L'origine du Maskilili

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Le nom Maskilili désigne à l’origine un esprit de la tradition amérindienne. Il est toutefois plus connu comme un personnage emblématique des contes créoles où il se manifeste comme une sorte de lutin malin. Au Brésil, on le nomme « Curupia » ou « Curupira ».

Le maskilili serait le fruit d’un brassage culturel. En Guyane il existe plusieurs populations qui parlaient plusieurs langues, que ce soit des dialectes venus d'Afrique ou des langues Amérindiennes, mais nous ne savons dans quelles langues initiales est apparu le terme « maskilili ».


Un peu plus au nord, à Bélize, on rencontre la tradition de Pia Manadi. Pia serait un héros culturel Caraïbe de la Guyane, un génie de la forêt dans la mythologie indigène (un genre de Maskilili) ; il est un des frères jumeaux du soleil. « Manadi » pourrait dériver de « Wanadi motai », héros culturel des Ye’kuana (famille linguistique caraïbe) du Bolivar (Colombie) et de l’Amazonas (Venezuela). Pia Manadi est une représentation dramatique interprétée à l'époque de Noël. Elle est récitée et dansée et dérive probablement des mumming plays (pantomimes) de l’ancienne Angleterre. On retrouve ce phénomène dans d’autres îles des Caraïbes Britanniques où il porte d'autres noms. Dans les îles de St. Kitts & Nevis, les « mummies » sont des pantomimes accompagnées de fifres et de tambours.

La Pia Manadi se distingue des autres pantomimes. Cette forme de théâtre populaire fait en effet appel à une action dramatique, qui représente la mort et la résurrection d’un des acteurs. Pia (un homme) et manadi (littéralement « manatée » : homme habillé en femme dans la mascarade) sont deux personnages comiques du spectacle, auxquels viennent s’ajouter d’autres masques comme le Vieux, le Diable, le Docteur. Il ne faut pas oublier que cette cérémonie a ses origines dans les rites chamaniques de guérison des Caraïbes. Le spectacle est accompagné par un groupe de fifres et tambours (grosse-caisse et tambour) qui jouent des petites marches.

Nous sommes ici bien loin du Maskilili de Guyane mais ça montre qu'on retrouve des origines très variées, mais néanmoins communes, aux légendes anciennes des contrées amérindiennes. Ça peut expliquer pourquoi le Maskilili se rencontre souvent à l'époque du Carnaval. Il est lié à ces pantomines qui étaient autrefois jouées à l'époque des fêtes et qui faisaient appel à des monstres de la mythologie.


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