Système de croyances et rituels

Le système de croyances du Palo repose sur la religion bukongo, la religion des Bakongo, qui est basée sur deux piliers principaux :

La vénération des esprits.
La croyance dans les pouvoirs naturels de la terre.

Tous les objets naturels, et en particulier les bâtons, sont supposés être dotés de pouvoirs, souvent liés aux pouvoirs des esprits. Dans le culte Palo la nature est « animée », autrement dit habitée par une âme ou du moins des esprits.


Nkisi de palo à cuba
Nkisi

Les esprits des objets

Un certain nombre d'esprits appelé Kimpungulu (singulier : Mpungu ou Mpongo) habitent les nkisi (objets sacrés, également orthographié Knisi, Enkisi, Inquice ou Inquise). Les Kimpungulu sont bien connus par leurs noms et leurs actions et sont souvent vénérés comme des esprits possédant des facultés anthropomorphiques. Ce sont des entités puissantes, mais ils sont classés en dessous du Créateur Suprême Zambi ou Nzambi, ce qui fait du Palo une religion hénothéiste. Il n’existe cependant aucun culte pour Nzambi qui n’a aucun contact avec les hommes. Tout est laissé à la gestion des Kimpungulu.

Le chaudron sacré

La pratique principale du Palo se concentre sur le réceptacle religieux, ou autel, appelé « la Nganga », « el caldero », « nkisi » ou « la Prenda ». Ces autels sont des « pots » consacrés qui servent de microcosme. Il s’agit parfois d’une simple marmite de fer remplie d’un mélange et recouverte de bâtonnets (palos). Chaque Nganga est dédié à un Mpungu spécifique. Souvent, ce « pot » religieux est également soupçonné d'être habité par l’esprit des morts (presque jamais l'ancêtre direct du propriétaire de l'objet). Cet esprit fantôme est appelé « Nfumbe ». Il agit comme un guide pour toutes les activités religieuses qui sont effectuées avec le Nganga. Toute la vie religieuse des bakongo tourne d’une part autour du rapport entre le monde des vivants et, d’autre part, celui des ancêtres et des esprits animés des choses.

Chaque Nganga est reconnu comme un objet sacré et vivant, représentant les puissantes forces de la nature. En ce sens, il est honoré comme il se doit par des chants, des sacrifices, des danses et de la musique (tambours) permettant aux esprits de se manifester par l'entrée en transe des prêtres.

La divination du palo

Diverses méthodes divinatoires sont utilisées dans le Palo. Le Chamalongos utilise divers matériaux, souvent des coquilles de noix de coco. Une méthode plus traditionnelle, le Vititi Mensu, est une forme de divination qui utilise une corne d'animal sanctifiée coiffée d'un miroir.

Les branches de Palo sont réparties dans les maisons du temple appelées munansós. Elles sont dirigées par un prêtre expérimenté (« Tata ») ou une prêtresse (« Yaya »). Il n'existe pas d'autorité centrale dans le Palo.

Chacun a un rôle bien précis

Il existe par contre une organisation très précise des missions de chacun au travers d’une répartition des rôles selon qu’il s’agisse d’une action bénéfique ou maléfique et en fonction du domaine de l’action qui peut être soit individuel, soit collectif. Ainsi, lorsqu’il s’agira de jeter un mauvais sort sur un village, ce sera aux anciens du village de requérir l’aide des ancêtres (esprits défunts). A l’opposé, quand il faut faire appel aux forces positives pour favoriser une récolte ce sera au prêtre de faire intervenir les Simbi, des esprits locaux bienveillants. Les Simbi ne sont pas liés aux lignages et à la famille. Ils sont uniquement associés à un lieu précis. Dans ce cas, l’intervention des anciens n’est donc nullement nécessaire.
 

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