
La musique
La musique de danse rythmique de l’Abakuá combine les traditions bantoues du Congo et a contribué à la tradition musicale de la rumba.Bien hermétique et peu connue, même à l'intérieur de Cuba, une analyse de la musique populaire cubaine enregistrée à partir des années 1920 jusqu'à nos jours révèle l'influence de l’Abakuá dans presque tous les genres de musique populaire cubaine. Les musiciens cubains qui sont membres des Abakuá ont continuellement documenté les principaux aspects de l'histoire de leur société dans les enregistrements commerciaux, généralement dans leur langue secrète Abakuá. Sachant que leur langue était réservée aux membres, les Abakuá ont commercialement enregistrés des chants réels de leur société, croyant que les étrangers ne seraient pas en mesure de les interpréter. Ces enregistrements secrets ont été très populaires car les Abakuá représentent un anti-colonialisme rebelle qui est un des aspects de la culture populaire cubaine.
Les pratiques

Les mascarades se déroulent sur un fond rythmé par les tambours et les sonnailles.
Les danses ont une signification, des messages d'esprits ancestraux, mais pour comprendre le message, il faut savoir ce que chacun des quatre tambours raconte et ce que signifient les mouvements de l'íreme. C'est une sorte de langage.
La langue secrète
L'Abakuá a une langue secrète, qui provient du Nigéria, mais n’est que partiellement préservée et très mal connue en dehors de la société secrète. La langue est utilisée dans des phrases rituelles et manque de mots et de grammaire pour être utilisée dans une communication normale, ce que font les ñañigos en espagnol cubain. L'Abakuá a aussi un langage graphique : des symboles et des sceaux sont dessinés et présentent certains aspects des hiéroglyphes et des symboles vaudou, mais ils ne sont pas assez développés pour écrire des phrases complètes. Leur utilisation est magique.Les secrets
Les Ñañigos posséderaient le secret de la recette de la potion aux sept herbes, « le chivo », qui serait capable de ressusciter les morts. Ce serait même l’origine du culte secret dont toute divulgation entraine une sanction de mort.Nasako, puissant sorcier chez les peuplades Efo et Efik, aurait fabriqué le premier tambour sacré : l’Ekue. Il ne devra jamais être utilisé de bois provenant d’un arbre de genre féminin pour construire le tambour. Le tambour ne devra jamais être utilisé en public, c’est la règle. Le musicien Luciano Gonzalez Pozo, dit « Chano », aurait utilisé le tambour en public. On le retrouve assassiné l’année suivante. On a pu remarquer que lors d’un spectacle des Ñañigos donné au quai Branly certains tambours restaient dissimulés au public.
Dans l'Abakuá il existe d'autres rites secrets tels qu'adorer un arbre sacré, ceiba, les sacrifices de chèvre et de coq, le mythe du Sikón, les tatouages, les traditions familiales, la magie, etc. C’est une société secrète d’hommes appartenant à une tradition commune : les hommes protègent leur magie des femmes en la gardant secrète et les femmes ont leur propre société secrète et leur magie féminine. Cela fait partie de la division du travail entre les sexes.
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