Offrir un accueil fraternel aux citoyens du monde

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La loge maçonnique du siècle des Lumières est une école de vertu, où les ouvriers du temple polissent la pierre brute, en apprenant la tempérance, à repousser leurs limites, à contrôler leurs affects, à respecter la parole de l'autre et le choix de la communauté dans l'élection des officiers. Elle se veut une école de tolérance, de compréhension mutuelle, d'où l'aspiration commune à la République des Lettres d'une neutralisation confessionnelle de la sphère maçonnique. Il y a bien évidemment loin du discours à la pratique, comme nous le verrons plus loin. Il n'empêche, ce projet rencontre un succès considérable, sans équivalent à l'échelle du continent et de ses extensions coloniales.


Le projet d'une République des francs-maçons suppose la mise sur pied de réseaux de correspondance, de protocoles d'accueils des frères viseurs, et des fondements d'un droit maçonnique international. C'est ce que les pionniers de l'Ordre maçonnique, hommes de réseaux – académiques, commerciaux, bancaires, diplomatiques, artistiques ou confessionnels (nombre d'entre eux appartiennent à la diaspora du Refuge huguenot) – ont bien compris. Des projets de correspondance maçonnique universelle voient le jour, permettant par exemple à la loge de la chambre de commerce de Marseille, Saint-Jean d'Écosse, de correspondre avec les loges très actives de Saint-Domingue, comme avec celles des échelles du Levant, comptoirs commerciaux installés dans l'Empire ottoman qui font la prospérité d'Alep et de Smyrne.

L'accueil de celui en qui l'on reconnaît un frère, de ce voyageur qui apporte la preuve vivante de l'existence d'une Europe maçonnique et fraternelle, revêt une importance essentielle :

Vous ne serez étrangers en aucun lieu ; partout vous trouverez des frères et des amis ; vous êtes devenus des citoyens du monde entier », s'exclame le secrétaire de la loge Saint-Louis des Amis Réunis, à Calais, au milieu des années 1780.


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