La magie dans le Coran

Djinns
Les Djinns
Le judaïsme et le christianisme condamnaient la magie. Certains versets de l'Ancien Testament (notamment l'histoire de Moïse et des magiciens de Pharaon, parfois nommés Jannès et Jambrès, dans Exode, 7 et suivants) et du Nouveau Testament (notamment l'histoire de Simon le magicien dans les Actes des apôtres [8, 5-24]) évoquent en effet la question de la magie dans plusieurs passages, parfois même en des termes clairement vitupérants, parfois en des termes plus ambigus.


Un héritage du passé

Se réclamant dans la continuité de ces deux religions monothéistes, l'islam ne pouvait ignorer ce problème de la magie, d'autant plus qu'il existait des pratiques magiques en Arabie à l'époque du Prophète. Ces pratiques étaient par ailleurs encadrées dans les codes de nombreuses contrées autour de la péninsule Arabique. Par exemple dans le monde babylonien plusieurs études ont souligné le rôle social du magicien qui peut évoluer dans les plus hautes sphères de l'État jusqu'à être conseiller intime du roi. La magie est également codifiée par la loi, dans la mesure où son emploi pour nuire à un sujet est condamné dans le code d'Hammourabi (XVIIIe siècle avant Jésus Christ) et dans le code assyrien (seconde moitié du deuxième millénaire avant Jésus Christ).

Opposition entre prophétie et magie

L'opposition traditionnelle, commune au judaïsme et au christianisme, entre le pouvoir des prophètes et le pouvoir magique se retrouve dans le Coran. Le texte fondateur de l'islam utilise le plus fréquemment le terme de siḥr et ses dérivés pour évoquer la question de la magie. Constant Hamès a consacré à la question un chapitre de l'ouvrage collectif composé sous sa direction, dans lequel il soulignait qu'en plus des occurrences de la racine « S.H.R », il fallait prendre en compte la racine « R.Q.Y » qui apparaît au verset LXXV, 27 sous la forme rāqī (invocateur, exorciseur), le terme al-ǧibṭ et le vocabulaire des deux dernières sourates utilisées justement à des fins d'exorcisme. Ceci a conditionné l'approche des pratiques magiques en islam mais le développement de cette thèse dépasse le cadre de cet article de présentation.



Sources :
La magie islamique et le corpus bunianum au Moyen Âge par Jean-Charles Coulon



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