En 1982, les enquêteurs font une nouvelle découverte de choix : dans le
double-fond d'une mallette appartenant à
Gelli, ils trouvent un document intitulé Plan de la renaissance démocratique. Les chefs de la P2 y exposent un projet politique pour l'Italie. Désignant comme principaux ennemis le Parti communiste italien (PCI) et les syndicats, ils appellent de leurs vœux une « démocratie autoritaire », fortement marquée à droite. La presse s'emballe aussitôt : la loge serait donc un «
gouvernement de l'ombre » réactionnaire, préparant un coup d’État en cas de victoire du PCI.
Les révélations qui vont s'enchainer au fil des années 1980, toujours plus scandaleuses, ont de quoi alimenter les soupçons. La justice découvre tout d'abord que la P2 arrosait les partis conservateurs à coup de milliards de lires ; puis on apprend que le changement de ligne éditoriale du
Corriere della Sera, le grand quotidien italien, qui avait subitement viré à droite en 1977, était en fait dû à la prise de contrôle du journal par
Gelli et ses amis.