Une sexualité refoulée

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Les premières théories psychanalytiques du Diable sont formulées par Freud et Jung. Chez le premier, Satan est perçu comme un double symbole. Celui de la noirceur de la figure du père : le père n’est pas qu’un être bon, il peut également être mauvais. Satan représente donc ce visage déplaisant du père. Mais le Diable peut également être vu comme le symbole d’interdits sociaux et individuels.

Freud et son penchant pour la sexualité

Dans l’analyse qu’il réalise de cas de possessions faisant intervenir des références sexuelles diaboliques, Freud y décèle un « exutoire névrotique d’une sexualité refoulée par une religion très répressive dans ce domaine » : en d’autres termes, cette frustration sexuelle, conditionnée par un frein moral défini par les traditions religieuses, serait la matrice même des hallucinations et possessions dites « diaboliques ». Les interdits sexuels seraient inconsciemment la cause de ces troubles maladifs.


Jung et les pulsions

Jung n’hésite pas à porter plus loin son analyse. Le Diable ne serait pas qu’un simple symbole, mais il serait doué d’une véritable existence ; cette existence n’étant pas physique ou morale mais bien psychique. Satan ne serait qu’un fondement du psychisme individuel pouvant engendrer des réactions pulsionnelles (peur, rébellion, séduction) face aux interdits, et se concrétisant dans des mythes, contes et autres folklores. Mais cette approche jungienne de la figure du Diable est critiquée pour son ethnocentrisme : dans son analyse, le psychiatre ne tient en effet aucunement compte des diverses définitions du Mal et du Diable suivant les cultures, pays et périodes donnés.

Le diable fascine les adolescents

Des approches plus contemporaines tendent à démontrer la proximité entre le Diable et l’adolescent : certains psychologues soulignent ainsi que « Satan est une caricature de l’adolescent, le rebelle par excellence qui s’est opposé au père ». D’après le psychologue clinicien français, Christophe Allanic, le jeune qui s’identifie au Diable « provoque les adultes et se persuade que le plaisir sans entrave qu’il a connu dans la vie fœtale est encore possible ». D’autres analystes préfèrent parler d’un « retour du refoulé » pour parler de la fascination qu’ont certains jeunes pour le « Prince des Ténèbres », la société ayant chassé la mort dans le rang des tabous sociaux.


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