Magie historique et magie contemporaine

Vieux coran
Le médiéviste ne connaît son objet d'étude que par deux sources :
la production écrite (souvent traduite et retraduite)
les témoignages matériels (vestiges, objets, fouilles, ...)

La source écrite est la source majeure. Il en résulte une approche qui ne peut qu'être sensiblement différente de l'étude de la magie contemporaine car la production écrite est le fruit d'une élite, le plus souvent associée à un pouvoir politique et religieux en place. Elle ne permet pas d'appréhender la réalité de la vie quotidienne médiévale. Lorsque le « vulgaire » (par opposition à l'élite savante dont émanent ces traités) fait irruption dans le discours, il s'agit d'une projection de ce « peuple » perçu comme ignare, inculte, potentiellement dangereux.


Une élite religieuse

Aussi, le discours médiéval est essentiellement le discours d'une élite savante, et cette élite savante est formée en Europe chrétienne comme dans le monde musulman par une importante culture religieuse. Si l'on prend pour exemple le monde musulman, la formation du savant passe par l'apprentissage du Coran dès le plus jeune âge. La grammaire arabe est fondée principalement sur deux sources : le Coran et la poésie antéislamique. Toute la langue écrite savante est donc imprégnée par le Coran, le hadith et les sciences religieuses, quand bien même la religion n'est pas l'objet du discours.

D'autre part, dans le cas de l'islam, il s'est développé une forme de magie exploitant le Coran et de nombreux éléments religieux. Les sources ne permettent pas pour l'histoire islamique médiévale d'aborder la magie sans tenir compte de ces aspects culturels qui tissent des liens complexes entre les faits religieux et magiques.
 

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