
Mais le terme de « Satan » n'est apparu que bien plus tard dans l'histoire. A l'origine ce personnage pouvait être une divinité païenne de l'Antiquité. Il existe plusieurs possibilités...
Dionysos et les fêtes bacchanales
Le personnage de Satan relevait de la tradition dans laquelle on aurait pu placer Dionysos, le dieu du vin et de la fête dans la Grèce antique et dont le culte comprenait différentes festivités. La version romaine de Dionysos est Bacchus. C'est pour cette raison que vers le début du 2° siècle avant J.-C. ces festivités furent appelées les « bacchanales ». Elle dégénérèrent et furent interdites lorsque le crime s'ajouta à la débauche.
Pan, le dieu de la nature
Satan aurait également pu être le dieu Pan, la divinité grecque de la nature. Pan est représenté comme un homme avec des cornes et des jambes de bouc. C'est un peu l'image du Diable telle qu'on la représente aujourd'hui.
Priape, le dieu de la fécondité
Il aurait pu être Priape, le dieu de la fécondité des romains, dont le culte sous l'Empire romain donnait lieu à des fêtes appelées les « priapées ». Elles se déroulaient dans le relâchement le plus total des bonnes mœurs et finissaient bien souvent en orgie générale.
Cernunnos, le dieu de la fertilité
Il aurait pu être enfin Cernunnos, le dieu cornu, la divinité de la fertilité vénérée par les Celtes.
Satan est une invention du christianisme
C'est sous l'aspect mélangé de toutes ces divinités que l'entité présidant les sabbats fut d'abord représentée. Ce n'est que plus tard qu'on lui donna le nom de Satan. Le personnage de Satan n'est en réalité qu'une invention catholique pour personnifier le mal. Toutes les divinités païennes ont alors été assimilées à Satan. Ainsi, le catholicisme se donnait les moyens de lutter contre les anciennes divinités et les anciens cultes pour imposer son Dieu Unique. Tous les autres Dieux étaient considérés comme « Satan », c'est à dire le mal absolu.
Du sabbat aux messes noires

D'après l'historien Jules Michelet, dans son livre « La Sorcière », les sabbats ne furent que d'innocents carnavals bon enfant jusqu'à la fin du 1° millénaire. Du XIe au XIIIe siècle, les moqueries, les blasphèmes et les caricatures du seigneur et du prêtre s'ajoutèrent aux divertissements. Mais c'était surtout pour s'amuser. Ce n'est qu'à partir du XIVe siècle qu'apparurent les messes noires : un culte dénaturé de la divinité antique. Satan y est représenté par un sorcier déguisé à son effigie, pour en tenir le rôle, ou par un mannequin qui lui ressemblait. Il était un sujet d'adoration.
Un officiant célébrait une parodie de messe sur le corps dénudé d'une sorcière étendue sur l'autel. Une galette préparée sur place selon un rituel magique était partagée et distribuée aux participants en guise de communion. Un défi était alors lancé au dieu des chrétiens. Après un banquet sans sel, pour ne pas chasser les démons, et copieusement arrosé de boissons alcoolisées, la fête continuait par un bal travesti qui se terminait en orgies. Sorciers, sorcières et participants, enduits d'onguent hallucinogènes, s'y livraient sans aucune retenue. Parmi eux, nobles et bourgeois, le visage caché par un masque, se mêlaient aux gens du peuple.
Au chant du coq, tout s'arrêtait, chacun s'éclipsait en silence et rejoignait discrètement ses pénates. Seules quelques traces de la fête subsistaient sur le sol aux premiers rayons du soleil.
Un officiant célébrait une parodie de messe sur le corps dénudé d'une sorcière étendue sur l'autel. Une galette préparée sur place selon un rituel magique était partagée et distribuée aux participants en guise de communion. Un défi était alors lancé au dieu des chrétiens. Après un banquet sans sel, pour ne pas chasser les démons, et copieusement arrosé de boissons alcoolisées, la fête continuait par un bal travesti qui se terminait en orgies. Sorciers, sorcières et participants, enduits d'onguent hallucinogènes, s'y livraient sans aucune retenue. Parmi eux, nobles et bourgeois, le visage caché par un masque, se mêlaient aux gens du peuple.
Au chant du coq, tout s'arrêtait, chacun s'éclipsait en silence et rejoignait discrètement ses pénates. Seules quelques traces de la fête subsistaient sur le sol aux premiers rayons du soleil.
Les mythes du sabbat des sorcières

Une nouvelle forme de sabbats avec des sacrifices humains

Sacrifice d'un poulet lors d'une messe noire au mexique (©Vincent L. Long)
De par le monde, hélas, des sacrifices humains sont encore pratiqués dans ces rituels sataniques. Le journal « Le Progrès » daté du 19 juillet 1992 rend compte de la découverte au Brésil, sur un terrain vague, le 11 avril de cette même année, du corps égorgé d'Evandro Caetano, âgé de 7 ans. Il avait été sacrifié par deux sorciers pendant le déroulement d'une messe noire demandée par Céline et Béatrice Abagge, épouse et fille du maire de Garatuba au sud du Pays. Elles ont avoué avoir versé aux sorciers l'équivalent d'une valeur de dix mille francs, ce qui est énorme au Brésil, afin d'acquérir plus de pouvoir pour leur famille au moyen de la cérémonie sacrificielle.
Plus près de chez nous, à la fois en distance et en période temporelle, on entend souvent parler d'enlèvements d'enfants qui présentent des caractéristiques particulières, notamment les roux au Maghreb ou les albinos en Afrique Noire. Ils sont sacrifiés au titre de rituels de messes noires.
Source : L'ésotérisme spirituel
Par Maurice Berger - 1997