Le transfert d'envoûtement

Transfert d'envoutement
Nous connaissons la mécanique du choc en retour mais il existe un autre danger auquel les sorciers inexpérimentés ne se méfient pas toujours, par simple méconnaissance. Nous allons voir dans ces récits que même les sorciers les plus aguerris peuvent se faire prendre.

Il s'agit du transfert d'envoûtement. Ce procédé magique consiste à transférer les effets d'un sortilège sur une autre personne, en particulier sur l'envoyeur quand on soupçonne une personne précise dans son entourage.

L'auteur du sort est bien conscient des dangers et il aura pris toutes ses précaution pour ne pas que sa malédiction « reste collée » et que ce soit lui qui se trouve envoûté par son propre rituel. Il connait l'effet « choc en retour » et il aura pris les précautions habituelles de protection avec notamment des cercles de protection et un cercle de confinement pour les entités qu'il évoque. Mais ce dont il se méfie rarement est le transfert d'envoûtement.

A ce sujet, Gérard Encausse, dit « Papus », a écrit dans son livre « Occultisme et Astrologie » que la pensée négative peut retourner à son auteur en cas d'échec sur un destinataire bien protégé.

Voyons en quoi cela consiste avec quelques exemples.

S'attaquer à un sorcier plus fort que soi

Dans le livre de Pierre Fromentin « Mangeurs d'âmes : sorciers, magiciens et fantômes », il est raconté cette histoire qui se déroula à Abidjan en Côte d'Ivoire. Un jeune homme ayant des démêlés avec l'administration avait demandé à un camarade qui y travaillait d'intervenir en sa faveur afin de lui éviter de payer une amende. Ce dernier ayant refusé et l'amende ayant été infligée, le jeune homme alla trouver un sorcier nommé Diallo, pour se venger de son camarade par envoûtement de mort sur son père.

Mais il se trouve que le père de son camarade était lui aussi sorcier. Aux premières douleurs, ce dernier se doutant que c'était Diallo l'envoyeur du maléfice, il le rejeta sur lui qui en mourut aussitôt. Il en aurait été sans doute de même sans le rituel de transfert si le destinataire du maléfice avait été protégé. En cas d'échec, les mauvaises ondes reviennent à l'envoyeur.

Maléfice sur un troupeau

Un autre cas est cité par Alex Roudêne dans son livre « Envoûtement et Exorcisme ». Le 2 novembre 1687, Pierre Hocque, berger en Normandie, fut condamné aux galères par le tribunal de Rouen pour avoir fait périr 395 moutons, 7 chevaux et 11 vaches par maléfices. En prison, il avait confié à un autre détenu chargé de l'espionner, qu'il avait placé dans l'étable d'Eustache Visié, éleveur à Parcy-sur-Eure, un pot chargé de maléfices destinés à faire crever le bétail. Il avait aussi indiqué que seul lui-même ou le dénommé Bras de Fer, berger en Bourgogne initié à la sorcellerie, pouvait faire cesser le sortilège.

Pierre Hocque étant aux galères, les animaux continuaient à crever. L'éleveur fit donc venir Bras de Fer pour remédier à la situation. Celui-ci trouva la charge des maléfices et la détruisit par un rituel de désenvoûtememt. A ce moment, Pierre Hocque qui était sur sa galère, entra dans d'atroces souffrances et dans d'affreuses convulsions dont il mourut peu après. Bras de Fer regretta son geste, car il fut informé par un esprit de la mort par sa faute de l'auteur du sortilège. Les animaux d'Eustache Visié cessèrent de crever dès lors que l'origine du maléfice avait été neutralisée.

En remerciement, et malgré l'interdiction ordonnée par le roi Louis XIV en 1682 de ce genre de procès, Bras de Fer fut condamné pour sorcellerie par le Tribunal de l'Inquisition et livré aux flammes du bûcher.

Mais nous avons été clairement en présence d'un transfert du maléfice sur son envoyeur à partir du moment où la cause de l'envoûtement de sorcellerie a été détruite. De quoi effrayer tout sorcier qui s'apprête à jeter une malédiction...

Hallucinations

Dans le livre n°1 des « Dossiers Secrets » de Pierre Bellemare et Jacques Antoine, on peut apprendre l'histoire suivante. Le 25 janvier 1934, à Bombay en Inde, eut lieu dans l'allégresse le mariage d'Arthur Miles 37 ans, attaché d'ambassade, et de Paméla 25 ans, tous deux de nationalité anglaise. Avant son mariage, Arthur avait eu une liaison intime et prolongée avec une nommée Shirina, belle mêtisse anglo-indienne veuve d'un riche commerçant. Elle avait sans doute espéré devenir son épouse, et elle fut fort déçue qu'il en ait choisi une autre.

Le lendemain de la noce, en se passant les mains sous l'eau du robinet, Paméla, la jeune mariée, pousse un cri de frayeur. Son mari et une domestique se précipitent, elle leur dit que ses poignets et ses mains sont couverts de sang et que le lavabo en est rempli. Son mari constate que l'eau qui vient du robinet est claire comme d'habitude et il pense à un malaise de son épouse. Il tente de lui faire boire un verre d'eau, mais elle se met à hurler que le verre est rempli de sang, et elle est saisie par la peur.

Un médecin est appelé en hâte. Il ne constate rien d'anormal physiquement chez la jeune femme, et ne peut que lui donner des calmants. Médecin de la colonie depuis 30 ans, il a une certaine expérience de ce qui s'y passe, et il diagnostique une phobie due à un envoûtement.

Considérant que ce genre de chose n'existe pas et qu'il est ridicule d'y croire, Arthur n'accepte pas ce diagnostic. Les jours suivant. les hallucinations de Paméla continuent. Il faut la nourrir de force, elle commence à maigrir et à perdre de sa vitalité.

Après quelques semaines, accompagnée de son mari, elle est rapatriée en Angleterre où elle est hospitalisée. Après un mois de traitement, son état s'est amélioré, sa phobie a disparue mais elle appréhende de voir à nouveau l'eau se changer en sang. Seule, l'explication de son mal par envoûtement a retenu son attention, et elle a chargé son mari d'effectuer des recherches à ce sujet.

Revenu seul à Bombay, Arthur questionne les domestiques qui lui indiquent qu'ils avaient vu un mendiant-sorcier rôder souvent autour de la maison, et que le jour même de la cérémonie il avait tendu la main à la mariée. Ils lui confient que son ancienne maîtresse Shirina rendait régulièrement visite à ce mendiant-sorcier et qu'il fallait voir en lui le responsable du malheur qui frappait la jeune femme.


La suite est racontée dans le livre « L'ésotérisme spirituel » de Maurice Berger, 1997.



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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le . Il est un peu ancien mais toujours d'actualité.