La légende de la nonne emmurée

fantôme de la nonne
Indécis, il se lève et fait quelques pas vers la bâtisse. Son visage pensif, penché en avant, s'encadre d'un douillet et double menton. Ses petits yeux bleus par-dessus ses lunettes guettent la porte principale où s'agitent de vagues silhouettes. La réunion va commencer, il doit la présider.


Un étrange tribunal

Dans la seule grande pièce encore accessible du presbytère de Borley, devant deux moines en cariatides qui soutiennent le manteau d'une cheminée de pierre sur leurs têtes de lépreux qui ont perdu leur nez, un étrange tribunal est rassemblé. Le maire Carroll préside de son double menton impérieux. Les conseillers municipaux et les témoins mal assis sur des chaises de jardin écoutent le secrétaire qui commence par évoquer la légende pour résumer les faits. Il est myope, barbichu, et lit ses notes :

— Au XIV° siècle, dit-il, dans la campagne anglaise, se dressent un monastère bénédictin, supposé avoir été construit en 1362, et un couvent. Un moine s'enfuit avec une religieuse. Il est rattrapé et tué, la religieuse est emmurée vivante. La voiture dans laquelle ils ont été capturés et un cocher sans tête apparaîtront sous forme de fantômes pendant des siècles.

Une seconde légende

Le secrétaire marque un temps. Le maire jette autour de lui le regard de ses petits yeux bleus impassibles. Parmi les témoins, un clergyman lève la main : c'est le révérend Smith :

— Je voudrais faire une remarque.

— Je vous écoute, répond le maire.

— La légende que vous évoquez est inexacte, explique le révérend Smith. La suite des événements nous en ayant appris une autre. Il a été confirmé en 1938 que cette légende n'avait aucune base historique.

— Nous avons donc deux légendes, soupire le maire, cela ne simplifiera pas les choses. Mais nous verrons cela, poursuivez, monsieur le secrétaire.


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