Mais des prêtres ont repris les travaux de Zarathoustra et les ont poursuivi. Ils furent à l'origine de la majorité des textes composant l'Avesta : le livre des Anciens Perses.

Ce livre comprendrait 21 tomes divisés en 815 chapitres dont il ne subsiste que 348. L'Avesta n'est pas rédigé dans son ensemble dans une seule langue, mais dans plusieurs dialectes. A la manière des autres grandes écritures telles que la Bible, le Coran ou la Torah, l'Avesta nous parle de l'histoire mythique du monde depuis sa création, des divinités, des lois, des démons, des rituels. On y trouve de nombreux chants religieux attribués pour la plupart à Zarathoustra.

Auramazdah est le grand Dieu Perse qui est le créateur du ciel, de la terre et de l'homme. Il est présent dans le ciel tout entier.

En dessous de lui se trouvent les « bagas » qui sont d'anciennes divinités propres à chaque clan. On peut les comparer aux bons génies de la magie arabe.

Un site qui vous en dit beaucoup plus sur l'Avesta : http://cosmogoniesetmythologies.blogspot.fr
 

Les Mystères de Mithra

Mithra
Mithra est le fils d'Anahita. Il est le protecteur du roi, sa mère étant la déesse des eaux qu'on surnomme « la pure ». Le culte de Mithra existait déjà deux millénaires avant Jésus-Christ. Mais bizarrement, ce sont les romains qui le pratiquèrent le plus, notamment dans l'armée. Mithra est à l'origine du mithraïsme qui est un culte à mystères, c'est-à-dire à « rite secret ». En effet, il s'agit d'un culte initiatique où les adeptes doivent franchir plusieurs étapes.

L'historien français Ernest Renan avait dit cette phrase :

Si le christianisme eût été arrêté dans sa croissance
par quelque maladie mortelle, le monde eût été mithriaste.
 

Les Anro Mainyus, les démones et des drujes

Angra Mainyu
Dans la mythologie perse, les Anro-Mainyus (ou Angra Mainyu) sont les opposants à Ahurô mazdâ (Auramazdah). Il s'agit des ennemis de la royauté, les « menteurs », les Drujes de l'Avesta. Les drujes sont des démones dont la plus immonde est Nasu, « la mouche noire des cadavres ». Le mot persan « Droudj » signifie la personnification du mal et du mensonge. Les Anro-Mainyus sont le pendant féminin d'Arimane qui prend possession des corps à leur mort et habite l'enfer du mont Elbourz.

Aka Manah (photo un eu plus bas) est le démon du désir sensuel qui a été envoyé par Ahriman pour séduire le prophète Zoroastre. On le retrouve plus tard sous le nom de Akvan. Il incarne l'esprit du mal alors que les spenta mainyu sont les bons esprits.

On comprend de suite que l'ancienne religion Perse est assez portée sur les cadavres et la mort. Si vous êtes encore étonnés de trouver cet article dans la catégorie « magie arabe », rappelez-vous que le mithraïsme est un culte à mystères qui contient donc des rituels dont certains peuvent s'apparenter à de la magie, notamment tout ce qui touche aux cadavres, à la nécromancie, aux génies et aux démons.

Les mages

Cette fois il n'y a plus de doute : qui parle de mages parle de magie ! Le mot lui même est issu du vieux persan « magu ». Les Perses seraient ainsi les inventeurs de la magie, du moins son nom.

Les mages tiennent une grande importance dans la doctrine mazdéenne. Ils sont les interprètes des rêves, c'est à dire les divins et les psychanalystes de l'Antiquité. Mais pas que...

Pour en apprendre plus sur le fonctionnement des rêves, consultez cet article en cliquant sur le lien.

Les mages sont aussi les acteurs majeurs des sacrifices.

Aucun sacrifice ne peut être pratiqué sans la présence officielle d'un mage. Et des sacrifices..., à l'époque..., il y en avait beaucoup...

Le mage est donc un genre d'huissier de justice qui contrôle le bon déroulement d'un sacrifice rituel dans les règles de l'art. C'est le notaire qui est garant de votre dévotion et du respect protocolaire de la pratique du sacrifice. Les mages diffèrent beaucoup des autres hommes et des prêtres égyptiens. Ceux-ci s'abstiennent de tuer quoi que ce soit de vivant, hormis ce qu'ils offrent en sacrifice.

Les mages sont les prêtres sectateurs du zoroastrisme. On pense qu'ils sont issus d'une tribu « mède » et qu'ils sont à ce titre considérés comme des étrangers. Il y eut une révolte des nobles contre eux. Le peuple fut incité à tuer tous les mages. C'est ce que les grecs appellent la « magophonia ». Ce fut une réaction contre l'emprise des prêtres mazdéens qui devenaient de plus en plus puissants et menaçaient la dynastie.

Les sacrifices perses

Aka Mana
Aka Mana (Akvan)
Les Perses sacrifient au dieu Ahura-Mazda, au soleil, à la lune, à la terre, au feu, à l'eau, à tous vents. Des Assyriens et des Arabes ils ont appris à sacrifier aussi à Mithra.

Voici comment Hérodote nous relate le déroulement d'un sacrifice perse :

Ils n'ont point d'autels, ils n'allument point de feu, ils ne font usage ni de libations, ni de flûtes, ni de bandelettes, ni d'orge sacrée. Celui qui veut offrir un sacrifice conduit la victime en un lieu pur, où il invoque la divinité, presque toujours couronné de myrte. Mais il ne lui est point permis de demander des faveurs pour lui seul ; il prie pour la prospérité des Perses et du roi, car il fait partie lui-même de l'universalité des Perses. Lorsqu'il a fait bouillir, coupées par menus morceaux, les chairs de la victime, il les dépose sur une couche d'herbes très fines, notamment le trèfle. Alors un mage (sans mage il n'est point permis de pratiquer un sacrifice) approche et chante la théogonie, réputée chez eux le charme le plus efficace. Celui qui a sacrifié demeure là quelque temps, puis il emporte les chairs et en use à son gré. 

Les Perses ont des mœurs très particuliers par rapport aux morts. Les cadavres ne sont pas inhumés avant qu'ils n'aient été déchirés par des chiens ou des charognards. C'est à Bactres que l'on construisit l'une des premières enceintes qui était destinée à entreposer les cadavres à la merci des chiens et des oiseaux de proie. Cette pratique se généralisa ensuite, bien qu'Alexandre le Grand tenta en vain de l'interdire.

L'extase mazdéen

Fumée d'opium
Les mazdéens semblent avoir atteint l'extase par des moyens artificiels. Ils étaient capables « d'ouvrir l'œil de l'âme » pour atteindre la connaissance par l'extase en buvant une coupe contenant du vin mêlé à du chanvre indien, c'est-à-dire de la Marijuana.

Parfois ils s'enferment dans des tentes où ils font bruler du cannabis sur des braises pour parvenir à une forme de transe.

Une quinzaine de siècles plus tard, Hassan Sabah, le fondateur de la secte des Hashishins, utilisera aussi le haschisch pour procurer une forme d'extase à ses adeptes.



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