Le spiritisme de Kardec

Allan Kardec
Allan Kardec, de son vrai nom, Denizard Hippolyte-Léon Rivail, est né le 3 octobre 1804 à Lyon, au 76 rue Sala.

Il entendit parler pour la première fois des tables tournantes en 1854 et fut tout d’abord très sceptique. Après avoir observé assidûment les manifestations des Esprits par la méthode expérimentale, il prit connaissance de cinquante cahiers de communications qu’il synthétisa et qui formèrent la base du Livre des Esprits, dans lequel il cherche à distinguer le spiritisme du spiritualisme. Son esprit protecteur, Zéphir, lui apprit lors d'une communication qu’il l’avait connu dans une existence précédente au temps des Druides. Il était lui-même Druide et s’appelait alors Allan Kardec.

 
 

Une autre vie antérieure à Prague

Vue de Prague
Vue de Prague depuis la colline de Petřín
De plus, avant d’avoir été Rivail, L’esprit d’Allan Kardec avait eu une autre incarnation en 1369 à Prague, il fut le prêtre et philosophe Jan Hus qui fut excommunié de l’Église à cause de son combat obstiné contre le commerce des recouvrements d’indulgences et la confession auriculaire et notamment pour n’avoir reconnu le seul Christ comme souverain unique de l’Église. Il tomba dans un piège et fut condamné à mourir par le feu. Il périt sur le bûcher le 6 juillet 1415. Il est intéressant de noter la curieuse analogie qui existe entre Prague et Lyon, ces deux aïeules des grandes villes européennes : située elle aussi à la croisée des chemins de l’Europe, Prague fut de même le lieu d’une foi vive et d’une forte croyance en l’Au-delà.

Allan Kardec portait donc en lui les fruits de ces deux grands courants de pensée qui avait tant influencé Lyon et la France : le Celtisme et le Christianisme, et, ce n’est pas par hasard qu’il fut choisi pour codifier le Spiritisme, trait d’union entre ces deux grandes doctrines que sont le Druidisme et le Christianisme, et qui a, comme elles, sa source dans le monde invisible.
 

Une doctrine druidique

Druides
Le spiritisme n’est pas une doctrine nouvelle mais une résurrection des doctrines des anciens Druides qui avaient une connaissance approfondie du monde invisible et des lois qui le régissent. (Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que la tombe d’Allan Kardec soit un dolmen ; tombe toujours présente au cimetière du Père-Lachaise à Paris.)

La force du Spiritisme consiste dans les preuves qu’il donne du monde invisible et dans son enseignement qui résume les principes essentiels de toutes les religions, les éclaire, les complète et les adapte aux besoins des temps modernes. Aussi, le Spiritisme, annoncé par le Christ comme le consolateur, explique en termes clairs et sans équivoque ce que Jésus a dit en paraboles.
 

La codification du spiritisme

Allan Kardec a écrit 5 livres qui cherchent à codifier la doctrine spirite :

Le Livre des Esprits (1857) : il définit les principes directeurs de la doctrine, couvrant des concepts tels que Dieu, les Esprit, l'Univers, l'Homme, la Société, la Culture, la Morale et la Religion ;
Le livre des médiums (1861) : préconise la mécanique du monde spirituel, comme les processus impliqués dans la canalisation des esprits, les techniques à développer par les médiums ;
L'Évangile selon le Spiritisme (1864) : Des manifestations sur les Évangiles, soulignant les passages où Kardec croyait représenter les fondamentaux éthiques partagés par tous les systèmes religieux et philosophiques;
Le Ciel et l'Enfer (1865) : pour fournir des entrevues avec des esprits de personnes décédées qui ont l'intention d'établir une corrélation entre la vie qu'ils ont menée et leurs conditions dans l'au-delà;
La Genèse selon le Spiritisme (1868) : tenter de concilier la religion et la science, face à trois conflits majeurs entre les deux : l'origine de l'univers (et de la vie en conséquence) et les concepts de miracle et de prémonition.

Kardec a également écrit une brève brochure d'introduction ( Qu'est-ce que le spiritisme ?  ) Et a été le contributeur le plus fréquent à l'examen spirite. Ses essais et articles ont été collectés à titre posthume dans les Travaux Posthumes.

Pour tout ce que nous pouvons lire et comprendre dans ses livres, on voit que son travail avait une origine très élevée. Le spiritisme codifié nous apporte des principes rationnels jamais vus dans d'autres doctrines philosophiques et morales. Il est le Consolateur Promis par Jésus pour aider à bâtir l'avenir de l'humanité. Tous les hommes qui soutiennent leur vie et prennent leurs normes comme guide de leur vie morale et le développement de leurs facultés psychiques auront beaucoup à gagner. On peut faire valoir sans aucun doute qu'il n'y a plus de directives morales, philosophiques et pratiques plus sûres que celles laissées par le codificateur.

Le mouvement spirite à Lyon

Soeurs Fox
Mme Fish et les sœurs Fox
En 1852, on s’adonne dans toute la France à un nouveau passe-temps : les tables tournantes. On s’amuse ainsi à se faire peur en évoquant et en dialoguant avec l’esprit des morts, le plus souvent par méthode des « coups frappés ». Ce nouveau divertissement venait d’outre-Atlantique où, cinq ans auparavant, l’Amérique avait été bouleversé par l’histoire des soeurs Fox, deux adolescentes qui entretenaient un dialogue avec l’esprit qui hantait leur maison.

A Lyon, où la mode du magnétisme avait gagné les salons dès 1835, La Danse des Tables prépara bon nombre de sceptiques, d’incrédules, à écouter, et à discuter les principes philosophiques qu’un glorieux enfant de la ville, M. Denizard Hippolyte-Léon Rivail, devait déduire de ces phénomènes, et proclamer bien haut sous le pseudonyme d’Allan Kardec.

Celui-ci vînt à Lyon en septembre 1860 où un banquet fut organisé en son honneur ; le responsable du groupe spirite des Brotteaux invoque ce jour-là l’esprit d’un martyr lyonnais qui avoue que ce banquet est en tous points comparables aux agapes des premiers chrétiens.

Allan Kardec écrira dans la Revue Spirite de novembre 1860 : « Mais, c’est surtout à Lyon que les résultats sont les plus remarquables. Les spirites y sont nombreux dans toutes les classes, et, dans la classe ouvrière, ils se comptent par centaines… » Il ajoutera : « Eh bien ! Messieurs, je vous le dis avec bonheur, ici à Lyon, nulle part je n’ai vu qu’on s’occupât du Spiritisme par pure curiosité ; nulle part je n’ai vu qu’on se servit des communications pour des sujets futiles ; partout le but est grave, les intentions sérieuses… et ce n’est pas sans raison, je le vois, que les Esprits m’ont répondu l’autre jour, par l’un de vos médiums les plus dévoués, alors que je leur exprimais ma surprise : Pourquoi t’en étonner ? Lyon a été la ville des martyrs ; la foi y est vive, elle fournira des apôtres au Spiritisme. Si Paris est la tête, Lyon sera le cœur. »

Au cours de ce voyage en 1860 il y a alors de nombreux groupes de famille mais un seul groupe public important : celui de M. Dijoud, chef d’atelier des Brotteaux.

L’année suivante, c’est l’éclosion, des groupes importants ont surgi de tous côtés : à la Croix-Rousse, à Vaise, à Saint-Just, à Perrache. C’est à cette date que fut aussi créée la Société Spirite Lyonnaise par M. Deprêle et Chevalier. De quelques centaines d’adeptes en 1860, le mouvement spirite passe à plus de 30 000 adhérents en 1862 !
 

Les années difficiles

Le 31 mars 1869, le décès subit d’Allan Kardec plonge la grande famille spirite dans le deuil. A peine remis de la douloureuse émotion produite par ce brusque départ, une nouvelle épreuve terrible tombe alors : la guerre franco-allemande de 1870. Après la guerre, le constat est grave : nombreux sont les anciens membres qui sont restés au champ d’honneur ; les journaux locaux dont le Spiritisme à Lyon ont disparu ; et, même s’il existe de nombreux petits groupes intimes, ceux-ci n’ont plus de rapports les uns avec les autres et le Spiritisme à Lyon souffre d’un manque de cohésion dans ses divers organes.

En 1873, le sinistre préfet Ducros établit des mesures prohibitives pour les associations. L’ensemble des groupes spirites de Lyon ne put offrir aucune résistance aux mesures prohibitives de ce préfet à poigne. Seule la Société Spirite Lyonnaise continua ses réunions publiques dans une cave au cours Charlemagne. Une assistance nombreuse venait alors assister à ces réunions, malgré que ces associations soient assimilées à ce moment aux anarchistes.

Différence entre spiritisme et spiritualisme

Bien qu'il existe de nombreuses similitudes, le spiritisme diffère du spiritualisme de plusieurs façons.

Dans Qu'est-ce que le spiritisme ?, Kardec appelle le spiritisme une science consacrée à la relation entre les êtres incorporels (esprits) et les êtres humains. Ainsi, certains spirites ne se considèrent pas comme appartenant à une religion, mais à une doctrine philosophique avec un point d'appui scientifique et des bases morales.

Le spiritualisme est né des idées de Mesmer et du Mormonisme alors que le spiritisme de Kardec prend pour origine les médiums et le spiritisme (en tant que technique de communication avec l'au-delà).

Différence entre spiritisme de Kardec et spiritisme

Séance de spiritisme
Le spiritisme de Kardec est une doctrine, une philosophie, presque une religion.

Le spiritisme est un ensemble de pratiques destinées à entrer en relation avec les esprits et particulièrement les esprits de personnes décédées.

On peut pratiquer le spiritisme et avoir foi au spiritisme de Kardec sans pour autant être un spiritualiste. Il est également possible de suivre la doctrine de Kardec sans jamais pratiquer de spiritisme.

Le spiritisme de Kardec est censé apporter une explication, soi-disant scientifique, aux événements paranormaux qui ont lieu à travers le spiritisme. Mais c'est plus une philosophie et un mode de pensée qu'une science.

Le spiritisme est concret et pratique alors que le spiritisme de Kardec est « spirituel » (au même titre que le spiritualisme).

Spiritisme dans le Monde

Le spiritisme est populaire dans les pays d'Amérique latine comme l'Argentine, l'Uruguay, Cuba, Porto Rico et le Brésil. Ce dernier représente la plus grande proportion et le plus grand nombre d'adeptes.

Le plus grand groupe spirite en Asie est constitué par les adeptes vietnamiens du culte Cao Đài (ou Caodaists). Ce culte religieux s'est formé sur l'héritage d'Allan Kardec en 1926 à Saigon et Tây Ninh dans ce qui était alors l'Indochine française.

Le spiritisme de Kardec est quasiment oublié en France, pays où il est né. Mais bon, ce n'est pas étonnant, ça manque sans doute de sens pratique et c'est trop théorique.



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