Des loup-garous qui mangeaient des enfants

On sait que la qualité distinctive des loups-garous est un grand goût pour la chair fraîche.

Delancre assure qu'ils étranglent les chiens et les enfants ; qu'ils les mangent de bon appétit ; qu'ils marchent à quatre pattes ; et qu'ils hurlent comme de vrais loups, avec de grandes gueules, des yeux étincelants, et des dents crochues.

illustration de loups-garous


On poursuivit en justice à Besançon, en l'an 1521, trois loups-garous fameux, Pierre Burgot, Michel Verdun, et le Gros-Pierre. Tous trois confessèrent qu'ils s'étaient donnés au diable. Michel Verdun avoua qu'ayant mené Burgot dans un lieu écarté, ils avaient dansé en l'honneur de Lucifer, avec des chandelles vertes à la main ; et, que s'étant ensuite frottés de graisse, ils s'étaient trouvés changés en loups. Dans cet état ils s'accouplaient aux louves avec autant de plaisir qu'ils le faisaient aux femmes quand ils étaient hommes. Burgot convint qu'il avait tué un jeune garçon avec ses pattes et ses dents de loup, et qu'il allait le manger si les paysans ne lui eussent donné la chasse. Michel Verdun confessa qu'il avait tué une jeune fille occupée à cueillir des pois, et que lui et Burgot avaient tué et mangé quatre autre petites paysannes : ils désignaient le temps, le lieu, et l'âge des enfants qu'ils avaient dérobés. Ces malheureux furent condamnés à être brûlés vifs ; et leur histoire fut peinte dans l'église des Jacobins de Poligny. Sur ce tableau remarquable chaque loup avait la patte droite armée d'un couteau de cuisine (3).

Bodin raconte sans rougir qu'en 1542 on vit un matin cent cinquante loups-garous sur une place publique de Constantinople. L'auteur de la Réalité de la Magie et des Apparitions (4) ajoute que ce fait est constaté dans les journaux du temps. Il serait curieux de voir les journaux de la Turquie en 1542. Le même auteur (M. l'abbé Simonnet), qui a pris à tâche de faire en 1819 une compilation digne à peine du 13e siècle, raconte ensuite l'histoire de trois jeunes gens qui estropièrent leurs sœurs et leurs maîtresses, déguisées en louves ; et il dit qu'il a tiré cela d'une chronique de Poitiers : mais cette chronique et cette histoire n'existent que dans le tête de M. Simonnet. Il était inutile de supposer des contes de loups-garous, tandis que l'ouvrage de Nynauld sur la lycanthropie en est tout farci.


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