
Les noms des souverains sont empruntés aux deux langages. Le pouvoir religieux est en régression devant le pouvoir politique, et l'évolution va dans le sens d'un État bureaucratique, forme de gouvernement pour laquelle les Sémites avaient servi de modèle. Ur-Nammu fut l'auteur d'un code de lois, récemment découvert. Celui-ci passe pour le code le plus ancien de l'humanité, et l'on y retrouve, après quatre mille ans, certains accents de morale sociale qui ne nous paraissent pas étrangers. Le roi raconte, par exemple, qu'il a chassé les fonctionnaires malhonnêtes, qu'il a établi des poids et mesures justes et inaltérables, qu'il a veillé à ce que la veuve et l'orphelin ne soient pas la proie du puissant. Le souverain n'impose pas à ses vassaux une sujétion trop étroite. Nous le constatons à Lagash, dont le prince Goudéa agit avec la plus grande indépendance et domine ses voisins immédiats. Goudéa, bâtisseur de temples et de palais, fait sculpter dans la diorite plus de trente statues qui le montrent en adoration, dressant le plan d'un édifice ou assis en majesté. Les cylindres-sceaux évoquent fréquemment leur possesseur présenté à l'un des dieux suprêmes par son dieu personnel. La ville de Mari, elle aussi, allait un peu plus tard développer, dans le cadre d'une quasi-indépendance, une civilisation brillante. Les vestiges du palais des rois témoignent de cette splendeur. Il couvrait plus de trois hectares et demi d'un seul tenant, avec des quartiers distincts : appartements privés du souverain, chapelles royales, salles d'audience, bureaux, magasins, cuisines.
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