Le bombardement de Brest

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Et le dénommé Zimmerman, en y ajoutant quelques détails, confirme la déclaration du cousin René Play :
— Peu de temps avant la guerre, mon oncle a quitté sa femme brusquement. Celle-ci l'a cherché pendant quatre ans, jusqu'en 1944 où elle apprenait officiellement qu'il était mort. Bien entendu, elle a voulu savoir pourquoi et comment. Le ministère des Armées lui a appris que son mari avait joué un rôle très important dans la Résistance. Chargé à ce titre, en 1944, d'une mission à Brest encore aux mains des Allemands, il y est arrivé au moment où les sirènes se mettaient à hurler : dans le cadre d'une attaque aérienne, des centaines d'avions alliés bombardaient la ville. Mon oncle Martens s'est réfugié dans un abri qui allait être complètement écrasé sous les bombes. Parmi des centaines de cadavres, son corps a été identifié sans l'ombre d'un doute, grâce aux documents qu'il portait. Paul Martens est enterré sous son nom au cimetière de Thiais dans les environs de Paris. Il a été cité à l'ordre de la nation et sa femme touche une pension. Voilà.


On le reconnait sur photo

Dans le silence qui suit, le commissaire sort d'un maigre dossier la carte du combattant qu'il a trouvée dans la chambre du défunt, et la montre à la ronde :
— Est-ce que vous reconnaissez votre oncle sur cette photo ?
— Oui ! répond Zimmerman.
— Et vous, est-ce que vous reconnaissez votre cousin ?
— Oui, répond René Play.

Le commissaire se tourne vers cette brave madame Lesueure, la boulangère, discrètement assise sur le bord d'une chaise.
— Est-ce que vous reconnaissez votre chauffeur-livreur ?
— Oui, répond madame Lesueure, formellement.

Alors le commissaire conclut :
— Messieurs, le cadavre de notre Martens à nous est à la morgue. Allons-y, il faut en avoir le cœur net.


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