La Magie d’Arbatel

LA MAGIE D'ARBATEL
Traduite pour la première fois du Latin
de Henri-Corneille AGRIPPA
Par le Dr. Marc Haven
et publiée avec des Notes intégrées au texte
et une Introduction


Préface de l'éditeur

Arbatel de Magia Veterum
Arbatel de Magia Veterum
En tout temps, la Magie a passionné les hommes : des ignorants et des crédules espèrent obtenir par elle la satisfaction de leurs égoïstes appétits, quelques savants devinent en elle la voie secrète qui peut leur donner accès au sanctuaire du savoir, les mystiques qui en ont accidentellement expérimenté la valeur, y restent attachés, s’y adonnent entièrement, ne pouvant plus désormais séparer les moindres actes de leur vie du sacerdoce magique auquel ils ont été appelés. Il en a toujours été ainsi, sous diverses formes, quel que fût le degré de civilisation, l’état scientifique des peuples des âges primitifs.

Si le nombre est considérable des grimoires cachés dans l’arrière-boutique d’herboristes, dans les sacristies à la campagne, ou dans les antres des sybilles parisiennes, en revanche les documents sérieux, les livres permettant d’entrevoir quelque chose de la théorie pratique sont plus rares, on pourrait même dire inconnus, si H.-C. Agrippa et Paracelse n’avaient en quelques passages de leurs œuvres indiqué le rapport secret mais logique qui joint la réalisation des phénomènes magiques à la Philosophie occulte. Mais les œuvres d’Agrippa sont rares : son « Traité d’Arbatel » où la Magie se trouve exposée à tous les points de vue : théorie, préparation, adaptation, réalisation, précautions opératoires, n’avait jamais été traduite en français. Le Docteur Marc Haven, en permettant au public de le lire et de l’étudier facilement, en y ajoutant quelques notes et une préface a ajouté un nouveau livre précieux à la collection d’ouvrages occultes qu’il a déjà publiés ou traduits.
 

Note préliminaire

Ceci n’est pas un grimoire ; c’est le livre sacré de la Magie divine. Cette magie est éternelle ; elle ne saurait se perdre. Dieu l’a mise en Abraham ; elle a passé par Moïse ; Jésus en a parlé à ses disciples ; les enfants de Dieu la connaissent ; l’Esprit, selon la promesse, leur révèle toutes choses par elle.

Tout est magie.

La magie est l’unique science ; toute action est magique comme tout savoir.

La magie est la seule force ; c’est par elle que le Verbe du Père s’est incarné ; c’est par l’éternelle magie d’amour de l’Esprit que le monde renaît sans cesse de sa continuelle absorption en Dieu.

Le philosophe la rencontre à l’origine du monde comme à l’origine de la pensée ; le poète entrevoit le monde des splendeurs et sa voix, pour chanter la gloire des mystères, résonne d’une façon magique qui l’émeut lui-même ; le savant s’arrête, interdit, devant la magie qui fait vivre et se multiplier les êtres devant lui.

L’intelligence humaine est appelée à la magie dès son premier effort vers la connaissance ; lorsque l’homme cherche à prendre conscience de ses pensées, il sent qu’il ne peut sortir de lui-même ; il éveille, au fur et à mesure de ses méditations, la légion des notions qui sommeillaient en lui ; son esprit lui semble grandir mais il ne rencontre jamais que lui-même. Il s’aperçoit qu’il porte en lui l’univers. Si rien ne lui est étranger, c’est que tout est en lui ; les êtres n’existent que par leur participation à sa pensée ; son être, en s’universalisant, les connaît et les absorbe. La lumière même qui l’éclaire, le dieu qui lui parle, la nature qui le fait vivre sont lui-même. La grande parole révélatrice prend un sens miraculeux : l’Eternel, Lui, les Dieux sont Un. Un monde spirituel entoure le néophyte. Il s’y meut. Il écoute, et la terre reçoit son pain quotidien. Il parle, et les événements naissent. Le Seigneur compte un serviteur de plus.

L’oratoire du mage est le palais où la Schechinah descend lorsque sonne minuit ; c’est le temple où se célèbrent les noces de l’Amour et de la Sagesse.

Qui était Agrippa ?

Henricus Cornelius Agrippa de Nettesheim est considéré comme étant un grand nom de l’occultisme de la fin du Moyen-Âge et de la Renaissance. Il a influencé par la suite des générations de magiciens et de philosophes occultes.

Agrippa est né le 14 septembre 1486, près de Cologne en Allemagne, et il est mort le 18 février 1535 à Grenoble à l’âge de 48 ans.

Sa vie a été aventureuse et il a fait beaucoup de voyages à travers l’Europe, en France, en Espagne, en Angleterre et en Italie. On le retrouve souvent dans les cours royales de l’époque auprès des plus grands monarques.

Parmi ses principales publications se trouvent De occulta philosophia (la philosophie occulte). Il s’agit d’une œuvre en 3 livres publiée en 1531 et 1533, peut de temps avant sa mort en 1535.

Qui était Marc Haven ?

De son vrai nom Emmanuel Lalande, Marc Haven est né le 24 Décembre 1868 et mort le 31 août 1926. C’était un médecin et un occultiste français.

C’est en 1910 qu’il effectue la traduction de La Magie d’Arbatel de Henri-Corneille Agrippa.

Qui était Arbatel ?

ARBATEL est le révélateur de la vérité, le producteur des mystères : il a matérialisé et publié la Loi Quaternaire de Dieu, mais sa révélation très occulte dans son expression reste pour les ignorants insidieuse et fallacieuse comme les démons et les serpents. Son nom symbolise également l’ange qui s’occupe de la matière, le prince des quatre points cardinaux.

De la Magie ou pneumatique des Anciens, tant des mages du peuple de Dieu que de ceux des Gentils, publiée pour célébrer la gloire de Dieu et son amour pour les hommes.

Aujourd’hui pour la première fois, mise en lumière contre les cacomages et les contempteurs des dons de Dieu pour l’usage et le bonheur de tous ceux qui sincèrement et pieusement aiment les créatures de Dieu et s’en servent, avec actions de grâce, pour honorer Dieu, se servir et servir leur prochain.

Hanns Jacoby explique le mot ARBATEL [de l’Hébreu ARBOThIM = quatre fois + AL = Dieu] comme une autre façon indirecte pour dire Tetragrammaton, en utilisant la forme arbaq ' Iaw , c'est-à-dire le quatre-lettres (nom) de Jao (IHVH) souvent vu dans les Papyrus Magiques Grecs.

De la magie des anciens – Ascèse absolue de la sagesse

En toutes choses, consulte le Seigneur, et ne pense, ne dis, ne fais rien que Dieu ne t’ait conseillé.  

Celui qui marche frauduleusement révèle le secret : l’homme fidèle au contraire en esprit cache la chose.  
(Proverbes, XI., 13. - Bible Cahen)

Grimoire d'Arbatel

Arbatel: La magie des anciens - Un grimoire occulte avec un message positif


À bien des égards, Arbatel est unique parmi les textes sur la magie. Contrairement à la grande majorité des écrits, il est clair, concis et écrit avec élégance. Les instructions pratiques sont simples et peu exigeantes. Lorsqu'il est apparu pour la première fois en 1575, il a attiré l'attention des gens avec une gamme étonnamment variée d'agendas, y compris certains des meilleurs esprits de l'époque. Souvent citée et réimprimée, à la fois louée et condamnée, son impact sur la philosophie de l'ésotérisme occidental a été appelé « écrasant ».

L'Arbatel met l'accent sur la nature et sur les relations naturelles entre l'humanité et une hiérarchie céleste. Il se concentre sur les relations positives entre le monde céleste et les humains, et les interactions entre les deux. Le poète britannique et savant mystique Arthur Edward Waite a noté que l'Arbatel est clairement de nature chrétienne. Il a écrit qu'il ne contient aucune forme de magie noire, et qu'il n'est pas connecté à la Clavicule de Salomon, qui était axé sur la démonologie. Le livre le plus souvent cité dans Arbatel est la Bible. Dans la manière dont il est écrit, il semble que l'auteur de l'Arbatel ait dû avoir mémorisé plusieurs portions de la Bible, et que cela a fortement influencé ses écrits.

L'Arbatel était un travail extrêmement influent pour son temps. On dit qu'on ne comprend pas le sens de l'Arbatel sans comprendre la philosophie de Paracelse. Il a vu la théosophie dans un sens occulte, et était peut-être le premier travail écrit à le faire. Avant l'Arbatel, la théosophie était généralement utilisée comme synonyme de théologie. C'était le premier écrit à faire une distinction importante entre la connaissance humaine et la connaissance divine. Toutes les opinions de l'Arbatel ne sont cependant pas positives. Le médecin néerlandais, occultiste et démonologue Johann Weyer a condamné l'Arbatel comme «plein d'impie magique» dans son livre, De praestigiis daemonum . En 1617, deux professeurs à l'Université de Marburg en Allemagne avaient l'intention d'utiliser Arbatel comme manuel pour les étudiants. Des actions ont été prises contre ces professeurs par l'Université, et le livre a conduit à l'évasion d'un élève. De plus, en 1623, un individu accusé d'être un sorcier, Jean Michel Menuisier, a prétendu avoir utilisé des incantations de l'Arbatel.

Livre qui se compose de 9 tomes d’aphorismes de 7 septénaires


La Magie d’Arbatel ce compose de 9 tomes. Son nom originel est Arbatel de Magia Veterum. Il est apparu pour la première fois en latin en 1575 (Notez bien que Agrippa était déjà mort à cette date). Il a été publié à Bâle, Suisse, l'un des premiers centres d'édition du monde. Certains prétendent qu'il y a eu des éditions antérieures, bien qu'il n'y ait pas eu de preuves pour étayer cela.

Un autre titre parfois utilisé est Le quatrième livre de philosophie occulte et de Géomancie d'Agrippa, éléments magiques de Peter de Abano, géomatique astronomique, la Nature des esprits et la Magie d’Arbatel. Le plus souvent c’est cette abréviation qui est utilisée : De occulta philosophia. Livre 4. Mais Agrippa n’a écrit que 3 livres De occulta philosophia, publiés en 1531 et 1533. De Magia Veterum serait ainsi considéré comme la suite.

L'Arbatel de magia veterum ( Arbatel: De la magie des Anciens ) est un grimoire de la période de la Renaissance - un manuel de magie - et l'une des œuvres les plus influentes de son genre. Contrairement à d'autres manuscrits occultes qui contiennent de la magie noire et des sorts malveillants, Arbatel contient des conseils spirituels et des conseils sur la façon de vivre une vie honnête et honorable.

L'Arbatel aurait été écrit en 1575. Cette date est soutenue par des références textuelles datant de 1536 à 1583. On croit que l'éditeur final de l'Arbatel était le médecin suisse Theodor Zwinger, et qu'il a été publié par l'imprimeur italien Pietro Perna. Ce ne serrait donc pas Agrippa. L'auteur reste inconnu, bien qu'il ait été spéculé qu'un homme nommé Jacques Gohory en soit également l'auteur. Comme Zwinger et Perna, Gohory était un Paracelsien (un groupe qui croyait et suivait les théories médicales et les thérapies de Paracelsus). Souvent, à cette époque, les auteurs signaient leurs livres du nom d’un auteur connu pour avoir plus de succès. C’est sans doute pour cela que De Magia Veterum fut attribué à tort à Agrippa.

En 1655, Robert Turner l'a traduit en anglais. Notez que Turner n'a pas conservé l'utilisation intéressante de mots en majuscule. C’est Robert Turner qui l’imprime sous le titre du «Quatrième» livre des « Trois Livres de la Philosophie Occulte » de Heinrich Cornelius Agrippa. Il existe une autre traduction anglaise, apparemment indépendante de la traduction de Turner.

Johann Scheible a publié deux traductions allemandes différentes de ce texte. Le premier est dans son édition de Heinrich Cornelius Agrippa von Nettesheim (magische Werke 5. Stuttgart: J. Scheible, 1855). La seconde est sa réimpression de l'édition d'Andreas Luppius (Wesel, 1686), que Scheible a réimprimé à Das Kloster , Bd. 3, p. 231-283. Bien que ces traductions allemandes diffèrent quelque peu, elles sont assez proches pour suggérer qu'elles ne sont pas indépendantes, et en fait, la version de 1855 semble être une version sensiblement modernisée de celle de 1686. Enfin, en 1969, il a été traduit à nouveau en anglais dans Sloane Manuscripts de la British Library. Cette traduction en anglais a entraîné de nombreuses erreurs et des sections manquantes, et a inclus un « Sceau de secrets » non inclus dans aucune autre version.

Les neuf tomes se divisent en trois ternaires dans chacun desquels se retrouvent les trois qualités.


Le premier tome est intitulé Isagoge ou livre des lois de la Magie, parce qu’il contient 49 aphorismes qui sont les préceptes les plus généraux de l’art.

Le deuxième est la magie microcosmique qui traite de ce que le microcosme par son esprit propre et par les génies qui lui sont adjoints par la nativité peut effectuer magiquement, c’est-à-dire par la science spirituelle, et comment il peut le faire.

Le troisième est la magie olympique montrant de quelle façon l’homme est tour à tour actif et passif par rapport à l’influx olympique.

Le quatrième est la magie hésiodique et homérique qui opère par l’intermédiaire des cacodémons comme n’étant pas hostiles à la race humaine.

Le cinquième est la magie romaine ou sybilline qui enseigne l’emploi et l’action des esprits tutélaires auxquels sont distribués les régions de l’univers. C’est la très insigne magie d’où est née la doctrine des Druides.

Le sixième est la magie pythagoricienne qui opère seulement sur les esprits auxquels est donnée la connaissance des arts : physique, médecine, mathématiques, alchimie et science analogues.

Le septième est la magie apollonienne qui a beaucoup de rapport avec les deux magies romaine et microcosmique ; elle a cependant ceci de particulier qu’elle exerce son pouvoir sur les esprits hostiles à l’homme.

Le huitième est la magie hermétique, c’est-à-dire égyptienne, qui ne diffère pas beaucoup de la magie divine. Elle fait se manifester les dieux qui habitent les temples de tout genre.

Le neuvième est cette Sagesse qui émane du seul verbe de Dieu et que l’on appelle Sagesse prophétique. Cette division de l’ascèse magique, la seule admise depuis longtemps, se trouvait à la base des initiations égyptienne et pythagoricienne aujourd’hui complètement délaissée et pervertie, car l’homme moderne a remplacé dans ses demeures le chaume par l’or, dans sa vie l’activité productrice par la jouissance passive, et dès lors les voies de la magie apollonienne étaient fermées.



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