Onania, le fascicule qui signe l’arrêt de mort des adeptes de la masturbation

Onania
La véritable répression contre la masturbation, pour les deux sexes, commence exactement en 1712, selon Thomas Larqueur, historien du sujet, par la publication d'un opuscule, Onania, écrit par un dénommé John Marten, chirurgien suisse de son état. Par son sensationnalisme de bazar, Onania connaît un considérable succès en dénonçant violemment les maux induits par la masturbation : cécité, faiblesse pathologique, neurasthénie pour ne point parler de la mort prématurée qui attend les fauteurs des deux sexes. Jamais avant, la santé et l'intégrité du corps physique n'avaient été cités comme le prix à payer pour une telle pratique.


Mais Onania n'est que le premier d'une longue série d'écrits. Des médecins, comme le célèbre Tissot (1758), ou le docteur Bienville, des éducateurs, des pédagogues, des moralistes s'emparent du sujet pour construire de véritables épouvantails contre le vice caché, instruisant son procès avec les arguments de la science.

Au XVIIIe siècle, ce fameux docteur Bienville appelle le libertinage solitaire des femmes « l'effrénée cupidité vénérienne », et lui trouve une cause hystérique, préparant ainsi l'arrivée des théories freudiennes.

À l'époque victorienne, la croisade anglaise contre la masturbation atteint des sommets inégalés. On accuse toujours l'onanisme d'engendrer toutes sortes de maux : saignements de nez, asthme, souffle au cœur, épilepsie, folie...

Pour dissuader les enfants de cette pratique, les parents imposent alors des interventions chirurgicales : circoncision, castration, clitoridectomie...


Lire la suite ...   


Partager sur facebook