Des doutes par rapport à l'origine historique

Harut et Marut
Selon le récit romanesque persan Abū Muslim Nāme, non loin du puits de Ḍaḥḥāk se trouverait une forteresse tenue par des sorciers, dont Hendese, maître (ustāḏ) des sorciers. Tous ces éléments s'inscrivent dans une longue tradition érigeant la région du Ṭabaristān (actuel nord de l'Iran), où se trouve le mont Damavand, comme la patrie des magiciens.

Le contexte historique

De nombreux éléments de la légende des Nāsatya sont communs avec les légendes que l'exégèse d'al-Ṭabarī associe à cet épisode. C'est ici, selon nous, à la fois la force et la faiblesse de la démonstration de Georges Dumézil. En effet, si on retrouve bien la légende des Nāsatya en filigrane des explications des exégètes, cette exégèse doit être resituée dans un contexte historique.


Le premier exégète qui semble avoir donné au verset cette trame narrative développée est al-Ṭabarī, originaire du Ṭabaristān, une des dernières régions à avoir été conquise par les armées musulmanes. Si l'on prend un exégète plus ancien, comme al-Hawwārī (mort vers la fin du IXe-début Xe siècle), on trouve dans son interprétation la présence de Vénus, qui « descend sous la forme de la plus belle des femmes venue se plaindre » (nazalat ʿalay-himā l-Zuhara fī ṣūrat aḥsan imraʾa tuḫāṣimu).

L'anecdote est mentionnée en substance une seconde fois sous l'autorité de ʿAlī b. Abī Ṭālib (mort en 661). C'est également à lui qu'est attribuée un peu plus loin l'association à Anāhīḏ. On ne trouve cependant pas trace de la trame narrative développée du récit d'al-Ṭabarī qui permet le rapprochement avec les jumeaux.

 

Lire la suite ...   


Partager sur facebook