Le jugement maçonnique sans appel

Les symboles de la franc-maçonnerie
Une tension extrême s'empara de tous les frères et ils chuchotèrent entre eux fébrilement. Certains exprimaient leur colère tandis que d'autres demeuraient impassibles, comme s’ils étaient paralysés. Le Secrétaire distribua à chacun une enveloppe et une feuille de papier vierge sur laquelle il suffirait d’inscrire les simples mots « oui » ou « non » qui devaient décider de la mort ou de la vie de leur frère de Loge. « Oui » signifierait le trépas donné au moyen d’un assaut psychique, « non », serait la liberté et la vie.


Plusieurs inscrivaient leur sentence avec rapidité, certains hésitaient quelque peu alors que d'autres, en couchant sur le papier leur décision, n'arrivaient pas à maîtriser le tremblement de leur main. Bien que le frère Silesius soit apprécié par bon nombre d’entre eux, il ne fallait pas s’égarer dans un quelconque sentiment de compassion. Par la trahison des secrets de la loge le danger planait au dessus de chaque membre.

Les papiers sont ensuite rassemblés dans une petite boite en bois et le dépouillement commence dans un silence d’église. Les papiers sont divisés en deux tas et chaque tas est compté. Le résultat est vérifié par un second comptage et inscrit sur une feuille qui est communiquée au Grand Maître, l’assemblée étant restée dans une ambiance pétrifiée pendant toute l’opération.

Le résultat est enfin annoncé par le Grand Maître dont le visage reflétait le choc de quelqu’un qui vient d’apprendre une nouvelle très pénible :

 Mes chers frères, » dit-il d'une voix tremblante,
les résultats de ce vote sont malheureusement contre Silesius qui vient d'être irrévocablement condamné à mort par 51 voix contre 47. Selon nos lois, cette sentence doit être exécutée sous un délai d’un mois, mais comme Frère Silésius apprendra ce qui l'attend grâce à ses facultés psychiques et qu'il essaiera donc d'en échapper, nous l'exécuterons dans les 24 heures. Son ami à qui il a révélé les secrets de la Loge doit connaître le même sort. 
 

 Je demande aux 21 frères qui sont les maîtres de l'attaque par télépathie de rester ici après cette réunion afin de m’assister dans l’exécution de ce jugement par attaque psychique.  

Bien que le verdict avait profondément ébranlé le Grand Maître, ce dernier se reprit vite et poursuivit d'une voix plus calme :

 Je jure, au nom du Seigneur des Ténèbres, que nous déchaînerons toutes les furies de l'Enfer sur Silésius pour qu'il apprenne à qui il a affaire. Je ne dois pas permettre à notre Loge de se laisser découvrir. Il doit être soumis à la puissance fatale de nos vibrations jusqu'à ce qu'il périsse de la pire des façons. Qu'il soit maudit, au nom de Satan, au nom de Astaroth et au nom de Bélial !  

Ce terrible serment que le Grand Maître hurla dans sa rage fut le plus puissant qu'il lui fût permis de prononcer en public. Personne ne pouvait échapper au pouvoir de ce serment ni aux persécutions de l’Ordre.

Il demanda aux 21 bourreaux de la Loge de rester dans la salle, remercia l'assemblée pour sa coopération et clôtura la séance en faisant tinter la clochette. Les frères se séparèrent en se donnant mutuellement le signe secret du salut de la Loge puis disparurent dans l'animation de la ville. Un comportement discret était l'une des plus strictes règles de la Loge afin de ne point éveiller l'attention du public ou des curieux.


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