Le Livre des Veilleurs

Livre d'Hénoch - Les veilleurs
Le patriarche biblique Hénoch fut un prophète. Il fut le premier des humains nés sur la terre à apprendre l’écriture, la sagesse, la science, et à écrire dans un livre les signes du ciel suivant l’ordre des mois, afin que les humains connaissent les saisons, en leur ordre mois pas mois.

Il fut le premier être humain à avoir été enlevé par des extraterrestres, les Elohim, qui l'emmenèrent dans les cieux à bord de leur engin spatial. Il découvrit tous les secrets et fut ramené sur terre pour en faire part aux humains.

De ce voyage extraordinaire, Hénoch nous lègue par écrit une série de recueils qui se composent de cinq livres. Le plus intéressant est le premier : le livre des Veilleurs.

Les livres d'Hénoch faisaient autrefois partie de la Bible mais ils en ont été retirés car considérés comme sacrilèges. Pensez-vous, un homme enlevé par d'Anciens Astronautes à bord d'une soucoupe volante et conduit sur une exoplanète, des anges qui copulent avec les filles des hommes et tant de choses tellement mystérieuses, qui n'étaient pourtant que technologiques, que les hommes de l'époque ne pouvaient comprendre.

Voici rien que pour vous une retranscription libre de la première partie du Livre d'Hénoch, le Livre des Veilleurs.

CHAPITRE PREMIER : La venue de l'engin spatial sur terre

Engin spatial extraterrestre
(reconstitution réalisée à Nashville, Tennessee, en 1989)
Voici les paroles de bénédiction d'Hénoch par lesquelles il bénit les élus et les justes qui vivront au temps de l'affliction, quand seront réprouvés tous les méchants et les impies [NDLR : Personne qui dédaigne la religion, athée blasphémateur (parole qui outrage, qui attaque Dieu)]. Hénoch, âme juste qui marchait au devant du Seigneur, quand ses yeux furent ouverts, et qu'il eut contemplé une sainte vision dans les cieux, parla, et il prononça : Voici ce que me montrèrent les Elohim.

[NDLR : Les Elohim sont souvent traduits par « Anges », mais il s'agissait des astronautes venus d'une autre planète qui furent considérés par les humains comme des Dieux]

Ces Elohim me révélèrent toutes choses et me donnèrent l'intelligence de ce que j'avais vu, qui ne devait point avoir lieu dans cette génération, mais dans une génération future très éloignée, pour le bien des élus. C'est par eux que je pus parler et converser avec celui qui doit quitter un jour sa céleste demeure, le Saint et le tout-puissant, le Seigneur de ce monde, qui doit fouler un jour le sommet du mont Sinaï, apparaître dans son tabernacle, et se manifester dans toute la force de sa céleste puissance.

[NDLR : Le tabernacle est quelque chose qui abrite. On l'a souvent traduit par « tente » ou par « meuble ». C'est dans un tabernacle qu'était transportée l'Arche d'Alliance. Mais avec le recul, ce serait tout simplement un engin spatial ou un aéronef dans lequel se déplaçaient les Elohim. Il leur servait ainsi d'abri contre les intempéries, comme une tente. Les hommes de l'Antiquité n'avaient pas d'autre mot pour désigner quelque chose qui leur était totalement inconnu à l'époque.]

Le Jugement dernier

Tous les témoins seront effrayés, tous seront consternés. Mais les veilleurs chanteront des mystères dans tous les coins de la terre. Tous seront saisis de crainte et d'effroi, même aux extrémités de la terre. Les hautes montagnes seront ébranlées ; les collines élevées seront rasées ; elles s'écouleront devant sa face comme la cire devant la flamme. La terre sera submergée, et tout ce qui l'habite périra ; tous les êtres seront jugés, tous, même les justes. Mais les justes obtiendront la paix ; il conservera les élus, et exercera sur eux, sa clémence. Alors ils deviendront sa propriété ; ses esclaves ; il les comblera de bonheur et de bénédictions et la splendeur de la Divinité les illuminera. Pour eux brillera la lumière, et pour eux IL fera la paix. Car Il vient avec ses saintes myriades juger l'univers, pour tous les actes d'impiété qu'ont proférés contre lui les pécheurs impies.

Voici ! Il arrive avec dix mille de son armée, pour juger toutes les créatures et pour détruire la race des méchants, et pour réprouver toute chair à cause des crimes que le pécheur et l'impie ont commis contre lui.

L'ordre de l'univers

Tous ceux qui habitent dans les cieux savent ce qui se passe là-bas. Ils savent que les globes célestes qui nous illuminent ne changent point leur voie ; que chacun d'eux, se lève et se couche régulièrement, dans le temps qui lui est propre, sans jamais transgresser l'ordre des choses. Ils regardent la terre, et soudain ils connaissent tout ce qui s'y passe depuis le commencement, et jusqu'à la fin. Ils voient que chacune des créations de Dieu suit invariablement la voie qui lui est tracée. Ils voient l'été et l'hiver ; ils voient que toute la terre est remplie d'eau, et que les nuages, les vapeurs et la pluie en rafraîchissent la température. Ils considèrent et admirent comment chaque arbre se couronne de feuilles ; comment il les perd ensuite, à l'exception de quatorze arbres privilégiés qui restent toujours verts, et qui pendant plusieurs hivers présentent l'apparence du printemps.

Ils admirent ensuite dans les jours de l'été comment le soleil réchauffe la terre, dès le commencement de sa carrière, tandis que vous cherchez la fraîcheur du feuillage ; que le sol est crevassé par la chaleur torride, et que vous êtes incapables de vous promener soit dans la plaine, soit sur la montagne. Ils admirent ensuite comment les arbres, en se couvrant de feuilles, produisent en même temps des fruits ; mais aussi ils comprennent et reconnaissent que celui qui vit éternellement fait pour nous toutes ces choses. Ils comprennent que toutes les œuvres de chaque année, que toutes ses créations, suivent invariablement les ordres qu'il leur a donnés. Toutefois, Dieu l'a résolu ainsi, toutes choses doit s'évanouir.

Ils voient comment les mers et les fleuves accomplissent chacun leur mission respective.

Le jugement des impies

Tandis que vous, vous ne supportez qu'avec peine, vous ne remplissez qu'imparfaitement les commandements de Votre Seigneur ; vous transgressez ses ordres, vous calomniez sa grandeur ; et votre bouche impie va prononcer des blasphèmes, contre sa majesté ! Pécheurs au cœur endurci, il n'y aura point de paix pour vous. Vos jours seront maudits, et les années de votre vie seront effacées du livre des vivants ; vous serez en exécration à toute créatures, et vous n'obtiendrez point de miséricorde. Dans ce jour, votre paix sera troublé par l'éternelle malédiction de tous les justes ; et les pécheurs mêmes vous exécreront à tout jamais. Oui, ils vous exécreront, aussi bien que les impies.

Mais pour les élus, à eux la lumière, la paix ; à eux l'héritage terrestre. Pour vous, impies : la malédiction.

Le destin des justes

Alors les élus recevront la sagesse il n'y aura plus ni transgression, ni impiété, ni orgueil. Ils se conduiront avec prudence, s'humilieront eux même, et ne violeront plus les saints commandements. Aussi ne seront-ils pas condamnés tout le temps de leur vie, et leur vie sera sans trouble et sans douleur ; la somme de leurs jours sera complète ; ils vieilliront dans la joie et la paix ; et leur années de bonheur se multiplieront avec la joie, avec la paix, sans nuage, sans trouble, tout le temps de leur existence.
 

CHAPITRE 2 : Les filles des hommes

Les filles des hommes
Quand les enfants des hommes se furent multipliés dans ces jours anciens, il arriva que des filles leur naquirent élégantes et belles. Et lorsque les Elohim, les enfants des cieux, les eurent vues, ils en devinrent amoureux ; et ils se dirent les uns aux autres : choisissons-nous des femmes de la race des hommes, et ayons des enfants avec elles.

Alors Samyaza, leur chef, leur dit : je crains bien que vous ne puissiez accomplir votre dessein et que je supporte seul la peine de votre crime.

Mais ils lui répondirent : nous vous le jurons. Et nous nous lions tous par de mutuelles exécrations ; nous ne changerons rien à notre dessein, nous exécuterons ce que nous avons résolu.

En effet ils jurèrent et se lièrent entre eux par de mutuelles exécrations. Ils étaient au nombre de deux cents, qui descendirent sur Aradis, lieu situé près le mont Armon. Cette montagne avait été appelée Armon, parce que c'est là qu'ils avaient juré et s'étaient lié par de mutuelles exécrations.

Voici le nom de leurs chefs ; Samyaza, leur chef, Urakabarameel, Akibeel, Tamiel, Ramuel, Danel, Azkeel, Sarakmyal, Asael, Armers, Batraal, Anane, Zavebe, Samsavel, Ertael, Turel, Yomyael, Arazeal. Tels furent les chefs des ces deux cents Elohim ; et le reste étaient tous avec eux.

Ils se choisirent chacun une femme, et ils s'en approchèrent, et ils cohabitèrent avec elles ; et ils leur enseignèrent la sorcellerie, les enchantements, et les propriétés des racines et des arbres. [NDLR : la médecine, les propriétés magiques des plantes]

Et ils copulèrent avec ces femmes et elles enfantèrent de géants dont la taille avait trois cent coudées. Ils dévoraient tout ce que le travail des hommes pouvait produire, et il devint impossible de les nourrir. [NDLR : une coudée représente environ 50 cm]

Alors ils se retournèrent contre les hommes eux mêmes, afin de les dévorer. Et ils commencèrent à se jeter sur les oiseaux, les bêtes, les reptiles et les poissons, pour se rassasier de leur chair et se désaltérer de leur sang. Et alors la terre réprouva les méchants.

La guerre, la luxure et la sorcellerie

Ils apprennent la sorcellerie aux femmes
Azaziel enseigna alors aux hommes à faire des épées, des couteaux, des boucliers, des cuirasses et des miroirs ; il leur apprit la fabrication des bracelets et des ornements, l'usage de la peinture, l'art de se peindre les sourcils, d'employer les pierres précieuses, et toutes espèces de teintures, de sorte que le monde fut corrompu.

L'impiété s'accrut ; la fornication se multiplia, les créatures transgressèrent et corrompirent toutes leurs voies.

Amarazak enseigna tous les sortilèges, tous les enchantements et les propriétés de racines.
Armers enseigna l'art de résoudre les sortilèges.
Barkayal enseigna l'art d'observer les étoiles.
Akibeel enseigna les signes.
Tamiel enseigna l'astronomie.
Asaradel enseigna les mouvements de la lune.

Intercession des archanges en faveur des humains

Les hommes, sur le point de périr, élevèrent leurs voix, et leurs voix montèrent jusqu'au ciel. Alors Michaël et Gabriel, Raphaël, Suryal et Uriel, abaissèrent des cieux leurs regards sur la terre, et virent les flots de sang qui la rougissaient, et les iniquités [NDLR : Corruption des mœurs] qui s'y commettaient ; et ils se dirent les uns aux autres : C'est le bruit de leurs cris.

La terre, privée de ses enfants, a élevé sa voix jusqu'aux portes du ciel. Et c'est à vous ô essences célestes, c'est à vous que les âmes adressent leurs plaintes en disant : Obtenez nous justice du Très-Haut.

Alors ils dirent à leur Seigneur et maître :

Tu es le Seigneur des seigneurs, le Dieu des dieux, le Roi des rois. Le trône de ta gloire s'élève de toute l'éternité, et de toute l'éternité ton nom est sanctifié et glorifié. Tu es béni, et glorifié à jamais. Tu es le créateur, le maître souverain de toutes choses ; rien n'est caché à ton regard perçant. Tu domines sur tout, et rien ne peut se soustraire à ton autorité. Tu as vu ce que Azariel a fait ; comment il a enseigné aux hommes toute espèce d'iniquité, et comment il a révélé au monde tout ce qui se passe dans les cieux. Samyaza aussi a enseigné aux hommes la sorcellerie, lui que tu avais placé au dessus de tous ses compagnons. Ils se sont alliés aux filles des hommes ; ils ont péchés avec elles, et se sont souillés. Ils leur ont découvert les crimes les plus abominables. Et les femmes ont enfantés les géants.

Toute la terre a été remplie de sang et d'iniquité. Et voici maintenant que les âmes de ceux qui sont morts, élèvent la voix vers toi et font monter leur plainte jusqu'aux portes du ciel. Leurs gémissements montent vers toi ; les hommes ne peuvent se soustraire à l'iniquité qui couvre la surface de la terre. Or tu connais toutes choses, avant même qu'elles existent. Tu connais toutes choses ; tu sais tout ce qui se passe, et cependant tu ne nous dis rien

Pour tant de crimes, que devons nous faire aux méchants ?
 

CHAPITRE 3 : Le jugement de Dieu

Alors le Très-Haut, le Grand et le Saint fit entendre sa voix et il envoya Arsayalalyur auprès de Lamech, disant : parle-lui en mon nom ; mais cache toi à ses yeux. Puis dévoile-lui le grand cataclysme qui doit faire périr tous les hommes quand les eaux du déluge se répandront sur la face de la terre, et que toute créature sera détruite. Mais enseigne-lui les moyens d'échapper ; dis-lui comment sa race se perpétuera sur toute la terre.

Les anges déchus

Les Anges déchus

Puis le Seigneur dit à Raphaël ; Prends Azaziel, lie-lui les pieds et les mains ; jette-le dans les ténèbres ; et abandonne-le dans le désert de Dudael. Fais pleuvoir sur lui des pierres lourdes et pointues ; enveloppe-le de ténèbres. Qu'il y reste à jamais, que sa face soit couverte d'un voile épais ; et qu'il ne voit jamais la lumière. Et quand se lèvera le jour du jugement plonge-le dans le feu. Cependant purifie la terre, que les Elohim ont souillés ; annonce-lui la vie ; annonce-lui que je la revivifierai.

Les fils des hommes ne périront pas tous à cause des secrets que les vigilants [NDLR : Les initiés, les Elohim envoyés sur terre comme veilleurs et éclaireurs] leur ont révélés et qu'ils ont enseignés à leur descendant, mais la terre a été souillée par les enseignements d'Azaziel. Aussi est-ce lui qui doit être responsable de tous les crimes.

Le Seigneur dit ensuite à Gabriel : Va vers les méchants, vers les réprouvés, vers les enfants de fornication ; extermine ces enfants de fornication, ces rejetons des vigilants, du milieu des hommes ; pousse-les, excite-les les uns contre les autres. Qu'ils périssent de leurs propres mains ; car leurs jours ne seront pas complets. Ils te supplieront, mais leurs prières n'obtiendront rien pour eux ; et c'est en vain qu'ils espéreront pour leur enfants la vie éternelle, et même une vie de cinq cents années.

L'enfer comme châtiment

Le Seigneur dit ensuite à Michaël : Va et annonce le châtiment qui attend Samyaza et tous ceux qui ont participe à ces crimes, qui se sont unis à des femmes, qui se sont souillés par toutes sortes d'impuretés. Et quand leurs fils seront exterminés, quand ils auront vu la ruine de ce qu'ils ont de plus cher au monde, enchaîne-les sous la terre, pour soixante-dix générations, jusqu'au jour du jugement, et de la consommation universelle ; et l'effet de ce jugement sera pour eux éternel. Alors ils seront jetés dans les profondeurs d'un feu qui les tourmentera sans cesse ; et ils y resteront toute l'éternité. Avec eux leur chef brûlera dans les flammes ; et tous ils y seront enchaînés jusqu'à la consommation d'un grand nombre de générations. Extermine en même temps toutes les âmes s'étant adonnées à de coupables jeux ; extermine les rejetons des vigilants ; assez et trop longtemps ils ont tyrannisé le genre humain. Que les oppresseurs soient enlevés de la face de la terre. Que le mal soit anéanti !

Mais que la plante de la justice et de l'équité refleurisse, et devienne un gage de bénédiction car la justice et l'équité doit refleurir avec la joie pour des temps sans fin. Et alors tous les Saints adresseront au ciel leurs actions de grâces, et vivront jusqu'à ce qu'ils aient engendré mille enfants, tandis que les jours de leur jeunesse et leurs sabbats s'écouleront dans la joie et la paix. A cette époque toute la terre sera cultivée dans la justice : elle se remplira d'arbres et de bénédictions ; des arbres délicieux y seront plantés. La vigne y croîtra en abondance, et produira du fruit à satiété ; toutes les semences qui seront confiées à la terre, rapporteront mille mesures pour une ; et une mesure d'olive, fournira à dix pressées d'huile.

L'enfer

Le déluge exterminateur

Délivrez la terre de toute tyrannie, de toute injustice, de tout crime, de toute impiété, de tout ce qui peut la souiller. Que le mal en soit banni à jamais. Alors, les enfants des hommes vivront dans la justice, et toutes les nations me rendront les honneurs qui me sont dus ; toutes me béniront, toutes m'adoreront. La terre sera délivrée de toute corruption, de tout crime, de tout châtiment, de toute souffrance ; et elle n'aura plus à craindre de moi un déluge exterminateur. Dans ces jours, j'ouvrirai les trésors de bénédictions que recèle le ciel, je les répandrai sur la terre, et ils féconderont les œuvres et le travail des hommes. La paix et la justice feront alliance avec les hommes, et ces unions sacrées dureront autant que le monde et que les générations.

Vous pouvez aussi consulter le récit du déluge selon ce qu'ont raconté les mésopotamiens.

CHAPITRE 4 : L'enlèvement d'Hénoch

[NDLR : Nous assistons là à une analepse. C'est une figure de style qui correspond à un flashback au cinéma. Hénoch se met alors à raconter comment tout ceci s'est passé depuis le moment où tout à commencé, c'est-à-dire son abduction (son enlèvement par les extraterrestres)]

Avant l'accomplissement de toutes ces choses, Hénoch fut enlevé de la terre et personne ne sut où il avait été enlevé, ni ce qu'il était devenu.

Tous ces jours, il les passa avec les saints, et avec les Elohim. Moi, Hénoch, je bénissais le grand Seigneur, le Roi de la paix. Et voici que les Elohim me nommèrent Hénoch le scribe. Et le Seigneur me dit :

Hénoch, scribe de la justice, va dire aux vigilants du ciel, qui ont abandonné les hauteurs sublimes des cieux et leurs éternelles demeures, qui se sont souillés avec les femmes, et ont pratiqué les œuvres des hommes, en prenant des femmes à leur exemple, qui se sont enfin corrompus sur la terre. Dis-leur que sur la terre, ils n'obtiendront jamais ni paix, ni rémission de leurs péchés. Jamais ils ne se réjouiront dans leurs rejetons ; ils verront leurs bien-aimés exterminés ; ils pleureront leurs fils exterminés ; ils me prieront pour eux, mais jamais ils n'obtiendront paix ou miséricorde.

Hénoch, messager du Ciel

Hénoch partit donc, et il dit à Azaziel : Il n'y a plus de paix pour toi. Une grande sentence a été prononcée contre toi. Il t'enchaînera ; Il n'y aura jamais pour toi ni soulagement ni miséricorde, ni intercession, à cause de l'oppression que tu as enseignée. Et parce que tu as appris aux hommes à outrager Dieu, à pécher et à tyranniser leurs semblables.

Et je le quittai, et j'allai annoncer la même nouvelle à tous les compagnons de ses crimes ; Et ils furent terrifiés et saisis d'un affreux tremblement.

Alors ils me supplièrent d'écrire pour eux une humble supplique pour obtenir le pardon de leurs fautes ; ils me prièrent de la faire parvenir au trône du Dieu du ciel, car ils n'osaient ni s'adresser à lui, ni même lever les yeux au ciel, à cause du grand crime pour lequel ils avaient été jugés. Alors, j'écrivis une humble supplique à leur sujet, afin de leur faire obtenir repos et miséricorde pour tout ce qu'ils avaient fait.

Puis je les quittai, et continuai ma route tout en lisant leur requête, vers les eaux du Danendan, qui se trouvent à l'ouest d'Armon, et je m'endormis.

La vision d'Hénoch

Et voici que j'eus un songe, et une céleste vision. Je tombai en extase, et je vis dans une vision, la punition dont je devais annoncer la triste nouvelle aux enfants des cieux, et les réprimander. Quand je m'éveillai, je me rendis auprès d'eux. Ils étaient réunis, pleurant et la face voilée dans Ubelseiael, lieu situé entre le Liban et Seneser. Et je leur fis part de mes visions et de mes songes. Et je leur adressai ces paroles de la justice, et les réprimandes que méritaient les enfants des cieux.

CHAPITRE 5 : Les paroles de la justice et les visions

Ceci est le livre des paroles de la justice, et des paroles adressées aux vigilants qui sont de ce monde, selon l'ordre que m'a donné dans la vision le Saint et le Grand. Je vis donc en songe que je parlais avec ma langue de chair et avec le même souffle dont le Tout-Puissant a animé la bouche des hommes, pour converser entre eux. Et je compris avec le cœur. Et de même que le Seigneur a créé et donné aux hommes le pouvoir de comprendre les mots qui s'adressent à l'intelligence, de même aussi il a créé pour nous, et il m'a donné le pouvoir de reprendre les vigilants, les enfants du ciel. J'ai donc rédigés vos prières ; mais j'ai su dans une vision, que tant que le monde existera, jamais vous n'obtiendriez ce que vous demandez.

Le jugement a été prononcé contre vous ; toutes vos prières sont inutiles. Ainsi, désormais, vous ne monterez plus au ciel ; et sur terre, vous serez enchaînés aussi longtemps qu'existera le monde lui-même. Mais auparavant, vous serez témoins de la misère de tout ce qui vous est cher, vous ne les posséderez plus. Ils tomberont sous le glaive sous vos propres yeux. Et n'adressez point de prières ni pour eux ni pour vous ! Mais vous pleurerez, et vous supplierez en silence. telles sont les paroles du livre que j'écrivis.

La Vision des demeures Célestes

Voici maintenant la vision que j'eus :

Je me voyais environné de nuages et de brouillards épais ; je contemplais avec inquiétude le mouvement des astres et celui des éclairs, tandis que des vents formidables soulevaient mes ailes, et accéléraient ma course.

Je fus enlevé ainsi jusqu'au ciel et j'arrivai bientôt à son mur bâti avec de pierres de cristal. Des flammes mobiles en enveloppaient les contours. Je commençai à être saisi d'effroi. Cependant je m'enfonçai au milieu de ces flammes.

Je pénétrai dans une vaste habitation dont le pavé était en pierres de cristal. Les murs comme le pavé, étaient également en cristal, aussi bien que les fondements. Son toit était formé d'étoiles errantes et d'éclairs de lumière, et l'on voyait, au milieu des chérubins de feu dans un ciel orageux. Des flammes vibraient autour de ces murailles, et la porte était de feu. Quand je suis entré dans cette habitation, elle était à la fois brûlante comme le feu, et froide comme la glace ; et il n'y avait là, ni trace de bonheur, ni de vie. Alors, une terreur soudaine s'empara de moi ; je tressaillis d'effroi.

La Vision du Trône de Dieu

Tout tremblant, je tombai la face contre terre, et j'eus une autre vision. Il y avait une autre habitation plus spacieuse que la première, dont toutes les portes étaient ouvertes devant moi, au milieu d'une flamme vibrante. Telle était sa gloire, sa magnificence, sa grandeur, qu'il m'est impossible de vous dépeindre, ni la splendeur qui l'environne, ni sa vaste étendue. Le pavé était de feu ; au-dessus, brillaient des éclairs et des étoiles errantes, et le comble était tout entier d'un feu étincelant. Je l'examinai avec attention, et je vis qu'il y avait un trône élevé dont l'aspect ressemblait à la grêle, tandis que son contour était comme l'orbe éclatant du soleil ; et il en sortait des voix de chérubins.

De ce trône puissant s'échappaient des torrents de flammes, qu'il était impossible d'imaginer. Et il y avait quelqu'un assis sur ce trône de gloire ; dont le vêtement était plus blanc que la neige. Et aucun ange n'était capable de regarder en face le Glorieux et le Magnifique, ni de s'approcher de lui ; aucun mortel ne pouvait le contempler. Un feu brillant brûlait autour de lui.

Il s'élevait aussi, devant lui, un feu d'une grande étendue de sorte qu'aucun de ceux qui l'entouraient ne pouvaient en approcher ; et des myriades de myriades se tenaient devant lui. Il n'avait besoin ni de conseils, ni d'assistance, et les saints qui formaient sa coure, ne le quittait ni le jour ni la nuit.

Je m'approchai autant que je pus, voilant ma face, et plein de frayeur. Alors, le Seigneur lui-même daigna de sa propre bouche m'appeler par mon nom : approche, dit-il, approche de plus près, et viens entendre ma sainte parole. Et il me prit, et il me fit pencher jusqu'à la porte. Et moi, je tenais mes yeux baissés vers la terre.

CHAPITRE 6 : Le verdict de Dieu

Alors s'adressant à moi, il me parla ainsi :

Écoute, écoute sans crainte, ô juste Hénoch, ô scribe de justice, approche, et écoute ma voix. Va, dis aux vigilants du ciel qui t'ont envoyé pour me prier pour eux qu'ils devraient priez pour les hommes et non pas les hommes pour eux !

Pourquoi avez vous abandonné les saintes hauteurs du ciel, votre demeure éternelle, pour aller vous souiller avec des femmes ? Pourquoi vous êtes-vous épris des filles des hommes et en avez vous fait vos épouses et avez pratiqué avec elles les œuvres des enfants de la terre [NDLR : copulation], et donné naissance à une race impie ?

Vous qui étiez des esprits célestes, en possession de la sainteté, de la vie éternelle, vous vous êtes souillés avec des femmes ; vous avez travaillé aux œuvres de la chair, vous avez engendré dans le sang, vous avez agi comme ceux qui ne sont que de sang et de chair.

Eux, ils ont été créés pour mourir. Voilà pourquoi je leur ai donné des femmes, afin qu'ils cohabitent avec elles, qu'ils engendrent des enfants qui perpétuent leur race sur la terre.

Mais vous, vous avez été crées de purs esprits dès le commencement, vous possédez une vie éternelle, vous n'êtes point sujet à la mort. Aussi ne vous avais-je point donné de femmes, parce que, esprit purs, vous deviez habiter dans le ciel.
 

La race des Nephilim

Nephilim
La race des Nephilim
Et maintenant : Les géants [NDLR : les Nephilim], qui sont le prix du commerce de l'esprit et de la chair, seront appelés sur terre de mauvais esprits, et leur demeure sera sur la terre. Ils procréeront à leur tour de mauvais esprit, parce qu'ils tiennent au ciel par un côté de leur être, parce c'est des saints vigilant qu'ils tirent leur origine. Ils seront donc de mauvais esprits sur la terre, et on les appellera esprits du mal. La demeure des esprits célestes est le ciel ; mais c'est la terre qui doit être la demeure des esprits terrestres qui sont nés sur la terre.

Les esprits des géants seront comme les nuages qui apportent sur la terre les fléaux de toute sorte, la peste, la guerre, la famine et le deuil. Ils ne boiront ni ne mangeront ; seront invisibles à tous les regards ; ils s'insurgeront encore entre les hommes et les femmes ; parce qu'ils ont reçu la vie dans les jours de destruction et de carnage.

Lors de la mort des géants, quelques part qu'aillent leurs âmes lorsqu'elles abandonneront leurs corps, tâche que ce qui est chair en eux périsse avant le jugement. Qu'elle soit exterminée jusqu'au jour de la grande consommation de l'univers ; alors que les vigilants et les impies seront détruis pour toujours.

Quant aux vigilants, qui t'ont envoyé pour m'implorer pour eux, dis leur, à ces intelligences célestes : Vous avez eu le ciel pour demeure ; mais les secrets d'en haut ne vous ont pas été révélés ; cependant vous avez connu un secret d'iniquité et vous l'avez dévoilé aux femmes dans les mouvements de votre cœur, et par là vous avez multiplié le mal sur la surface de la terre. Dis-leur donc :

Jamais vous n'obtiendrez grâce, ni jamais vous ne recevrez la paix !  
 

CHAPITRE 7 : Le premier voyage d'Hénoch chargé de mission

Puis ils m'emmenèrent dans un endroit où il y avait comme un feu dévorant ; et où, selon leur bon plaisir, ils prenaient la ressemblance de l'homme. Ils me conduisirent sur un lieu élevé, sur une montagne dont le sommet s'élançait dans les cieux. Et je vis les trésors des éclairs et du tonnerre aux extrémités de ce lieu, dans l'endroit le plus profond. Il y avait là un arc de feu, et les flèches dans un carquois, et une épée de feu et toute sorte d'espèces d'éclairs. [NDLR : c'était sans doute un volcan en éruption]

Puis ils me transportèrent auprès d'une eau jaillissante, et du côté de l'occident vers les feux du soleil couchant. J'arrivai à une rivière de feu qui coulait comme de l'eau et se jetait dans la grande mer occidentale. [NDLR : ce pourrait être une coulée de lave]

Je vis tous les grands fleuves, et j'arrivai bientôt au milieu des noires ténèbres ; dans ces lieux où toute chair émigre ; je vis les montagnes de ténèbres qui produisaient l'hiver, et l'endroit d'où l'eau s'écoule dans leurs abîmes respectifs. Je vis aussi l'embouchure de tous les fleuves du monde, et celle de l'abîme.

Puis j'arrivai aux réservoirs de tous les vents, et je remarquai comment ils servaient à l'ornement de la terre, et à la conservation des fondements de la terre. Je vis la pierre qui supporte les angles de la terre. Je vis aussi les quatre vents qui soutiennent la terre et le firmament du ciel. Je vis les vents qui soufflent dans les hauteurs du ciel. Ceux qui s'élèvent entre le ciel et la terre et qui forment les colonnes du ciel. Je vis les vents qui font tourner le ciel et qui entraînent dans leurs orbites le soleil et les étoiles : et au-dessus de la terre je vis le vent qui support les nuages.

Je vis la voie des anges. Je vis, de l'extrémité de la terre le firmament du ciel qui pèse sur elle. Alors je me tournai vers le midi.

Là brûlaient nuit et jour six montagnes de pierres précieuses, trois du côté de l'orient trois du côté du midi. Celles du côté de l'orient se composait de pierres de diverses couleurs ; de perles et d'antimoine ; celles du côté du midi étaient de pierres rouges. Leur sommet s'élevait jusqu'au ciel, comme le trône de Dieu, il était d'albâtre, et dans sa partie supérieur, de saphir. Je vis aussi le feu ardent qui brûlait sur les montagnes.

Là aussi je vis dans une région immense le lieu où les eaux étaient rassemblées. J'y vis aussi les sources de la terre cachées dans les colonnes embrasées des cieux. Et dans ces colonnes du ciel, je vis des feux qui jaillissaient sans nombre, mais ni en haut ni en bas. Au-dessus de ces sources, je vis un endroit qui n'avait ni le firmament au-dessus, ni la terre au-dessous, il n'y avait pas non plus d'eau ; et rien à droite ni à gauche ; c'était une plage déserte.

Et là j'aperçus sept étoiles, brillantes comme des montagnes de feu, ou comme de sublimes esprits.

Alors l'ange dit :

Cet endroit sera jusqu'à la consommation du ciel et de la terre la prison des étoiles et des armées du ciel. Ces étoiles qui roulent au-dessus du feu sont celles qui ont transgressées les commandements de Dieu, avant la fin de leur épreuve. Aussi les a-t-il enchaînées dans ce lieu. Jusqu'à ce qu'elles aient expié les crimes dans l'année mystérieuse.  

CHAPITRE 8 : Les endroits visités par Hénoch

Les sept archanges et leur fonction

Alors Uriel s'écria :

Voici les Elohim qui ont cohabité avec les femmes, et se sont désigné des chefs ; Qui ont souillé les hommes, multiplié parmi eux les erreurs, au point de leur faire faire des sacrifices aux démons, comme à Dieu. Mais au grand jours, ils seront jugés et ils périront, et leurs femmes avec eux, parce qu'elles se sont laissé séduire sans résistance.  

Et moi, Hénoch, moi seul, j'ai vu la fin de toutes choses, et il n'a été donné à personne de la voir comme moi.

Voici le nom des anges qui veillent :

Uriel, un des saints anges, qui préside aux cris et à la terreur.
Raphaël, un des saint anges, qui préside aux esprits des hommes.
Raguel, un des saint anges, qui unit le monde et les luminaires.
Michael, un des saints anges qui préside à la vertu des hommes, et commande aux nations.
Sarakiel un des saints anges qui préside aux enfants des hommes qui pèchent.
Gabriel, un des saints anges, qui préside sur Ikisat, sur le paradis et sur les chérubins.

Les étoiles enchainées

Je fis ensuite un long circuit pour arriver à un lieu où rien n'était au complet. Je ne vis là ni l'œuvre admirable du ciel élevé, ni la terre et ses merveilles ; ce n'était qu'un désert solitaire et terrible. Là aussi, je vis sept étoiles enchaînées les unes aux autres, comme de grandes montagnes, comme ses feux embrasés. Et je m'écriai à cette vue :

Pour quel crime ces étoiles sont-elles enchaînées ; pourquoi ont-elles été reléguées dans ce lieu ?  

Alors Uriel, un des saints anges qui était avec moi et qui me servait de guide me répondit :

Hénoch, pourquoi cette question ? Pourquoi cette inquiétude, cette anxiété ? Ces étoiles ont transgressé le commandement du Dieu Très-Haut et pour expier leur crime, elle ont été enchaînées dans ce lieu pour un nombre infini de siècles.  

La prison des anges

De là je passai dans un autre lieu de terreur :

Là je vis l'œuvre d'un feu immense, ardent et dévorant, au milieu duquel il y avait une division. Et des colonnes de feu se combattaient entre elles et elles s'enfonçaient dans l'abîme. Et il me fut impossible d'évaluer ni sa grandeur, ni sa hauteur ; je ne pus pas non plus connaître son origine. Et je m'écriai encore à cette vue :

quel lieu terrible qu'il est difficile d'en sonder les mystères.  

Uriel, un des anges qui étaient avec moi, me répondit et me dit :

Hénoch, pourquoi ces alarmes, pourquoi cet étonnement à la vue de ce lieu terrible, à la vue de ce lieu de souffrance ? C'est ici, ajouta-t-il, la prison des anges et ils y seront enfermés à jamais !  

Dans l'antichambre du Jugement

De là, je m'avançai vers un autre lieu, où du côté de l'occident je vis une grande et haute montagne, un rocher escarpé, et quatre réceptacles délicieux. A l'intérieur, ce lieu était profond, spacieux, poli et égal, mais d'une profonde obscurité.

Alors Raphaël, un des saints anges qui m'accompagnait me dit :

Voici les bienheureuses régions où sont rassemblées les esprits, les âmes des morts ; c'est là que doivent se réunir toutes les âmes des enfants des hommes. C'est dans ces lieux qu'elles resteront jusqu'au jour du jugement, jusqu'au temps qui leur est marqué. Or, ce temps sera long à venir, c'est le jour du grand jugement. Et je vis les esprits des enfants des hommes qui étaient morts, et leurs cris accusateurs s'élevaient jusqu'au ciel.  

Alors j'interrogeais Raphaël, l'ange qui m'accompagnait et je lui dis :

De qui est cette voix accusatrice qui monte vers le ciel ?  

Il me répondit :

C'est la voix de l'esprit d'Abel, qui a été tué par son frère Caïn, et qui l'accusera jusqu'à ce que sa race soit exterminée de dessus la face de la terre. Jusqu'à ce que sa race soit effacée d'au milieu des hommes. 

Alors je l'interrogeai sur lui, sur le jugement universel, et je lui dis : pourquoi les uns sont-ils séparés des autres ? Il me répondit : il y a trois classes pour les esprits des morts. Trois classes parmi les esprits des justes. Ces classes sont distinguées par un gouffre, par l'eau et par la lumière qui est sur l'eau. Les pécheurs sont également classés ; après leur mort, ils sont déposés dans la terre si le jugement ne les a pas prévenu de leur vivant. C'est ici que leurs âmes sont enfermées ; c'est ici qu'elles sont en proie à des douleurs intolérables, châtiment de ceux qui sont maudits pour l'éternité, et dont les âmes seront punies et enchaînées à tout jamais.

Et voilà ce qui existe depuis le commencement du monde. Les âmes de ceux qui se plaignent sont séparées de celles qui veillent pour leur ruine, pour leur extermination au jour des péchés. Tel est le séjour destiné aux âmes des hommes injustes et pécheurs, aux âmes de ceux qui ont commis l'iniquité et qui se sont mêlées à la société des impies, auxquels ils ressemblent. Leurs âmes ne seront point anéanties au jour du jugement ; mais enfermées dans ce lieu, elles n'en sortiront jamais. Alors je louai Dieu.

Et je dis :

Béni soit mon Seigneur, le Seigneur de gloire et de justice, le dominateur suprême et éternel. 

Le feu des étoiles

De là j'arrivai dans un autre lieu, du côté de l'occident, aux extrémités de la terre. Où je vis un feu ardent et un mouvement perpétuel, qui roulait nuit et jour, sans jamais s'arrêter. Et j'interrogeai l'ange qui m'accompagnait, et je lui dis :

Qu'est cela ? Pourquoi ce mouvement incessant ?  

Raguel, un des anges qui m'accompagnaient me répondit :

Ce feu ardent, qui se meut sans cesse vers l'occident, est le feu qui embrase tous les luminaires du ciel.

Le Jardin d'Eden

De là je parvins dans un autre lieu, et je vis une montagne de feu brûlant nuit et jour. Dès que j'en fus approché, j'aperçus sept brillantes montagnes, dont l'une était distincte de l'autre. Les pierres dont elles étaient formées étaient belles et étincelantes ; elles brillent et rayonnent à la vue, et leur surface est polie. Il y en avait trois à l'orient, et d'autant plus inébranlables, qu'elles étaient l'une et l'autre ; et il y en avait trois au midi, également inébranlables. Il y avait aussi de profondes vallées mais qui étaient séparées les unes des autres. Au milieu s'élevait la septième montagne. Et toutes ces montagnes apparaissaient au loin comme des trônes majestueux, et elles étaient couronnées d'arbres odoriférants.

Parmi ces arbres, il y en avait un d'une odeur sans cesse renaissante, et tellement suave, qu'il n'y en avait pas un dans le jardin d'Éden qui exhalât un parfum aussi délicieux. Ses feuilles, ses fleurs, son bois, ne se flétrissaient jamais et ses fruits étaient beaux. Ses fruits ressemblaient aux fruits du palmier.

A cette vue, je m'écriai : voilà un arbre admirable à voir ; quelles belles feuilles, quels fruits délicieux. Alors Michel un des saints et glorieux anges qui m'accompagnait, et qui était à leur tête, me redit :

Hénoch, pourquoi ces questions au sujet de l'odeur de cet arbre ? Pourquoi es-tu avide de le connaître ?  

Alors moi, Hénoch, je lui répondis que je voudrais tout savoir, mais surtout ce qui regarde cet arbre.

L'ange me répondit : cette montagne que tu vois, et dont la tête élevée égale en hauteur le trône du seigneur, sera le siège ou se reposera le Seigneur de sainteté et de gloire, le Roi éternel, quand il viendra et descendra pour visiter la terre dans sa bonté.

Quant à cet arbre à la suave odeur, dont le parfum n'a rien de charnel, personne n'y portera la main jusqu'au jour du jugement. Quand les méchants auront été livrés aux tourments éternels, cet arbre sera donné aux justes et aux humbles. Ses fruits seront réservés aux élus. Car la vie sera plantée dans le saint lieu, du côté du septentrion, vers la demeure du Roi éternel. Alors ils se réjouiront et tressailliront d'allégresse, dans le Saint des saints ; une odeur délicieuse pénétrera leurs os, et ils couleront, comme tes ancêtres, une vie longue sur la terre ; et cette vie ne sera troublée ni par les malheurs, ni par les peines, ni par les misères.

Et je louai le Seigneur de gloire le Roi éternel, de ce qu'il avait préparé cet arbre et avait daigné le promettre aux saints.

Voyage au centre de la terre

De là je me dirigeai vers le centre de la terre, et j'aperçus un lieu fortuné et fertile où des arbres poussaient sans cesse des rameaux toujours verts. Là je vis encore une montagne sacrée, et au-dessous, sur le flanc oriental, une eau qui coulait vers le midi. J'aperçus encore vers l'orient une autre montagne, également élevée, placés au milieu de vallées profondes, mais étroites.

L'eau s'écoulait vers la montagne, du côté de sa partie occidentale ; au-dessous s'élevait une autre montagne. Et au pied de cette montagne une vallée étroite, et au milieu d'autres vallées profondes et desséchées vers l'extrémité de ces trois montagnes. Or, toutes ces vallées, qui étaient profondes, mais étroites, se composaient d'un immense rocher, sur lequel un arbre était planté. Et dans mon étonnement j'admirai le rocher et les vallées.

Alors je m'écriai :

Que signifie cette terre bénie, ces arbres élevés, et cette vallée maudite qui les sépare ? 

Et Uriel, un des saints anges qui étaient avec moi, me répondit : cette vallée est maudite d'une malédiction éternelle. C'est ici que seront rassemblés tous ceux qui se servent de leurs langues pour blasphémer Dieu, qui ouvrent la bouche pour maudire sa gloire. C'est ici qu'ils seront rassemblés, c'est ici que sera leur demeure. Dans le jour suprême du jugement, il sera fait d'eux un grand exemple de justice aux yeux de tous les saints ; car ceux-ci obtiendront grâce devant Dieu, et le béniront tous les jours de leur vie comme leur Seigneur et leur Roi. Et ils le célébreront dans ce jour redoutable du jugement, à cause de la clémence qu'il aura fait éclater sur eux.

Alors je me tournai naturellement vers Dieu, et je louai son nom, sa grandeur et sa gloire.

Encore des jardins

De là je me dirigeai du côté de l'orient, vers une montagne qui s'élève au milieu du désert et dont je ne pus apercevoir que la superficie. Elle était couverte d'arbres issus de la semence dont on a parlé, et une eau en descendait. De là une cataracte, composée en apparence de plusieurs autres s'échappait à l'occident et à l'orient. D'un côté s'élevaient des arbres, de l'autre on voyait de l'eau et de la rosée.

Alors je m'avançai vers un autre endroit du désert, vers l'orient de la montagne, de laquelle je m'étais approché. Là j'aperçus des arbres de choix, ceux-là surtout qui produisent les aromates aux suaves odeurs, l'encens, la myrrhe, tous arbres distincts les uns des autres. Il y avait encore en ce lieu, dominant tous ces arbres, une élévation vers l'orient, qui n'était pas éloignée.

Je vis encore un autre endroit, avec des vallées où s'écoulaient des eaux qui ne tarissaient jamais. Je vis un arbre magnifique qui, pour l'odeur, égalait le lentisque. Et sur les flancs de cette vallée j'aperçus le cinnamome au délicieux parfum et je m'avançai vers l'orient.

L'Arbre de la science et le Jardin de la Justice

Alors j'aperçus une autre montagne, remplie d'arbres d'où s'échappait une eau semblable au neketra. Son nom était Sarira et Calbanen. Et sur cette montagne j'en vis une autre sur laquelle s'élevaient les arbres d'Aloès. Ces arbres étaient chargés comme des amandiers et gros, et le fruit qu'ils produisaient surpassait tout parfum.

Après cela, je me tournai du côté du nord et je me mis à en considérer les entrées par dessus les montagnes et j'aperçus sept montagnes couvertes de spic fin, d'arbres odoriférants, de canneliers et de papyrus.

Puis je laissai derrière moi les sommets de ces montagnes et m'avançant vers l'orient, je passai la mer Erythrée. Et quand je l'eusses dépassée, je tournai mes pas vers l'ange Zatael, et je parvins au jardin de la justice. Là je vis entre autre, plusieurs arbres élevés couverts de fleurs. Leurs parfums étaient délicieux, leurs formes variées et élégantes. Il y avait aussi là l'arbre de la science dont les fruits illuminent l'intelligence de celui qui s'en nourrit. Il était semblable au tamarin, et ses fruits d'une beauté remarquable, à des grappes de raisins ; son parfum embaumait les lieux d'alentour. Et je m'écriai : quel bel arbre ! Quel spectacle délicieux ! Alors l'ange Raphaël qui était avec moi, me répondit : ceci est l'arbre de la science, dont ont mangé ton vieux père et ta vieille mère ; ses fruits les ont illuminés, leurs yeux ont été ouverts, et après s'être aperçu qu'ils étaient nus, ils ont été chassés du Paradis terrestre.

CHAPITRE 9 : Les limites de la Terre

Ensuite je m'avançais vers les confins de la terre ; là, je vis de grandes bêtes, d'apparences diverses, des oiseaux différents de forme et d'aspect, et doués de voix différentes.

A l'orient du lieu où se trouvaient ces bêtes, j'aperçus les limites de la terre, et l'endroit où le ciel finissait. Les portes du ciel étaient ouvertes et j'en vis sortir les étoiles. Alors je les comptais à mesure qu'elles sortaient, et j'en notais exactement le nombre. Je pris note également de leurs noms, de leurs courses périodiques, de leurs vicissitudes, à mesure que l'ange Gabriel, qui était avec moi, me les expliquait, car il me les montra toutes, et de toutes il me donna connaissance. Il me fit connaître encore leurs noms, leurs songes et leurs diverses influences.

Puis je me dirigeai vers le septentrion aux limites de la terre. Et là, vers les confins du monde, je vis un prodige grand et magnifique. Je vis les portes du ciel ouvertes, il y en avait trois distinctes en elles. Par elles s'échappaient les vents du nord, père du froid, de la grêle, de la glace, de la rosée, et de la pluie. De l'une de ces portes, le vent soufflait bizarrement ; mais par les deux autres il soufflait avec violence, et leur souffle se répandait sur la terre.

De là, je me dirigeai du côté de l'occident, vers les confins de la terre. Et je vis trois portes, comme du côté du septentrion. Or ces portes étaient de la même grandeur.

Ensuite je me dirigeai du côté sud, vers les confins de la terre. Il y avait là également trois portes, par où s'échappaient la rosée, la pluie et le vent.

Puis je me dirigeai vers l'ouest, aux confins de la terre où je vis trois portes du ciel tournées du côté de l'ouest et dont l'ouverture était plus petite. Par ces petites portes sortaient des étoiles du ciel, qui suivaient leur route invariable vers l'occident, et cette route brillante était visible en tout temps. Quand je les aperçus, j'élevai ma voix et, louai le jugement qui avait formé ces corps lumineux et resplendissants, afin de révéler aux intelligences angéliques et humaines la magnificence de ses œuvres ; afin qu'ils célébrassent les uns les autres les merveilles et sa puissance, qu'ils glorifiassent les labeurs divins de ses mains et afin qu'ils le louassent à tout jamais.

CHAPITRE 10 : Les discours eschatologiques d'Hénoch

Voici une autre vision, la seconde vision de sagesse ; la vision qu'eut Hénoch, fils de Jared, fils de Malaléel, fils de Caïnan, fils d'Énosh, fils de Seth, fils d'Adam. C'est là le commencement de cette sagesse, que j'ai reçu pour expliquer et faire savoir à ceux qui habitent la terre. Écoutez donc et comprenez les choses saintes que je viens vous révéler, en présence du Seigneur des esprits. Ceux qui existèrent avant nous ont regardé le ministère de la parole comme un de leurs devoirs.

Et nous, qui venons après eux, nous ne mettons aucun empêchement à la prédication de la sagesse ; mais jamais jusqu'à ce jour, il n'a été donné à personne ce qui m'a été donné à moi, la sagesse selon mon entendement, et dans la mesure du bon plaisir de Dieu. Ce que j'ai reçu de lui est vraiment une portion de la vie éternelle.

Cette sagesse était formulée dans trois paraboles, que je me suis fait un devoir d'annoncer aux habitants de ce monde.

C'est ainsi que se termine le Livre des Veilleurs, introduisant le second livre : Le Livre des Paraboles.


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