La désagrégation de l'Ordre

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Martinès de Pasqually se retira pour les Antilles en 1772 afin de toucher un héritage à Saint-Domingue. Une scission se produisit dans l'ordre qu'il avait si péniblement formé, certains disciples restant très attachés à tout ce que leur avait enseigné le Maître, tandis que d'autres, entraînés par l'exemple de Saint-Martin, abandonnaient la pratique active pour suivre la voie incomplète et passive du mysticisme.


Après la mort de Martinès de Pasqually, le 20 septembre 1774, l'Ordre, victime de la faiblesse de quelques-uns, et malheureusement aussi de l'ambition de quelques autres, avait décliné rapidement. Les compromissions de Willermoz hâtèrent sa ruine. La plupart des frères se replacèrent sous leurs anciennes obédiences : Ainsi firent ceux de l'Orient de La Rochelle, dont la patente constitutive n'est pas ratifiée au-delà de 1776. Les temples coëns de Marseille et de Libourne rentrent dans le giron de la Grande Loge de France. L'Ordre se désagrège.

La fermeture des Temples

En 1777, le cérémonial n'est plus en usage, semble-t-il, que dans quelques cénacles comme Paris, Versailles, Eu. En 1781, Sébastien Las Casas, troisième et dernier grand souverain des élus coëns (successeur de Caignet de Lester, décédé en 1778), ordonne la clôture des huit temples qui reconnaissent encore son autorité. Mais malgré cette clôture officielle, des élus coëns continuent à exercer la théurgie et à procéder à des ordinations. En 1788, les loges de Paris disparaissaient ; les riches archives qui avaient excité la jalousie de Cagliostro, vendues à l'encan lors de la mort du marquis Savalette de Langes, échurent à deux frères dévoués, puis à M. Destigny, qui les transmit, en 1868, à M. Villaréal, aux bons soins duquel nous devons de les avoir conservées. Depuis longtemps les frères de Lyon avaient failli à leur tache. Leur rite rectifié, qui n'était rien moins que le Martinésisme, surtout après son second remaniement, vit les directoires de ses trois provinces s'éteindre successivement : le Directoire de Bourgogne fut dissout dès le 26 janvier 1810, faute de membres ; l'année suivante les autres fusionnaient avec le Grand-Orient, qui avait toujours refusé de les reconnaître.



D'après le texte écrit par Un Chevalier de la Rose Croissante (Albéric Thomas), publié en introduction à la première édition du Traité de la réintégration des êtres dans leurs premières propriétés, vertus et puissances spirituelles et divines, Paris, Bibliothèque Chacornac, coll. « Bibliothèque Rosicrucienne », 1899.
Complété par d'autres sources.




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