Le mouvement spirite à Lyon

Soeurs Fox
Mme Fish et les sœurs Fox
En 1852, on s’adonne dans toute la France à un nouveau passe-temps : les tables tournantes. On s’amuse ainsi à se faire peur en évoquant et en dialoguant avec l’esprit des morts, le plus souvent par méthode des « coups frappés ». Ce nouveau divertissement venait d’outre-Atlantique où, cinq ans auparavant, l’Amérique avait été bouleversé par l’histoire des soeurs Fox, deux adolescentes qui entretenaient un dialogue avec l’esprit qui hantait leur maison.


La danse des tables

A Lyon, où la mode du magnétisme avait gagné les salons dès 1835, La Danse des Tables prépara bon nombre de sceptiques, d’incrédules, à écouter, et à discuter les principes philosophiques qu’un glorieux enfant de la ville, M. Denizard Hippolyte-Léon Rivail, devait déduire de ces phénomènes, et proclamer bien haut sous le pseudonyme d’Allan Kardec.

Celui-ci vînt à Lyon en septembre 1860 où un banquet fut organisé en son honneur ; le responsable du groupe spirite des Brotteaux invoque ce jour-là l’esprit d’un martyr lyonnais qui avoue que ce banquet est en tous points comparables aux agapes des premiers chrétiens.

Le mouvement prend de l'ampleur

Allan Kardec écrira dans la Revue Spirite de novembre 1860 : « Mais, c’est surtout à Lyon que les résultats sont les plus remarquables. Les spirites y sont nombreux dans toutes les classes, et, dans la classe ouvrière, ils se comptent par centaines… » Il ajoutera : « Eh bien ! Messieurs, je vous le dis avec bonheur, ici à Lyon, nulle part je n’ai vu qu’on s’occupât du Spiritisme par pure curiosité ; nulle part je n’ai vu qu’on se servit des communications pour des sujets futiles ; partout le but est grave, les intentions sérieuses… et ce n’est pas sans raison, je le vois, que les Esprits m’ont répondu l’autre jour, par l’un de vos médiums les plus dévoués, alors que je leur exprimais ma surprise : Pourquoi t’en étonner ? Lyon a été la ville des martyrs ; la foi y est vive, elle fournira des apôtres au Spiritisme. Si Paris est la tête, Lyon sera le cœur. »

Au cours de ce voyage en 1860 il y a alors de nombreux groupes de famille mais un seul groupe public important : celui de M. Dijoud, chef d’atelier des Brotteaux.

L’année suivante, c’est l’éclosion, des groupes importants ont surgi de tous côtés : à la Croix-Rousse, à Vaise, à Saint-Just, à Perrache. C’est à cette date que fut aussi créée la Société Spirite Lyonnaise par M. Deprêle et Chevalier. De quelques centaines d’adeptes en 1860, le mouvement spirite passe à plus de 30 000 adhérents en 1862 !
 

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