La piste de l'autre laboratoire

Le CDC de Wuhan
Un professeur de l'Université de technologie de Chine méridionale rapporte que des chercheurs du Centre de prévention et de contrôle des maladies de Wuhan ont été isolés après avoir été attaqués par des chauves-souris. Pourquoi cette piste n'a-t-elle pas été suivie ?

Nous sommes le 15 février 2020. La nouvelle épidémie de pneumonie à coronavirus (2019-nCoV comme on l'appelait encore à l'époque) se poursuit et les experts de l'OMS soulignent que le virus pourrait provenir de chauves-souris, en particulier des chauve-souris Rhinolophus. On découvre alors que Xiaobo Tao, professeur à l'Université de technologie de Chine méridionale, a publié un rapport intitulé « Possibilité de nouvelle source de coronavirus (2019-nCoV) », soulignant que le Centre de prévention et de contrôle des maladies de Wuhan, situé à moins de 300 mètres du marché des fruits de mer de Chine méridionale – qui était soupçonné au début comme étant à l'origine de l'épidémie –, avait capturé des chauves-souris pour étudier leurs virus ou autre chose. Des chercheurs auraient ensuite été éclaboussés par le sang et l'urine des chauves-souris et ont dû s'isoler pendant 14 jours. (Lien à la fin de l'article pour voir le rapport original)


Le rapport soupçonne que les échantillons d'animaux et les déchets étaient contaminés part des agents pathogènes. Mais le rapport n'est pas publié dans une revue universitaire faisant autorité, mais uniquement sur un site Web de partage de documents scientifiques Research Gate le 6 février. Et Research Gate n'a pas retrouvé l'article original mais il a été recopié et publié sur d'autres sites.

Un journaliste de « Hong Kong 01 » voulait appeler Xiao Botao pour vérification, mais ce dernier n'a pas donné suite. Cependant cette piste semble tout à fait crédible. Rappelons qu'auparavant on avait soupçonné que l'épidémie était liée à un autre laboratoire de Wuhan, à l'Institut de virologie de Wuhan (WIV) de l'Académie chinoise des sciences, mais les autorités l'ont nié à plusieurs reprises.
 

Que dit le rapport ?

Le chercheur qui a rédigé ce rapport est le professeur Xiao Botao de l'École de sciences et d'ingénierie biologiques de l'Université de technologie de Chine méridionale. Il a travaillé au Harvard University Medical College et a coopéré avec l'Université du Nord-Ouest et a remporté le prix de Science de l'Université du Nord-Ouest lui accordant ainsi une bourse d'études. En date du 6 février, le rapport se réfère au nouveau séquençage du gène des coronavirus et a constaté que 96% et 89% sont similaires au coronavirus (CoV ZC45) trouvé dans la chauve-souris chrysanthème. Mais l'agent pathogène et comment il a été transmis aux humains doivent encore être étudiés. Le rapport cite des recherches dans des revues médicales, indiquant que 27 des 41 personnes infectées à Wuhan étaient liées à South China Seafood City, le marché de fruits de mer, et 33 des 585 échantillons prélevés à South China Seafood City s'étaient montrés positifs au nouveau coronavirus.

Cependant, la chauve-souris transportant le CoV ZC45 a été découverte pour la première fois dans les provinces du Yunnan et du Zhejiang, en Chine du Sud, à plus de 900 kilomètres de la ville de Wuhan. Les chauves-souris en fer à cheval vivent principalement dans le Zhejiang et le Yunnan et s'envolent pour Wuhan qu'avec une faible probabilité. De plus, les chauves-souris vivent généralement à l'état sauvage et la population est dense. Et bien que le South China Seafood Market vende du gibier, il ne vend pas de chauves-souris.

Le rapport mentionne la possibilité d'autres moyens, notant qu'il y a deux laboratoires à Wuhan. En plus de l'Institut de virologie de Wuhan de l'Académie chinoise des sciences (un laboratoire de niveau de sécurité P4), qui se trouve à 30 kilomètres du marché des fruits de mer de Chine méridionale, se trouve le WHCDC. Ce centre possède des animaux à des fins de recherche, y compris la collecte et la distinction d'agents pathogènes. Le laboratoire compte près de 600 chauves-souris et des experts ont déjà rapporté des accidents. Ce laboratoire n'est pas un laboratoire de niveau P4 et il se trouve à seulement 300m du marché humide aux fruits de mer de Huanan.

La piste du CDC

Le CDC de Wuhan
Le rapport cite des informations officielles antérieures selon lesquelles le CDC de Wuhan a capturé 155 chauves-souris de la province du Hubei, y compris la chauve-souris de chrysanthème, et 450 autres chauves-souris de la province du Zhejiang. Cependant, le chercheur en charge de la recherche avait été interviewé par les médias en 2017 et 2019 pour mentionner deux accidents, notamment qu'il avait été attaqué par une chauve-souris et que le sang de la chauve-souris avait éclaboussé sur sa peau, il a donc été isolé pendant 14 jours; la chauve-souris lui a uriné dessus et il a du être isolé une fois de plus; il a aussi trouvé une tique vivante sur la chauve-souris.

La pratique de recherche coutumière du WHCDC consiste à extraire de manière chirurgicale l'ADN et l'ARN de ces animaux pour séquençage. Les échantillons et les déchets pourraient être contaminés par des agents pathogènes. La salle de mise en œuvre est à seulement 280 mètres de South China Seafood City, le marché aux fruits de mer de Huanan. Elle est également proche de l'hôpital Concord où un groupe de médecins a diagnostiqué le nouveau coronavirus pour la première fois. Le rapport estime que bien que des preuves concluantes soient encore nécessaires à l'avenir, on pense que le virus pourrait s'être infiltré dans les environs et avoir infecté les patients initiaux.

Pourtant cette piste n'a pas été creusée et tous les projecteurs se sont braqués sur le maintenant très célèbre laboratoire P4.
 

On s'acharne sur l'Institut de Virologie

Quant à l'Institut de virologie de Wuhan, qui se trouve à 30 kilomètres de marché humide de Huanan, il a suivi la recherche sur le virus du SRAS-CoV en 2003, comme l'utilisation de méthodes de génétique inverse. Par conséquent, la « spéculation directe » fait référence à la possibilité que le laboratoire ait divulgué le SARS-CoV ou ses dérivés.

Le rapport conclut que certaines personnes sont préoccupées par l'évolution du coronavirus 2019-nCoV. Outre la réorganisation naturelle et l'origine de l'hôte intermédiaire, le coronavirus mortel peut également provenir du laboratoire de Wuhan. Le niveau de sécurité du laboratoire biologique à haut risque pourrait devoir être renforcé mais il est déjà le plus élevé du pays (P4). Des réglementations doivent être prises pour maintenir ce genre de laboratoires à l'écart du centre-ville et d'autres endroits densément peuplés.

Mais rappelons quand même qu'il s'agit d'un laboratoire de haute sécurité, contrairement au CDC qui a une cote de biosécurité P2 moins élevée. Et ce genre de laboratoire n'a pas besoin de conserver des chauves-souris vivantes car il est bien plus pratique d'effectuer des cultures de virus et de les stocker dans des frigos. Voir aussi l'article qui donne 6 raisons pour lesquelles le coronavirus ne peut pas avoir fuité de ce laboratoire P4.

Peut-être que l'acharnement sur l'Institut de Virologie n'est qu'un leurre pour ne pas qu'on s'intéresse au vrai laboratoire qui est en cause et au sujet duquel les autorités chinoises sont parfaitement au courant.

Shi Zhengli, une chercheuse de l'Institut de virologie de Wuhan, a déclaré le 2 février qu'elle « jurait sur sa vie » qu'il ne provenait pas de son laboratoire, faisant référence au « nouveau coronavirus » qui est « la punition de la nature pour les habitudes de vie non civilisées des humains », ce qui signifie qu'il est lié à la faune sauvage. Peter Daszak, un partenaire de longue date de Shi Zhengli et un écologiste des maladies de l'organisation américaine à but non lucratif Environmental Ecology and Health Alliance, a également déclaré que la fuite de laboratoire est une « théorie du complot ».

Une campagne médiatique pour faire pression sur la Chine

Mais plus qu'une théorie du complot, c'était une campagne médiatique orchestrée par les dirigeants en Amérique et en Europe pour faire croire que la Chine est responsable de la pandémie de COVID-19. Cette campagne va de pair avec une vague de poursuites judiciaires visant la Chine, lui demandant des milliers de dollars de dommages et intérêts à verser aux États-Unis et à ses alliés européens. Et au centre de cette campagne se trouvent des allégations infondées selon lesquelles le coronavirus à l’origine du COVID-19 s’est échappé du laboratoire de virologie à Wuhan.

Cet institut fut fondé en 2015 en tant que laboratoire de haute sécurité P4, en collaboration avec le laboratoire national américain de Galveston au Texas et l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) en France, pour étudier des agents pathogènes très dangereux.

Peter Navarro, négociateur américain aux affaires commerciales, a affirmé :

Ce que nous savons, c’est que le point zéro de ce virus se trouvait à quelques kilomètres de ce laboratoire  

Mais c'est faux. Le laboratoire se trouve à 30 km de là. Rappelons tout d'abord les faits.

La chronologie de l'apparition du coronavirus à Wuhan

L'excellent journal South China Morning Post, basé à Hong Kong, a rapporté au mois de mars 2020 qu'un homme de 55 ans pouvait avoir attrapé le COVID le 17 novembre 2019. Cette information n'a cependant pas été confirmée par les autorités. Le premier cas confirmé de COVID-19 est apparu le 1er décembre 2019, mais il n'avait aucun lien avec le Marché de fruits de mer de Huanan. Par la suite, le 9 janvier 2020, la chaîne de télévision publique chinoise CCTV a rapporté que l’éclosion de l'épidémie avait été détectée le 12 décembre. C'est donc la version officielle. Des cas de pneumonie atypique étaient apparus dans les hôpitaux locaux. L'Hôpital de Jinyintan fut l'un des premiers hôpitaux à admettre des patients atteints de cette maladie étrange. Six des sept premiers patients étaient des vendeurs ou des livreurs travaillant au marché de Huanan. Le 21 décembre, le CDC chinois publie un rapport sur un groupe de patients atteints d'une « pneumonie de cause inconnue ».

Alors que des patients ayant eu contact avec le marché étaient de plus en plus admis pour une maladie grave semblable à une pneumonie, le comité municipal de la santé de Wuhan a publié un avis urgent le 30 décembre sur son compte de médias sociaux Weibo. À ce moment, la séquence génétique du pathogène était considérée à tort comme celle du SRAS qui avait causé des morts en 2003.

Des médecins, dont le Dr Li Wenliang, un ophtalmologiste à l'hôpital central de Wuhan, ont partagé ces informations sur Internet. Lorsque c'est devenu viral, Li Wenliang a été sévèrement réprimandé par les autorités pour avoir répandu des fakes news et « perturbé gravement l'ordre social » et il a été contraint de signer des aveux. Il a contracté l'infection le 12 janvier et il décède le 7 février 2020.

Le 1er janvier, les autorités chinoises ont fermé le marché des fruits de mer de Huanan. Le 2 janvier, 41 patients ont été hospitalisés pour des infections confirmées en laboratoire. Ils ont été transférés à l'hôpital Jinyintan à Wuhan. 27 de ces patients étaient liés au marché humide. Tout le monde, y-compris l'OMS, pensait donc que l'origine du virus était ce marché.

Les scientifiques chinois du CDC ont déterminé la séquence génétique du nouveau virus le 3 janvier. Le 7 janvier, les autorités chinoises supprimaient toutes les informations publiées par les médias sociaux sur l'épidémie. L'Organisation mondiale de la santé a confirmé qu'un nouveau coronavirus avait été isolé le 9 janvier et c'est également la date du premier décès. Le 13 janvier, des virologues chinois publient de leur propre chef la séquence du génome du virus dans le but de la partager avec la communauté scientifique mondiale. Le 15 janvier survient le second décès.

Au 21 janvier, 291 cas au total avaient été signalés dans les principales villes de Chine. Le gouvernement chinois a commencé à prévenir les responsables locaux sur le fait de ne plus cacher la propagation du nouveau coronavirus. Il a également été révélé par la suite que le président Xi Jinping était au courant de l'épidémie plus tôt qu'on ne le pense. Le 24 janvier toute la province du Hubei (une population grande comme celle de la France) est placée sous quarantaine stricte.

L' OMS n'a trouvé aucun hôte intermédiaire

Un responsable de l'Organisation mondiale de la santé a déclaré le 11 février, après que le ministère chinois de la Santé eut divulgué le séquençage du gène viral, que les scientifiques ont découvert que le nouveau coronavirus pouvait provenir de chauves-souris, puis avoir été transféré vers un hôte intermédiaire avant d'infecté des humains. Cependant, on ignore pour l'instant quel animal est l'hôte intermédiaire. Sylvie Briand, directrice du Département de la gestion des risques liés aux maladies infectieuses, a assisté à une conférence de presse au siège de Genève et a déclaré qu'après l'arrivée des scientifiques au South China Seafood Market à Wuhan, la zone touchée par l'épidémie, un grand nombre de chauves-souris n'ont pas été trouvées. Pendant un temps on a mis en cause le pauvre pangolin mais, encore une fois, c'était une fausse piste.

Lors de la (15e) conférence de presse du Mécanisme conjoint de défense et de contrôle du Conseil des affaires d'État, Wu Yuanbin, directeur du Département du développement social et de la technologie du ministère des Sciences et de la Technologie, a déclaré que les « avis directeurs sur le renforcement de la gestion de la biosécurité des laboratoire de microbiologie virale de haut niveau » avaient été publiés, exigeant de toutes les autorités compétentes un renforcement de la gestion des laboratoires, notamment en ce qui concerne les virus, pour assurer la sécurité biologique.

La dissimulation par les chinois sous la couverture de l'OMS

Une dissimulation de la vérité par les Chinois était-elle responsable du comportement bizarre de l'OMS au début de la crise ? Les 9 et 11 janvier 2020, l'OMS a publié des tweets étranges, minimisant la situation ou essayant de décourager les mesures concernant les voyages mondiaux qui étaient attendus. Le 9 janvier 2020, le rapporteur officiel de l'OMS sur le compte Twitter de l'organisation disait à 23 h 58 : « Un nouveau coronavirus émerge périodiquement comme nous l'avons vu. Le SRAS est apparu en 2002 et le MERS a émergé en 2012. Plusieurs coronavirus connus circulent actuellement chez des animaux qui n'ont pas affecté l'homme.  »

Le 11 janvier 2020, ils ont donné suite à un avis aux voyageurs comme suit : « L'OMS ne recommande aucune mesure de santé spécifique pour les voyageurs à destination et en provenance de Wuhan en Chine. On considère généralement que le filtrage d'entrée offre peu d'avantages, tout en nécessitant des ressources considérables.  » Même le contrôle d'entrée des passagers de Wuhan ou de Chine a été découragé.

Est-ce que l'OMS a été induite en erreur par les Chinois ou que sa direction qui est dirigée par le plutôt tordu Tedros Adhanom Ghebreyesus a tout fait pour ne pas informer le monde sur les faits réels qui se passaient en Chine afin que les Chinois puissent au mieux se dérober à leurs responsabilités et au pire dissimuler l'origine, la nature et l'ampleur de la pandémie ? On peut légitimement se poser la question surtout quand on connait un peu l'histoire du personnage qui était auparavant un bourreau africain qui a dirigé des génocides dans son pays.

Enfin, pourquoi la Chine a-t-elle abusé pour le mois de mars de sa présidence tournante du Conseil de sécurité des Nations Unies (CSNU) pour faire échouer une enquête sur le Covid-19 demandée par l'Estonie appelant à une transparence totale sur l'épidémie. Cette subversion de la Chine pour des motifs techniques spécieux a été effrontément exécutée à un moment où le bilan des morts a commencé à augmenter dans le monde et où les pays les uns après les autres étaient contraints de décréter des confinements. Le CSNU s'est finalement réuni pour la première fois pour discuter de la pandémie de Covid-19 le 9 avril 2020, seulement après que la République dominicaine ait pris la présidence tournante.

Pour le président de la république française, « des choses se sont passées qu'on ne sait pas »... Mais lui doit bien être dans le secret et il nous cache ce qu'il sait réellement depuis le début de la crise. Il mérite donc sa place sur le banc des accusés au même titre que les autres, et peut-être plus encore, car il n'a pas manqué d'abuser de sa position et de ce qu'il sait pour soumettre son peuple a des lois liberticides dignes de la Russie Soviétique.



Le lien vers l'article dans sa version d'origine : lien

Lien vers une copie de l'article original du professeur Xiao Botao de l'Université de technologie de Chine méridionale :

https://fr.scribd.com/document/447056518/Originsof2019-NCoV-XiaoB-Res

Autres sources : https://www.wsws.org/fr/articles/2020/04/04/wuha-a04.html

https://www.deccanchronicle.com/opinion/columnists/260420/does-china-have-a-case-to-answer-on-covid-19.html

Article publié initialement en chinois le 15-02-2020 à 13:10:49
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Brillamment traduit et mis à jour par dramatic.fr

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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le , il y a moins d'un an.