L'éruption du Krakatoa en 1883

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L’éruption la plus destructrice du Krakatoa, en 1883, est restée dans les mémoires comme celle d’une véritable apocalypse : entre le 26 et le 27 août cette année-là, l’explosion volcanique de cette montagne de feu équivaudra à 13 000 bombes d’Hiroshima, rejetant entre 10 et 20 km3 de matière dans l’air. Le tonnerre fracassant engendré par l’éruption sera entendu jusqu’au centre de l’Australie. Une vague gigantesque de plus de 40 mètres déferle sur les côtes indonésiennes, effaçant toute trace de vie humaine. L’effet d’une montée anormale des eaux sera ressenti jusqu’au golfe de Gascogne en France.


En 1883, à l’époque de « l’apocalypse » du Krakatoa, les survivants aveuglés pendant plusieurs jours par une pluie de cendres ont peut-être eu la tentation d’y voir une malédiction divine. Le 22 décembre 2018, la malédiction se produit à nouveau avec un tsunami qui dévaste les côtes du détroit de la Sonde après l'éruption d'un volcan. Mais un siècle et demi plus tard, dans le plus grand pays musulman de la planète, c’est moins vers le ciel que vers les autorités du pays que se tournent ceux qui cherchent à comprendre comment un tel désastre a pu se produire. Déjà, en septembre 2018, après le séisme et le tsunami qui ont ravagé l’île des Célèbes, des voix critiques se sont fait entendre : une alerte au tsunami n’avait-elle pas été déclenchée avant d’être curieusement annulée quelques heures plus tard ? Cette fois-ci encore, le regain d’activité de l’Anak Krakatoa (« l'enfant du Krakatoa »), avec son sommet rougeoyant de façon inquiétante, avait été remarqué depuis une semaine, bien avant le déferlement des vagues meurtrières.

En principe, l’Indonésie a depuis longtemps mis en place des instruments pour enregistrer les risques de raz-de-marée. Une prise de conscience qui remonte au plus célèbre tsunami de l’histoire récente, celui de 2004, qui à la veille du nouvel an cette année-là, avait fait au moins 230 000 morts dans plusieurs pays bordant l’océan Indien, dont 170 000 victimes dans l’archipel indonésien.

A la suite de cette catastrophe, qui avait provoqué un choc planétaire, les pays de la région ont mis en place un système d’alerte et de partage des données. Dans les eaux qui bordent l’Indonésie, plus d’une centaine de capteurs ont été notamment placés en mer pour mesurer l’activité sous-marine et la formation des vagues, permettant en principe d’alerter et d’évacuer les populations à temps. Mais il y a tout juste un an, quelques jours après un tremblement de terre qui avait dévasté l’île de Java, le porte-parole de l’Agence indonésienne de gestion des risques naturels avait concédé que les bouées d’alerte au tsunami, mal entretenues et trop souvent utilisées comme ancres par les pêcheurs locaux, « ne fonctionnaient plus ».

Sources : https://www.liberation.fr/planete/2018/12/23/l-indonesie-pays-maudit-des-tsunamis_1699476
Ainsi qu'une transcription en français de divers épisodes de la série télévisée Alien Theory.

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