L'origine du virus

Coronavirus
Depuis le début de l'épidémie de COVID-19 en décembre 2019, Une quantité sans précédent de recherches s'est concentrée uniquement sur la compréhension du nouveau coronavirus qui a coûté la vie à plus de 150 000 personnes à travers le monde. Et tandis que les scientifiques ont appris à connaître certains des détails les plus intimes du virus appelé SARS-CoV-2, une question a éludé toutes les réponses définitives : d'où venait le virus ?

De nombreuses hypothèses ont été avancées pour expliquer la provenance réelle du nouveau coronavirus (SARS-CoV-2). Les premiers rapports indiquaient le marché humide des fruits de mer de Huanan à Wuhan, en Chine, qui vendait du poisson vivant et d'autres animaux, comme le source d'infection, mais des études ultérieures ont remis cela en question. En effet, certains des premiers cas n'avaient aucun lien avec ce marché, selon la recherche publiée le 15 février dans la revue The Lancet. Étant donné l'incertitude, beaucoup ont suggéré qu'un laboratoire à Wuhan pourrait être la source réelle du nouveau coronavirus.

Marché humide des fruits de mer de Huanan
Marché de Huanan fermé le 1er janvier

Peter Forster, un généticien de Cambridge, a comparé des séquences du génome du virus recueillies au début de l'épidémie de Chine – et plus tard dans le monde – il a identifié trois souches dominantes.

Au début de l'épidémie, deux souches semblent avoir été en circulation à peu près en même temps – la souche A et la souche B – avec une variante C se développant plus tard à partir de la souche B.

Mais dans une découverte surprise, la version ayant la similitude génétique la plus étroite avec le coronavirus de chauve-souris n'était pas la plus répandue au début de la ville de Wuhan, dans le centre de la Chine, mais plutôt associée à une dispersion de premiers cas dans la province du sud du Guangdong.

Entre le 24 décembre 2019 et le 17 janvier 2020, explique Forster, seuls trois des 23 cas à Wuhan étaient de type A, tandis que les autres étaient de type B. Cependant, chez les patients de la province du Guangdong, cinq sur neuf avaient un type A de le virus.

Plusieurs experts ont dit que nous ne saurons peut-être jamais d'où provient ce coronavirus mortel. Parmi les nombreuses théories qui circulent on trouve celle qui veut que le SARS-CoV-2 soit apparu naturellement, après être passé des chauves-souris à un animal secondaire puis aux humains; celle où il aurait été délibérément conçu en laboratoire et enfin celle où il se serait accidentellement échappé d'un biolab de haute sécurité, le Wuhan Institute of Virology (WIV) en Chine, par exemple. Le chef du laboratoire du WIV, pour sa part, a catégoriquement nié tout lien avec l'institut.

Le 18 avril 2020, le vice-directeur du WIV, Zhiming Yuan, a déclaré « qu'il n'y a aucun moyen que ce virus vienne de nous. Nous avons un régime réglementaire strict et un code de conduite de la recherche, nous sommes donc confiants. »

En outre, la notion que le SARS-CoV-2 a été génétiquement modifié est une pure conspiration, ont déclaré des experts, mais il est toujours impossible d'exclure la notion que les scientifiques chinois étudiaient un coronavirus naturel qui s'est ensuite « échappé » du laboratoire. Pour prouver l'une de ces théories, il faut des données et des informations transparentes, ce qui ne se produira pas en Chine, selon les scientifiques. Plusieurs experts ont déclaré à différents médias que le scénario le plus probable était que le SARS-CoV-2 se serait produit naturellement.

Dans cet article, nous examinons les principales histoires sur l'origine du virus les plus répandues, et examinons les preuves pour ou contre chaque hypothèse proposée. Les hypothèses ne sont pas énumérées dans un ordre précis, du moins elle ne sont pas forcément dans l'ordre du moins probable au plus probable, sur la base des preuves actuellement disponibles.

Bien qu'aucun des éléments de preuve individuels décrits ci-dessous n'identifie définitivement l'origine du virus, la prépondérance des éléments de preuve, lorsqu'ils sont réunis, indique actuellement une origine naturelle avec une transmission zoonotique ultérieure des animaux aux humains, plutôt qu'une origine de bio-ingénierie ou de fuite d'un laboratoire. Mais on ne sait jamais...

Hypothèse 1 : le nouveau coronavirus est créé par l'homme par manipulation génétique
La longue histoire du laboratoire de virologie de Wuhan
Hypothèse 2 : le nouveau coronavirus a été créé en tant qu'arme biologique ou pour des applications sanitaires
Hypothèse 3 : le nouveau coronavirus a évolué naturellement et l'épidémie a commencé par une infection zoonotique
Hypothèse 4 : Le nouveau coronavirus est un virus naturel étudié en laboratoire, dont il a été libéré accidentellement ou délibérément
La recherche du « patient zéro »
Quelle est la véritable origine du coronavirus ? Examen des faits
 

Hypothèse 1: le nouveau coronavirus est créé par l'homme par manipulation génétique

Virus de laboratoire
Cette hypothèse a commencé à circuler en février 2020. À ce jour, elle a été largement rejetée par la communauté scientifique mais essentiellement parce qu'elle pointe du doigt une théorie du complot. Certaines des premières affirmations trouvent leur origine dans une préimpression (preprint en anglais : une étude en cours qui n'a pas été revue par des pairs ou officiellement publiée) téléchargée sur ResearchGate par les scientifiques chinois Botao Xiao et Lei Xiao, qui ont affirmé que « quelqu'un était empêtré dans l'évolution du coronavirus 2019-nCoV. En plus des origines de la recombinaison naturelle et de l'hôte intermédiaire, le coronavirus tueur provenait probablement d'un laboratoire de Wuhan  ».

Cependant, le seul élément de preuve que les auteurs ont fourni pour étayer leur conclusion était la proximité des centres de contrôle et de prévention des maladies de Wuhan et de l'Institut de virologie de Wuhan (WIV) du marché des fruits de mer. Ces deux laboratoires sont régulièrement confondus. En parlant du laboratoire de Wuhan il faut bien distinguer les deux. Le Centre de prévention et du contrôle des maladies de la ville (WHCDC), dont « le département des zoonoses est notamment spécialisé dans l'étude des coronavirus de chauves-souris » et au sein duquel « sont gardées des centaines de (celles-ci,) porteuses » de coronavirus, d'après un article de Sciences & Avenir qui note que cette institution est située à 1,6 kilomètre du marché aux animaux et non à 300 mètres comme on a pu le voir certaines fois. Le WHCDC est distinct de l'Institut de Virologie de Wuhan, un laboratoire ultrasecret de type P4 (une norme internationale de sécurité), construit en 2017 avec l'aide de la France – un laboratoire similaire de type P4 se trouve à Lyon. L'Institut de Virologie, au cœur de nombreuses rumeurs, non fondées jusqu'à présent, se situe, quant à lui, à 12 kilomètres du marché.

Institut de Virologie de Wuhan
Institut de Virologie de Wuhan

Les auteurs de l'article incriminant le laboratoire ont ensuite retiré leur article, déclarant que leurs spéculations sur les origines possibles « n'étaient pas étayées par des preuves directes  ». Des copies de l'article original sont toujours disponibles en ligne. L'un des principaux arguments des deux chercheurs chinois concernait les chauves-souris dont le coronavirus serait génétiquement à 96% équivalent au SARS-CoV-2 : ces animaux viendraient du Yunnan, une région éloignée de 1600 km de Wuhan. D'après eux, ce type de chauve-souris n'était pas présent sur le marché considéré comme l'épicentre de l'épidémie, ce qui n'est pas certain, vu le commerce illégal de chauve-souris, répandu en Chine. Par ailleurs, 4% de différence, c'est très peu mais en même temps énorme : la durée pour que les mutations naturelles aient lieu se compte en dizaines d'années. Il y a donc eu un très grand nombre d'intermédiaires entre cette espèce de chauve-souris et l'homme, aujourd'hui largement inconnus.

Le retrait de la préimpression n'a pas empêché cette hypothèse de se propager. Au lieu de cela, sa complexité a continué de croître, certains affirmant que le virus présentait des signes de génie génétique. Certaines de ces allégations étaient basées sur une préimpression téléchargée sur BioRxiv, prétendant montrer que du matériel génétique provenant du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) a été inséré dans le nouveau coronavirus.

Un virus inquiétant créé en Chine en 2013

Dans un article du parisien daté du 5 mai 2013 on apprend que des chercheurs chinois ont fabriqué un virus hybride de la grippe aviaire très dangereux. Des scientifiques tirent la sonnette d'alarme. Utile ou dangereux ? La communauté scientifique mondiale est en émoi depuis l'annonce, vendredi 3 mai 2013, dans la revue américaine « science », de la création d'un dangereux virus hybride par des biologistes chinois. Alors que la Chine se débat avec une nouvelle énième épidémie de grippe aviaire, une équipe de chercheurs de l'université agricole du Gansu a donné naissance à un nouveau virus, mélangeant des gènes de H5N1 et de H1N1.

Le premier, qui a contaminé 628 personnes depuis 2003, mortel dans 60% des cas, peut être transmis à l'homme par les oiseaux, mais pas d'humain à humain. Le H1N1, apparu au Mexique en 2009, n'est pas réputé plus mortel qu'une grippe ordinaire mais il est hautement contagieux. Il aurait infecté un cinquième de la population mondiale lors de la pandémie de cette année là, tuant 18 000 personnes.

Article du Parisien
L'article du Parisien daté de 2013

Le but de l’expérience n’est pas clair

L’hybride made in China a pris le pire des deux, avec cette caractéristique inquiétante : il se transmet très facilement entre deux cochons d’Inde, via les voies respiratoires. Par un simple éternuement, par exemple. Conclusion des chercheurs chinois : le redoutable H5N1 n’a besoin que d’une toute petite mutation pour devenir transmissible entre mammifères ?

« Fallait-il donner ce coup de pouce à la nature juste pour démontrer cela ?  », grondent les spécialistes. La démonstration n’en vaut pas la chandelle au regard des risques. Une erreur de manipulation, une fuite, une mauvaise intention et un virus OGM de ce genre peut aisément « contaminer les gens, provoquer entre 100000 et 100 millions de morts  », estime Simon Wain Hobson de l’Institut Pasteur.

Pour Robert May, ancien président de l’Académie des sciences britannique, l’équipe chinoise a cédé à l’ambition plus qu’au bon sens. Le but de cette expérimentation n’est pas clair. « Ce genre de recherche est inutile à la fabrication d’un vaccin. S’il s’agissait uniquement de démontrer qu’une mutation le rend transmissible entre humains, c’est aussi vain que coûteux : on le sait déjà  », confirme le virologue de Pasteur Jean-Claude Manuguerra. En 2011, des recherches similaires, conduites aux Pays-Bas et aux États-Unis, s’étaient vues interdites de publication, par peur de récupération terroriste, et un moratoire décrété. Il a pris fin... en janvier 2013.

Les risques sont à relativiser selon un médecin

Faut-il s'inquiéter de l'initiative chinoise ? « Les chinois ont autant le droit que les américains de faire des recherches  », sourit l'éminent virologue de l'Institut Pasteur Jean-Claude Manuguerra. Le risque d'une fuite, si redouté s'agissant de la manipulation d'un virus, n'y est pas plus élevé qu'ailleurs. « Les laboratoires que j'ai pu voir là-bas sont flambant neufs. La Chine n'est pas connue pour abriter des terroristes et les autorités sont très sensibles à la biosécurité et la biosureté  », rassure Jean-Claude Manuguerra. Les manipulations génétiques de virus, dont le spécialiste rappelle qu'elles sont un classique de la recherche, se font selon des protocoles stricts, dans des laboratoires « qui ne sont pas ouverts aux quatre vents  ». La pièce est placée en dépression et séparée de l'extérieur par des sas. « Si la préparation, généralement faite en toute petite quantité, s'échappait du poste elle resterait alors aspirée à l'intérieur du labo. » Lorsqu'elle n'est pas détruite, elle est conservée dans des congélateurs verrouillés à double tour... et gardés.

Les expériences Suisses

Des chercheurs aux États-Unis et en Suisse, ont montré en 2015 la capacité effrayante des coronavirus de chauve-souris à prospérer dans les cellules humaines. Dans cet article, publié en 2015 dans la revue Nature Medicine, ils ont décrit comment ils avaient créé un virus chimérique de type SRAS à partir de la protéine de pointe de surface d'un coronavirus trouvé dans les chauves-souris en fer à cheval, appelé SHC014, et l'épine dorsale d'un virus SRAS qui pourrait être cultivé chez la souris. L'idée était d'étudier le potentiel des coronavirus circulant dans les populations de chauves-souris à infecter les humains. Dans une boîte de laboratoire, le coronavirus chimérique pourrait infecter et se répliquer dans les cellules primaires des voies respiratoires humaines; le virus a également pu infecter des cellules pulmonaires chez la souris.

Cette étude a rencontré un certain recul de la part de chercheurs qui considéraient que le risque de ce type de recherche l'emportait sur les avantages. Simon Wain-Hobson, virologue à l'Institut Pasteur de Paris, était l'un de ces scientifiques. Wain-Hobson a souligné le fait que ce virus chimérique « se développe remarquablement bien  » dans les cellules humaines, ajoutant que « si le virus s'échappait, personne ne pourrait prédire sa trajectoire  », a rapporté Nature News.

Mais pour mieux comprendre pourquoi la théorie d'un virus créé par l'homme par manipulation génétique a pris autant d'importance il convient de s'intéresser de près au laboratoire P4 de Wuhan.
 

La longue histoire du laboratoire de virologie de Wuhan

Des scientifiques internationaux ont défendu l'Institut de virologie de Wuhan (WIV), au cœur d'une théorie du complot persistante sur les origines du nouveau coronavirus, soulignant son rôle dans le cadre d'un réseau mondial de recherche sur les agents pathogènes.

En 2015, le WIV est devenu le premier laboratoire chinois à atteindre le plus haut niveau de sécurité de la recherche biologique, ou BSL-4, ce qui signifie que le laboratoire pourrait héberger des recherches sur les agents pathogènes les plus dangereux du monde, tels que les virus Ebola et Marburg. (Le SARS-CoV-2 nécessiterait un BSL-3 ou supérieur, selon les Centers for Disease Control and Prevention.)

Alors que les experts ont déclaré à plusieurs reprises qu'il était hautement improbable que le nouveau coronavirus – nommé Sars-CoV-2 – s'échappe accidentellement du laboratoire, son emplacement dans le centre de la ville chinoise où les premières infections ont été signalées a fait de l'institut une cible dans le jeu du blâme entre les États-Unis et la Chine sur la pandémie.

L'histoire du laboratoire

L'institut de Wuhan a ouvert ses portes en 1956 en tant qu'installation de microbiologie, avec un accent sur l'agriculture. Il a été créé par l'Académie chinoise des sciences, l'Université de Wuhan et l'Université agricole de Chine centrale pour étudier la qualité des sols et les agents pathogènes affectant les plantes et les animaux, selon un rapport de l'époque de l'agence de presse d'Etat Xinhua. Le projet était supervisé par Gao Shangyin, un scientifique chinois qui a obtenu son doctorat de Yale.

Au fil des ans, l'institut a élargi ses recherches pour inclure les maladies infectieuses humaines, mais c'est l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère, ou SRAS (causant plus de 700 décès dans le monde en 2003) qui a conduit la Chine à la nécessité d'un laboratoire capable de mener des recherches sur le groupe mortel et hautement transmissible des agents pathogènes appelés P4.

La Chine décide de mieux lutter contre ces épidémies en construisant un laboratoire P4, consacré à l’étude des virus les plus redoutables (comme Ebola).

Selon un rapport paru dans le journal scientifique China Science Daily pour marquer l'ouverture du nouveau laboratoire en janvier 2018, le directeur de l'institut, Hu Zhihong, a reçu un appel en février 2003 de l'ancien vice-président de l'Académie chinoise des sciences Chen Zhu, lui demandant de superviser la construction d'un laboratoire P4.

La Chine s'est alors tournée vers la France, particulièrement en pointe dans ce domaine, pour surmonter le manque d'expertise locale et les deux pays ont signé un accord en 2004 pour construire le laboratoire de 300 millions de yuans (42,4 millions de dollars) à Wuhan, sur le modèle du laboratoire P4 Jean Mérieux-Inserm à Lyon, où le virus Ebola a été confirmé et caractérisé pour la première fois en 2014.

Cérémonie d'accréditation laboratoire de Wuhan
La Cérémonie de fin des travaux du laboratoire P4 à Wuhan s'est déroulée les 31 janvier et 1er février 2015 d'après la Newsletter n°11 de l'Ambassade de France en Chine daté de Juin 2015 en pdf (voir page 30).

Le 23 février 2017 a été marqué par l'accréditation du laboratoire de Wuhan avec le discours de Bernard Cazeneuve, premier ministre de l'époque, en présence du président-directeur général de l'INSERM, Yves Levy, le mari d'Agnès Buzyn (future ministre de la santé sous macron). Le Discours du Premier ministre à la cérémonie d'accréditation du laboratoire de haute sécurité biologique P4 de Wuhan se trouve sur le site du gouvernement.

La coopération avec les américains

Dès le départ, des scientifiques internationaux ont été étroitement associés au développement du laboratoire hautement spécialisé de l’Institut et se sont maintes fois portés garants de ses procédures de sécurité. De plus, les chercheurs de l’Institut collaborent depuis des années avec leurs homologues mondiaux.

James Le Duc, directeur du Galveston National Laboratory de l'Université du Texas, l'une des plus grandes installations de confinement biologique actives sur un campus américain, a été étroitement impliqué dans la formation du personnel de l'institut de Wuhan avant son ouverture en janvier 2018.

Le laboratoire Galveston de Le Duc a dispensé une formation de courte durée au personnel de l'institut de Wuhan en 2013 et a également accueilli deux scientifiques postdoctoraux de l'établissement, qui ont suivi la formation de près d'un an nécessaire pour accéder de manière indépendante aux installations classées BSL-4, le niveau le plus élevé de sécurité de la recherche biologique.

« Les deux sont depuis retournés à [l'institut] en Chine, où ils ont joué un rôle déterminant dans l'établissement de leur programme de formation en matière de biosécurité pour le nouveau laboratoire BSL-4 et où ils poursuivent leurs recherches indépendantes dans la nouvelle installation », a déclaré Le Duc. « Notre faculté et notre personnel maintiennent le contact et continuent de collaborer scientifiquement avec ces deux scientifiques. »

Shi Zhengli
Le Duc, qui a visité le laboratoire en 2017 avant le début de ses opérations, a déclaré que des scientifiques de l'institut de Wuhan avaient été actifs dans un dialogue continu facilité par des organismes scientifiques des États-Unis et de la Chine, participant aux discussions et partageant leurs travaux. La directrice adjointe de l'institut, Shi Zhengli, dont les travaux de recherche sur les virus chez les chauves-souris en ont fait une cible pour les théoriciens du complot, est la chercheuse qui a découvert le lien entre les chauves-souris et le virus SARS d'origine qui a causé la maladie dans le monde en 2003. « Elle a participé à chacun de nos dialogues; à chaque session, elle a été pleinement engagée, très ouverte et transparente sur son travail et désireuse de collaborer  », a indiqué James Le Duc.

Le Duc a déclaré que les preuves montraient que le nouveau virus n'était pas le résultat d'un génie génétique intentionnel et qu'il provenait presque certainement de la nature, étant donné sa grande similitude avec d'autres coronavirus associés aux chauves-souris. Il a également affirmé que le laboratoire « est de qualité et de sécurité comparables mesures que celles actuellement en vigueur aux États-Unis ou en Europe  ».

Peter Daszak, président de l'Alliance EcoHealth à but non lucratif basée à New York, qui a été impliqué dans la recherche sur les coronavirus de chauve-souris en Chine et en Asie du Sud-Est pendant 15 ans, a exprimé sur Twitter sont ressenti par rapport à la campagne pour discréditer l'institut et Shi Zhengli.

Dans un tweet d'avril 2020, Daszak a déclaré que Shi avait été insultée et menacée par des théoriciens du complot aux États-Unis et en Chine. « Virologue de classe mondiale, d'abord pour identifier l'origine de Sars-CoV-2 et merveilleuse personne généreuse. Elle devrait être saluée comme un héros, non vilipendée. »

Les dispositions en matière de sécurité

Les exigences de sécurité pour le laboratoire P4 sont strictes, obligeant les chercheurs à suivre des directives de sécurité strictes qui incluent le filtrage de l'air, le traitement de l'eau et des déchets avant leur sortie et nécessitant que le personnel du laboratoire prenne une douche et change de vêtements avant et après son entrée dans l'établissement, a rapporté Nature News en 2017. Les chercheurs doivent porter des combinaisons à pression positive et travailler en continu de quatre à six heures, sans salle de bain ni pause-repas. Selon un article sur la sécurité publié sur le site Web de l'institut en 2019, ils doivent également changer de vêtements et subir une procédure de désinfection chimique qui prend une demi-heure à l'entrée et à la sortie de l'établissement.

« Parce que le laboratoire P4 recherche des micro-organismes hautement pathogènes, à l'intérieur du laboratoire, une fois que les tubes à essai viraux ont été ouverts, c'est comme ouvrir la boîte de Pandore », a précisé la note. « Ces virus peuvent aller et venir sans laisser de trace, et bien qu'il existe divers mesures de protection, elles exigent toujours que le chercheur agisse avec prudence pour éviter les risques d'erreurs opérationnelles. »

Song Donglin, chef du projet de laboratoire, a déclaré au Guangzhou Daily en 2018 que les travaux visant à rendre le laboratoire apte à gérer les agents pathogènes dangereux avaient inclus l'installation d'un système de traitement des eaux usées et de survie au rez-de-chaussée de son bâtiment principal.

Les principaux laboratoires, ainsi que les systèmes de filtration et de canalisation, sont situés aux deuxième et troisième étages tandis que le niveau supérieur est consacré à un système de climatisation.

Mais ces types de laboratoires suscitent des inquiétudes chez certains scientifiques qui s'inquiètent des risques encourus et de l'impact potentiel sur la santé publique en cas de problème. Le WIV n'était pas à l'abri de ces préoccupations.

En 2018, après que des diplomates scientifiques de l'ambassade des États-Unis à Pékin aient visité le WIV, ils étaient tellement préoccupés par le manque de sécurité et de gestion au laboratoire que les diplomates ont renvoyé deux avertissements officiels aux États-Unis. Un des mémos officiels, obtenu par Le Washington Post a suggéré que les travaux du laboratoire sur les coronavirus de chauves-souris susceptibles de se transmettre aux humains pourraient risquer de provoquer une nouvelle pandémie de type SRAS, a écrit le chroniqueur du Post, Josh Rogin.

« Lors d'interactions avec des scientifiques du laboratoire WIV, ils ont noté que le nouveau laboratoire souffrait d'une grave pénurie de techniciens et d'enquêteurs dûment formés nécessaires pour faire fonctionner en toute sécurité ce laboratoire à haut confinement  », ont déclaré les responsables dans leur mémo daté du 19 janvier 2018.

Lorsque des rapports sur le coronavirus sont apparus pour la première fois en Chine, le conseiller adjoint américain à la sécurité nationale, Matthew Pottinger, aurait soupçonné un lien potentiel avec les laboratoires chinois. À la mi-janvier, selon un rapport du New York Times, Pottinger a demandé à des agences de renseignement comme la CIA, en particulier des personnes ayant une expertise sur l'Asie et les armes de destruction massive, d'enquêter sur cette idée. Ils sont revenus les mains vides, a rapporté le Times.
 

Hypothèse 2: le nouveau coronavirus est créé en tant qu'arme biologique ou pour des applications sanitaires

Luc Montagnier
Un préprint publié initialement sur BioRxiv, prétendait montrer que du matériel génétique provenant du virus du VIH a été inséré dans le nouveau coronavirus. Cette étude a révélé des défauts importants dans la conception et l'exécution et a été retirée plus tard, expliquant que « non, les "insertions du VIH" n'ont pas été identifiées dans le coronavirus 2019 ». Cependant, malgré la mauvaise qualité de la préimpression, cela n'empêche pas cette spéculation sans fondement d'être promue par des blogs tels que Zero Hedge, Infowars, Natural News, et même certains scientifiques comme Luc Montagnier, un virologue français qui a co-découvert le VIH, mais est récemment devenu le promoteur de nombreuses théories non étayées. Ce dernier pense que les chinois ont créé ce virus dans une tentative avortée de fabriquer un vaccin contre le VIH et que leur virus leur a échappé.
 
Les allégations de Luc Montagnier
Mais les scientifiques qui ont examiné la préimpression ont souligné que ces soi-disant insertions sont des séquences génétiques très courtes et très communes qui sont également présentes dans de nombreuses autres formes de vie, telles que la bactérie Magnetospirillum magnetotacticum, l'araignée Araneus ventricosus et les parasites Cryptosporidium et Plasmodium malariae, qui provoquent respectivement la cryptosporidiose et le paludisme.

Trevor Bedford, virologue au Fred Hutchinson Cancer Research Center et professeur à l'Université de Washington, a expliqué sur Twitter que « un simple BLAST de séquences aussi courtes montre [une] correspondance avec une grande variété d'organismes. Aucune raison de conclure au VIH. […] Ces "encarts" ne sont rien du genre proposé par le papier et sont plutôt apparus naturellement dans les ancêtres des virus de la chauve-souris. »

En d'autres termes, les séquences analysées par les auteurs de l'étude étaient si courtes qu'il est facile de trouver des similitudes avec une grande variété d'organismes, y compris le VIH. Une analogie serait de rechercher un mot court et couramment utilisé, comme « ciel » , dans un moteur de recherche et prétendre que les résultats de la recherche affichent un contenu identique ou similaire les uns aux autres uniquement en raison de ce seul mot.

Une autre version de l'histoire du virus d'ingénierie a déclaré qu'une séquence "pShuttle-SN" est présente dans le nouveau coronavirus. Le vecteur pShuttle-SN a été utilisé pendant les efforts pour développer des candidats pour un vaccin contre le SRAS et a donc été utilisé pour étayer les allégations. Ces affirmations sont apparues dans des blogs tels qu'Infowars, Natural News et The Epoch Times. Cependant, l'analyse de la séquence génomique du nouveau coronavirus a montré qu'aucune séquence artificielle n'était présente.

Les armes biologiques

drapeau israelien
D'autres allégations concernant les prétendues origines artificielles du virus l'ont lié à la recherche sur les armes biologiques. Elles sont apparues dans des articles tels qu'une histoire du 22 février 2020 par le New York Post, que nous avons également examinée et que les scientifiques ont jugée de faible crédibilité scientifique. L'article n'a fourni aucune preuve que le nouveau coronavirus est lié à la recherche sur les armes biologiques.

À l'heure actuelle, à l'exception du président Trump et de son personnage de Pompeo, peu de gens sont convaincus que Covid-19 est un virus chinois. Une enquête devrait également examiner les laboratoires russes, britanniques, français, allemands, etc. et leurs dossiers de sécurité. Sans oublier bien évidemment Israël, avec ses vastes laboratoires de guerre biologique et ses installations d'ADM qui doivent également faire l'objet d'un examen approfondi.

Au cours de son premier mandat à la tête d'Israël, M. Netanyahu a autorisé une tentative risquée d'assassiner l'étoile montante palestinienne et chef du Hamas, M. Khaled Meshaal, dans la capitale jordanienne Amman. Cinq agents du Mossad, se faisant passer pour des touristes canadiens, ont été envoyés à Amman. Ils ont tendu une embuscade à M. Meshaal au coin d'une rue et ont pulvérisé du poison dans son oreille gauche et s'attendaient à ce qu'il meure dans les 48 heures.

Mais leur plan a échoué. L'un des gardes du corps de Meshaal a pourchassé les deux agents du Mossad qui avaient mené l'opération et, avec l'aide d'un officier de l'Armée de libération de la Palestine, a réussi à les capturer.

Au lieu de s'échapper à la frontière comme ils l'avaient prévu, le reste de l'équipe du Mossad a été pris au piège à l'ambassade d'Israël à Amman. M. Netanyahu n'a eu d'autre choix que de négocier avec le roi Hussein de Jordanie et de plaider pour le retour de ses assassins. Le roi, qui était en train de mourir d'un cancer, a fait un marché difficile. Israël a dû fournir immédiatement l'antidote au poison qui tuait M. Meshaal. Netanyahu a également dû accepter de libérer neuf Jordaniens et soixante et un prisonniers palestiniens parmi eux, Sheikh Ahmed Yassin, le chef spirituel du Hamas et à l'époque, l'ennemi le plus détesté d'Israël.

Mais voici le morceau étonnant de cette saga. Le poison utilisé par Israël est un poison à action lente mais mortelle qui attaque progressivement le centre respiratoire du cerveau, conduisant à la mort. Le médecin qui a relancé Meshaal a décrit son état comme une carence respiratoire en oxygène. On ne sait pas quel type d'agent a été utilisé par le Mossad contre Meshaal, mais quelques faits sont connus. Israël a employé un agent biologique / chimique à effet respiratoire. Israël possédait l'antidote de son agent mortel. Benjamin Netanyahu en tant que premier ministre Israélien, a autorisé l'assassinat bâclé et l'utilisation d'une arme biologique / chimique.

 
Cette histoire est relatée dans The Jerusalem Post et n'a rien de secret.

A noter aussi qu'Israël n'est pas signataire de la Convention sur les armes biologiques et qu'en 2005 ils ont utilisé des munitions au soufre dans la guerre contre le Liban. Elles avaient pour effet de sectionner des membres et les plaies étaient immédiatement cautérisées sous l'effet de la chaleur.

Il est généralement admis que l'Institut israélien de recherche biologique Ness Ziona développe des vaccins et des antidotes pour la guerre chimique et biologique. En 2012, Haaretz a écrit du laboratoire de Ness Ziona que c'est une :

« Institution qui se retrouve très rarement dans les nouvelles, et quand c'est le cas, c'est généralement à cause d'une controverse ou autre. Selon des sources israéliennes, l'institut développe des produits pharmaceutiques, des vaccins, des traitements et des anticorps pour protéger les Israéliens des produits chimiques (gaz) ou les armes biologiques. C'est avec ses projets de recherche civile. »

Haaretz poursuit : « Selon des rapports étrangers, il développe également des armes chimiques et biologiques. L'un de ces rapports indique que les scientifiques de l'institut ont développé le poison qui devait éliminer le chef politique du Hamas Khaled Meshaal lors de l'attaque bâclée du Mossad contre lui à Amman en 1997. »

Tous les détectives qui examineront le laboratoire Ness Ziona devront comprendre comment l'institut israélien est déjà si avancé dans le développement d'un vaccin contre le Covid-19. Selon la presse israélienne, un nouveau vaccin contre le virus corona est déjà testé à l'institut.

Non seulement Ness Ziona est à l'avant de la course au vaccin Corona, mais aussi Migal, une autre société israélienne. Elle a annoncé à la fin de Février qu'elle était presque prête pour un vaccin. Les détectives devrait vérifier si Migal, comme d'autres laboratoires dans le monde, est un environnement sûr et que ce n'est pas de ce laboratoire de Galilée qu'un virus minuscule mais vicieux a échappé à ses gardiens.

Le magazine Foreign Policy a révélé il y a quelques semaines (en mars) que l'apparition précoce du virus Corona en Iran, qui avait rendu malades le gouvernement et les chefs militaires, avait fait croire à certains responsables iraniens que le coronavirus faisait partie d'une « campagne militaire américano-sioniste de guerre biologique  » contre leur république et ses dirigeants.

Le virus est-il une arme biologique confectionnée en laboratoire ?
Je ne suis pas en mesure de produire des preuves incriminantes contre une personne, une institution ou un État, pourtant, je maintiens que l'évaluation de la crise du coronavirus comme un crime peut faire en sorte que ceux qui prévoient de survivre à la pandémie se sentent un peu plus en sécurité dans un monde qui, il y a longtemps, a perdu son chemin.

Une origine naturelle qui arrange tout le monde

Le pangolin
Le pangolin
Le 17 mars 2020, un groupe de scientifiques a publié les résultats d'une analyse génomique du nouveau coronavirus dans Nature Medicine, qui a établi que le SARS-CoV-2 est d'origine naturelle, probablement originaire de pangolins ou de chauves-souris (ou les deux) et développant plus tard la capacité d'infecter les humains. Leur recherche s'est concentrée principalement sur la protéine dite spike (S), qui est située à la surface de la membrane enveloppante du SARS-CoV-2. La protéine S permet au virus de se lier à une cellule humaine et après l'épidémie de SRAS de 2003-2005, les chercheurs ont identifié un ensemble d'acides aminés clés au sein de la protéine S qui confèrent au SARS-CoV-1 une super-affinité pour le récepteur cible ACE2 situé à la surface des cellules humaines.

Étonnamment, la protéine S du SARS-CoV-2 ne contient pas cet ensemble optimal d'acides aminés, mais elle est néanmoins capable de se lier avec ACE2 avec une affinité plus grande que SARS-CoV-1. Ensemble, ces résultats suggèrent fortement que le SARS-CoV-2 a évolué indépendamment de l'intervention humaine et sape l'affirmation selon laquelle il est d'origine humaine. En effet, si les scientifiques avaient tenté de concevoir une liaison améliorée de l'ACE2 dans un coronavirus, la meilleure stratégie aurait été de maîtriser des séquences d'acides aminés déjà connues et efficaces décrites dans SARS-CoV-1 afin de produire une conception moléculaire plus optimale pour SARS-CoV-2. Les auteurs de l'étude Nature Medicine ont conclu que « Nos analyses montrent clairement que le SARS-CoV-2 n'est pas une construction de laboratoire ou un virus délibérément manipulé. »

En résumé, l'hypothèse selon laquelle le virus est créé par l'homme ou fabriqué de quelque manière que ce soit n'est pas prise en charge et n'est pas cohérente avec les preuves disponibles, ce qui conduit Bedford à évaluer la probabilité que cette hypothèse soit correcte comme extrêmement improbable. Kristian Andersen, professeur au Scripps de San Diego a déclaré au cours d'un séminaire en ligne, « Je sais qu'il y a eu beaucoup de discussions sur les armes biologiques chinoises, la bio-ingénierie et l'ingénierie en général. Tout cela, je peux le dire, est totalement incompatible avec les données  ».

Comme Andersen, d'autres scientifiques ont expliqué à plusieurs reprises qu'il n'y avait aucune preuve pour soutenir l'affirmation selon laquelle le virus était d'origine humaine. Dans une déclaration publiée le 19 février dans The Lancet, 27 éminents scientifiques de la santé publique aux États-Unis, en Europe, au Royaume-Uni et en Australie, et l'Asie ont cité de nombreuses études de plusieurs pays qui « concluent massivement que ce coronavirus est originaire de la faune sauvage comme l'ont fait tant d'autres agents pathogènes émergents  ».

Hypothèse 3: le coronavirus a évolué naturellement et l'épidémie a commencé par une infection zoonotique

Les virologues expliquent que l'hypothèse la plus probable est que l'épidémie a commencé par une infection zoonotique naturelle (qui est transmise des animaux aux humains).

Le laboratoire de Wuhan au centre de toutes les spéculations avait depuis longtemps sonné l'alarme sur le risque de coronavirus de type SRAS qu'ils avaient étudié et qui était capable d'engendrer une pandémie.

La chef de la recherche sur les coronavirus des chauves-souris du laboratoire, Shi Zhengli, a publié des recherches le 30 novembre 2017 dans la revue PLOS Pathogens qui a retracé la pandémie de coronavirus du SRAS en 2003 à une seule population de chauves-souris en fer à cheval dans une grotte isolée de la province du Yunnan. Les chercheurs ont également noté que d'autres coronavirus de type SRAS découverts dans cette grotte utilisaient le récepteur ACE2 pour infecter les cellules et pouvaient « se répliquer efficacement dans les cellules des voies aériennes humaines primaires  », ont-ils écrit. (Le SRAS et le SARS-CoV-2 utilisent tous deux le récepteur ACE2 comme point d'entrée dans les cellules.)

Zhengli et ses collègues ont souligné l'importance de surveiller et d'étudier les coronavirus du SRAS pour aider à prévenir une autre pandémie.

« Ainsi, nous proposons que la surveillance de l'évolution du SARS-CoV sur ce site et sur d'autres sites se poursuive, ainsi que l'examen du risque de comportement humain pour les infections et les enquêtes sérologiques des personnes, afin de déterminer si les retombées se produisent déjà sur ces sites et de concevoir une intervention et des stratégies pour éviter l'émergence future de la maladie », ont-ils écrit.

« Sur la base d' aucune donnée, mais simplement [un] scénario probable est que le virus est passé des chauves-souris à certaines espèces de mammifères, actuellement inconnu malgré les spéculations, [et] s'est propagé aux humains  », a déclaré Gerald Keusch, directeur associé de la Boston University National Laboratories des maladies infectieuses émergentes. « Cet événement de débordement a peut-être eu lieu avant que le virus ne fasse son entrée sur un marché d'animaux vivants, qui a ensuite agi comme un cadre amplificateur avec de nombreuses autres infections qui se sont propagées par la suite et le reste appartient au passé  », a déclaré Keusch. « La chronologie est floue et je ne pense pas que nous ayons de vraies données à dire quand ces choses ont commencé, en grande partie parce que les données sont retenues de l'inspection  », a déclaré Keusch à Live Science.

D'après ce que nous savons des caractéristiques génomiques du virus, elles indiquent fortement une origine naturelle. Par exemple, si un virus s'était échappé d'un laboratoire, son génome serait probablement plus similaire à celui des souches virales cultivées dans ce laboratoire. Cependant, comme le montre cet arbre phylogénétique de Bedford (voir figure ci-dessous), le SARS-CoV-2 ne se regroupe pas dans la même branche que le coronavirus de type SRAS WIV1 (WIV1) et le SARS-CoV-1, qui sont des souches de laboratoire communément cultivées présentant la similitude la plus étroite avec le SARS-CoV-2 à l'installation WIV, qui est le laboratoire que certains ont suggéré, pourrait être une source potentielle de fuite de laboratoire. Le SARS-CoV-2 s'aligne le plus étroitement sur les coronavirus isolés dans la nature à partir de chauves-souris et de pangolins, ce qui indique qu'il est plus susceptible de provenir d'une source naturelle que d'un laboratoire.

L'arbre phylogenique du coronavirus
Aarbre phylogenique du coronavirus par Bedford

En outre, SARS-CoV-2 présente des caractéristiques évolutives qui suggèrent que le virus est originaire d'animaux et a sauté à l'homme. L'ancêtre le plus proche séquencé de SARS-CoV-2 est RaTG13, un coronavirus de chauve-souris avec environ 96% d'identité de séquence génomique. Mais le SARS-CoV-2 possède également des caractéristiques qui le distinguent de RaTG13 et d'autres coronavirus de type SRAS, y compris le SARS-CoV-1. Comme mentionné dans la section précédente, ces caractéristiques sont les suivantes : mutations dans le domaine de liaison aux récepteurs (RBD) de la protéine S, un site de clivage polybasique et un site d'addition de glycane lié à O proche dans la protéine S. Les mutations dans le RBD de la protéine S ressemblent à celles de certains coronavirus de pangolin, suggérant que le virus a fait un saut des chauves-souris à un intermédiaire (peut-être des pangolins), puis plus tard chez l'homme.

Christian Stevens a expliqué dans un article que le site de clivage polybasique et les ajouts de glycane liés à l'O à la protéine S n'ont pas été identifiés dans les bétacoronavirus de chauve-souris ni dans les bétacoronavirus de pangolin. Cependant, les éléments de preuve indiquent que ces caractéristiques sont beaucoup plus susceptibles d’être apparues en présence d’un système immunitaire, ce qui suggère qu’il s’agit d’une adaptation naturelle du virus à un hôte vivant, animal ou humain.

Et encore une fois, « il n'y a pas de modèle animal connu qui permettrait de sélectionner la liaison ACE2 de type humain et d'éviter la reconnaissance immunitaire  », a expliqué Stevens. « Cela suggère fortement que SARS-CoV-2 n'aurait pas pu être développé dans un laboratoire, même par un système de sélection naturelle simulée. » En d'autres termes, la combinaison globale des caractéristiques observées dans le SARS-CoV-2 est extrêmement improbable d'avoir surgi à travers des expériences, même une évolution simulée, parce que les outils expérimentaux ne sont pas disponibles pour le moment.

Enfin, Christian Stevens a souligné que le rapport Ka / Ks du virus indique fortement que le virus ne provenait pas d'une évolution simulée en laboratoire. Le rapport Ka / Ks calcule le niveau de mutations synonymes (qui ne produisent aucun changement fonctionnel dans les protéines) et les mutations non synonymes (qui produisent des changements fonctionnels dans les protéines). Les mutations non synonymes sont plus susceptibles de se produire en présence d'une pression sélective, comme le besoin de s'adapter à un nouvel environnement.

Parce que les mutations synonymes ne devraient pas avoir d'effet, nous nous attendons à ce qu'elles se produisent à un rythme relativement constant. Cela en fait une bonne base de référence à laquelle nous pouvons comparer le nombre de mutations non synonymes. En calculant le rapport entre ces deux nombres, nous pouvons différencier entre trois types de sélection différents :

1. Purifier la sélection : ce virus est déjà parfaitement adapté où il se trouve et ne peut pas se permettre de changer, car chaque changement l'aggrave. Vous devriez voir très peu de modifications non synonymes ici.
2. Sélection darwinienne : ce virus ne convient pas où il se trouve et doit changer et s'améliorer ou il va disparaître. Vous devriez voir de nombreux changements non synonymes.
3. Sélection neutre : il n'y a aucune pression sur ce virus dans les deux cas. Les changements non synonymes et les changements synonymes devraient arriver à peu près au même rythme.

Nous nous attendrions à ce qu'un virus qui apprend à exister dans un nouveau contexte subisse une sélection darwinienne et nous verrions un taux élevé de changements non synonymes dans une partie du génome. Ce serait le cas si le virus était conçu via la simulation de la sélection naturelle, nous nous attendrions à ce qu'au moins une partie du génome montre une sélection darwinienne.

Une analyse de Bedford démontre que le niveau de mutations non synonymes entre le SARS-CoV-2 et le RaTG13 naturel est très similaire, se situant respectivement à 14,3% et 14,2%.

« Ces deux chiffres indiquent une sélection purificatrice, avec très peu de changements non synonymes. Cela est vrai dans tout le génome sans aucune partie montrant une sélection darwinienne. Ceci est un indicateur très fort que SARS-CoV-2 n'a pas été conçu en utilisant sélection forcée dans un laboratoire », a conclu Stevens.

Le virus du SARS-CoV-2 serait donc le plus étroitement lié aux coronavirus trouvés dans certaines populations de chauves-souris en fer à cheval qui vivent à environ 1 600 kilomètres de Wuhan, dans la province du Yunnan, en Chine. La première épidémie connue de SARS-CoV-2 chez l'homme s'est produite à Wuhan et a d'abord été attribuée à un marché de fruits de mer humide. De plus, malgré plusieurs candidats proposés, des serpents aux pangolins en passant par les chiens, les chercheurs n'ont pas réussi à trouver un « hôte intermédiaire » clair – un animal qui aurait servi de tremplin au SARS-CoV-2 pour passer des chauves-souris aux humains. Et si les chauves-souris en fer à cheval étaient l'hôte principal, comment le virus des chauves-souris a-t-il sauté de son réservoir naturel dans une région subtropicale à la ville animée de Wuhan à des centaines de kilomètres de là ?

Ces questions ont amené certaines personnes à chercher ailleurs dans la recherche de l'origine du virus, et certaines se sont concentrées sur l'Institut de virologie de Wuhan (WIV).

Hypothèse 4: Le coronavirus est un virus naturel étudié en laboratoire, dont il s'est échappé

Virus étudié en laboratoire
Beaucoup ont souligné que même si un virus manipulé génétiquement était improbable, il aurait quand même été délibérément ou accidentellement libéré d'un laboratoire. Les allégations concernant une possible libération en laboratoire indiquent souvent un laboratoire en Chine comme source, plus spécifiquement le Wuhan Institute of Virology (WIV), étant donné que l'un de ses laboratoires étudie les coronavirus de chauve-souris. Des allégations spéculatives similaires ont également impliqué des laboratoires aux États-Unis et au Canada.

En 2015, USA Today a publié des recherches approfondies sur les problèmes de sécurité en cours dans les laboratoires de biologie en Amérique et ailleurs.

« Des flacons de bactéries bioterroristes ont disparu. Des souris de laboratoire infectées par des virus mortels se sont échappées, et des rongeurs sauvages ont été trouvés faisant des nids avec des déchets de recherche. Les bovins infectés dans les expériences vaccinales d'une université ont été envoyés à l'abattoir à plusieurs reprises et leur viande vendue pour la consommation humaine. L'équipement destiné à protéger les travailleurs de laboratoire contre les virus mortels tels que Ebola et la grippe aviaire a échoué à plusieurs reprises. »

Le magazine américain a révélé que « des centaines d'erreurs de laboratoire, de violations de la sécurité et d'incidents évités de justesse se sont produites dans les laboratoires biologiques d'un océan à l'autre au cours des dernières années, mettant les scientifiques, leurs collègues et parfois même le public en danger  ». Les laboratoires ne sont pas seulement un problème américain mais il faut reconnaitre que... En 2014, le National Institute of Health des États-Unis a supprimé son financement des expériences de gain de fonction (GOF) impliquant les virus de la grippe, du SRAS et du MERS. Le gain de fonction consiste à activer des mutations pour modifier le produit génique afin d'améliorer son effet ou de sorte que ses actions normales soient remplacées par une fonction différente et anormale. Apparemment, l'Institut national de la santé avait mis en place un moratoire jusqu'au 19 décembre 2017.

Les États-Unis ont ensuite annoncé qu'il reprenaient le financement américain des expériences de GAIN de fonction.

Cependant, aucune preuve dans les publications scientifiques ou les annonces publiques n'indique qu'un virus ressemblant au SARS-CoV-2 a été étudié ou cultivé dans un laboratoire avant l'épidémie. Bien que cela n'exclue bien sûr pas la possibilité que les scientifiques travaillent sur elle en secret, à ce jour, cette affirmation est spéculative et non étayée par des preuves.

Une étude de janvier 2020 dans The Lancet, a révélé qu'environ un tiers de la première série d'infections n'avait aucun lien avec le marché des fruits de mer de Huanan. Ceci a été suggérée comme preuve que le virus pouvait avoir fui d'un laboratoire voisin.

Richard Ebright, professeur de biologie chimique à Rutgers, a déclaré dans un article de CNN :

Il est absolument clair que le marché n'avait aucun lien avec l'origine du virus de l'épidémie et, au lieu de cela, n'a été impliqué que dans l'amplification d'une épidémie qui avait commencé ailleurs à Wuhan presque un mois plus tôt. 

Ebright a également déclaré à CNN que « la possibilité que le virus soit entré dans l'homme par un accident de laboratoire ne peut et ne doit pas être écartée  ».

Nikolai Petrovsky, professeur à l'Université de Flinders qui se spécialise dans le développement de vaccins, a également soutenu l'hypothèse que le virus aurait pu s'échapper d'un laboratoire. Dans cet article, il a déclaré qu' « aucun virus correspondant n'a été trouvé dans la nature  » et il pense donc que l'hypothèse du laboratoire est « absolument plausible  ». Petrovsky a suggéré que le virus « aurait pu s'échapper [de l'installation de biosécurité à Wuhan] soit par l'infection accidentelle d'un membre du personnel qui a ensuite visité le marché aux poissons à plusieurs pâtés de maisons et là-bas aurait infecté d'autres personnes, ou en éliminant de manière inappropriée les déchets de l'installation qui ont infecté directement les humains à l'extérieur de l'installation ou via un vecteur sensible tel qu'un chat errant qui aurait ensuite fréquenté le marché et entraîné une transmission à l'homme. »

Certains ont fait valoir qu'au lieu d'être d'origine naturelle, le virus aurait pu être généré par une évolution simulée dans le laboratoire. Christian Stevens, du laboratoire Benhur Lee de la Mount Sinai School of Medicine, a expliqué dans un article l'extrême improbabilité de ce scénario.

En bref, les mutations dans le domaine de liaison aux récepteurs (RBD) de la protéine S dans le SARS-CoV-2 ressemblent à celles de certains coronavirus du pangolin CoV-1. De telles mutations pourraient évoluer en laboratoire grâce à une évolution simulée, mais la « probabilité d'une sélection naturelle simulée trébuchant sur la RBD presque exacte d'un coronavirus de pangolin inconnu auparavant est mathématiquement peu probable  », a déclaré Stevens.

De plus, les scientifiques auraient dû connaître ces mutations de la protéine S de certains coronavirus de pangolins avant l'épidémie, puis ont tenté de faire évoluer un coronavirus de chauve-souris ayant les mêmes caractéristiques par le biais d'expériences sur des animaux. Comme ces mutations dans les coronavirus de pangolins n'ont été identifiées qu'après l'épidémie, il n'est pas logique que les scientifiques aient effectué de telles expériences en laboratoire, car il n'y aurait eu que peu ou pas de justification scientifique pour le faire.

Le site de clivage polybasique et les ajouts de glycanes liés à l'O à la protéine S n'ont pas été identifiés dans les bétacoronavirus de chauve-souris ni dans les bétacoronavirus de pangolin échantillonnés jusqu'à présent. Cependant, les preuves indiquent que ces caractéristiques sont beaucoup plus susceptibles de se produire dans la présence d'un système immunitaire, suggérant qu'il s'agit d'une adaptation naturelle du virus à un hôte vivant, animal ou humain. Parce que les cultures cellulaires en laboratoire n'ont pas de système immunitaire, Stevens a expliqué qu'il est extrêmement improbable que le virus aurait développé de telles fonctionnalités en utilisant des approches de culture cellulaire, sapant ainsi les affirmations qu'il aurait été généré en laboratoire que certains ont proposées.

Qu'en est-il de l'utilisation de modèles animaux pour l'évolution, qui fournirait une pression sélective d'un système immunitaire ? Stevens a également examiné cette possibilité et a expliqué qu' « il n'y a pas de modèle animal connu qui permettrait de sélectionner la liaison ACE2 de type humain et d'éviter la reconnaissance immunitaire. Cela suggère fortement que SARS-CoV-2 n'aurait pas pu être développé en laboratoire, même par un système de sélection naturelle simulée. »

En d'autres termes, il est extrêmement improbable que la combinaison globale des caractéristiques observées dans le SARS-CoV-2 soit apparue à travers des expériences, même une évolution simulée, car les outils expérimentaux ne sont pas disponibles pour le moment.

Zhengli Shi, chef du laboratoire qui étudie les coronavirus de chauve-souris au WIV, a précisé dans un rapport de Scientific American publié le 11 mars, que durant les premiers jours de l'épidémie, elle avait demandé à son équipe de vérifier la séquence du génome du SARS-CoV-2 contre les souches de coronavirus de chauve-souris étudiées dans son laboratoire pour s'assurer que l'épidémie n'était pas due à « une mauvaise manipulation du matériel expérimental, en particulier lors de l'élimination  ». Ils ont constaté qu' « aucune des séquences ne correspondait à celles des virus que son équipe avait échantillonnés dans les grottes de chauves-souris  ».

Cependant, ce témoignage n'a pas satisfait ceux qui allèguent une dissimulation d'un accident de laboratoire en raison d'une biosécurité inadéquate, d'une libération intentionnelle ou d'une simple négligence comme l'attestent des articles d'opinion récents publiés par le Washington Post – un le 2 avril 2020 et un autre le 14 avril 2020. Cela a également alimenté la spéculation selon laquelle le virus avait été accidentellement libéré d'un laboratoire du WIV en raison de manquements qui auraient été documentés dans des câbles diplomatiques de 2018. Les auteurs de ces articles d'opinion ont pris soin de se distancier des affirmations antérieures selon lesquelles le coronavirus était issu de la bio-ingénierie ou avait résulté de « méfaits délibérés  », comme l'a déclaré un des auteur. En tout état de cause, le scénario de libération accidentelle est actuellement envisagé par les scientifiques et les services de renseignement et de sécurité nationale américains.

En effet, malgré les garanties, des accidents de laboratoire peuvent survenir et se produisent, et certains ont même provoqué des épidémies. En 2007, une épidémie de fièvre aphteuse chez les animaux d'élevage au Royaume-Uni a nécessité l'abattage de troupeaux. Elle était liée à une vanne de gaz défectueuse reliée aux laboratoires à proximité impliqués dans la recherche et la production de vaccins HFM. Et en 2004, une réapparition du SRAS s'est produite à Pékin, en Chine, à la suite de deux accidents de laboratoire attribués à des employés de laboratoire de l'Institut national de virologie de Pékin. Et en 2020, dès que le coronavirus est devenu la nouvelle catastrophe, Dany Shoham, un ancien militaire israélien, officier du renseignement, n'a pas tardé à désigner le programme de guerre biologique de la Chine comme un possible créateur du virus.

Évaluations des scientifiques de la probabilité de l'hypothèse 4

Dans un article publié le 6 avril, les experts ont exprimé leur scepticisme face à l'hypothèse de la « fuite de laboratoire ». Vincent Racaniello, professeur de virologie à Columbia University, a déclaré : « Je pense que cela n'a aucune crédibilité  ». Et Simon Anthony, professeur adjoint à Columbia qui étudie l'écologie et l'évolution des virus, a déclaré : « tout cela semble tiré par les cheveux […] Des accidents de laboratoire se produisent, nous le savons, mais […] il n'y a certainement aucune preuve à l'appui de cette théorie  ».

Dans un article du 10 avril, Amesh Adalja du Johns Hopkins University Center for Health Security a déclaré qu'il pensait que l'hypothèse de la « fuite de laboratoire » avait « une probabilité plus faible que la théorie zoonotique pure. Je pense que nous obtenons une meilleure compréhension d'où l'origine de ce virus était, et se rapproche du patient zéro, qui expliquera une partie du mystère  ».

Bill Hanage, professeur agrégé à la Harvard TH Chan School of Public Health, a déclaré : « S'il existe des preuves pour vraiment soutenir cette théorie au-delà de la coïncidence de l'emplacement du laboratoire, alors je ne l'ai pas vu, et je ne prends pas de décisions par coïncidence  ».

Plusieurs scientifiques se sont tournés vers Twitter pour réfléchir à l'hypothèse de « fuite de laboratoire » faite par les articles d'opinion du Washington Post :

« Dans l'ensemble, nous avons un groupe de virus, des caractéristiques moléculaires, une association de marché et des échantillons environnementaux qui pointent tous fortement vers la zoonose. L'emplacement à Wuhan est la seule chose qui suggère une évasion en laboratoire. Je vois la force des preuves entièrement pour la zoonose. »
- Trevor Bedford

« Nous ne savons pas comment ce virus a émergé, mais toutes les preuves indiquent un débordement de son réservoir naturel d'origine, que ce soit une chauve-souris ou d'autres espèces intermédiaires, des pangolins ou autre. »
- Angela Rasmussen

«  L'essentiel est que ces vagues câbles diplomatiques ne fournissent aucune information spécifique suggérant que [SARS-CoV-2] est né de l'incompétence ou de protocoles de biosécurité médiocres ou de toute autre chose. »
- Angela Rasmussen [faisant référence à l'article d'opinion du Washington Post du 14 avril]

« Très probablement 1) le virus a évolué vers son état pathogène actuel via un hôte non humain puis a sauté chez l'homme, ou 2) une version non pathogène du virus a sauté d'un animal à l'homme puis a évolué vers un état pathogène. »
- Josh Michaud

« Toutes les données actuelles confirment que la souche de station ancestrale du virus se trouve dans les chauves-souris – elles servent de réservoir zoonotique. Puis un événement de débordement s'est produit chez l'homme, peut-être aidé par un autre mammifère, bien que cela soit discutable. »
- Ryan McNamara

« Il existe des preuves solides que le # SARSCoV2 #coronavirus n'est PAS une arme biologique modifiée.
Cela dit, il est important de dire d’emblée que nous ne disposons pas de preuves suffisantes pour exclure entièrement la possibilité qu’il s’échappe d’un laboratoire de recherche faisant des expériences de gain de fonction
. »
- Carl T. Bergstrom

En résumé, l'hypothèse selon laquelle le virus s'est échappé d'un laboratoire est largement étayée par des preuves circonstancielles et n'est pas étayée par des analyses génomiques et des informations accessibles au public. En l'absence de preuves pour ou contre une fuite accidentelle de laboratoire, on ne peut pas l'exclure car le « Je ne pense pas que nous ayons de vraies données pour dire quand ces choses ont commencé, en grande partie parce que les données sont retenues de l'inspection  », déclaré par Gerald Keusch, directeur associé des laboratoires nationaux des maladies infectieuses émergentes de l'Université de Boston, dans un article de LiveScience, en dit long sur les éventuelles dissimulations du gouvernement chinois.

Compte tenu des allégations de dissimulation, il semble que seul un examen ouvert et transparent des activités du laboratoire du WIV puisse nous permettre de confirmer ou de rejeter cette hypothèse peu probable.

En conclusion, les informations présentées ici suggèrent qu'il est beaucoup plus probable que le SARS-CoV-2 ait été généré naturellement et transmis zoonotiquement, sans aucune ingénierie ou croissance en laboratoire. Surtout compte tenu du fait que la probabilité antérieure de l'hypothèse zoonotique est élevée. Les infections zoonotiques (transmission d'agents pathogènes des animaux / insectes aux humains) sont non seulement plausibles mais courantes dans le monde entier et ont également provoqué des flambées dans le passé. Par exemple, la flambée de SRAS, qui a commencé en 2002, était liée aux chats civettes. Les épidémies de syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) ont été liées au contact avec des chameaux. L'Infection par le virus Nipah a été liée aux chauves-souris frugivores et a provoqué des épidémies en Asie. Les moustiques transmettent des virus tels que le Zika, la dengue et le chikungunya, tandis que les tiques sont également porteuses de divers agents pathogènes, tels que la maladie de Lyme et la fièvre pourprée des montagnes Rocheuses. En fait, selon l'OMS, environ 60% des maladies émergentes sont des infections zoonotiques.

En résumé, l'hypothèse selon laquelle le virus s'est échappé d'un laboratoire est largement étayée par des preuves seulement circonstancielles et n'est pas étayée par des informations accessibles au public. L'origine naturelle du virus est soutenue par l'idée que l'épidémie a commencé par zoonose. Contrairement aux hypothèses de virus artificiel et d'évasion de laboratoire, il n'y a aucune preuve convaincante contre l'hypothèse de zoonose naturelle. L'hypothèse de zoonose naturelle est celle qui convient à toutes les preuves disponibles et satisfait le mieux le concept du rasoir d'Occam :

La solution la plus simple est probablement la bonne ! 

Mais on peut quand même s'interroger... car il existe des choses vraiment troubles...

Et voilà un rebondissement avec les données de géolocalisation des téléphones portables

Les données des téléphones portables alimentent une fois de plus les théories du complot. Les données des téléphones portables ont révélé que le laboratoire de haute sécurité qui étudiait les coronavirus a certainement été fermé en octobre 2019.

Le laboratoire chinois de Wuhan fait les manchettes depuis un certain temps, car beaucoup ont affirmé que le virus s'était échappé de l'installation avant qu'il ne contamine des millions de personnes dans le monde. Maintenant, une analyse privée des données de localisation des téléphones portables a montré que le laboratoire de haute sécurité qui étudiait le coronavirus a certainement été fermé en octobre 2019.

Tel que rapporté par NBC News début mai, il a été révélé qu'il n'y avait pas d'activité de téléphone portable dans la partie à haute sécurité du Wuhan Institute of Virology du 7 octobre au 24 octobre. Un rapport obtenu par le NBC News Verification Unit basé à Londres suggère qu'il pourrait y avoir eu un « événement dangereux » entre le 6 octobre et le 11 octobre qui a conduit à la fermeture du laboratoire.

Si le laboratoire a soudainement cessé de fonctionner en octobre, ce qui n'a pas été confirmé par les autorités chinoises ou les autorités du laboratoire de Wuhan, cela pourrait être considéré comme la preuve d'une possibilité examinée par les services de renseignement américains comme quoi le Coronavirus a émergé accidentellement des installations scientifiques chinoises. On attend d'en savoir plus...

Le recherche du « patient zéro »

Recherche du patient zéro
Rien de tout cela ne peut montrer la provenance du SARS-CoV-2.

Mais les scientifiques peuvent commencer à exclure l'idée que le coronavirus provoquant la pandémie a été conçu dans ce laboratoire ou créé en tant qu'arme biologique. Les chercheurs affirment que les preuves accablantes indiquent qu'il s'agit d'un virus d'origine naturelle qui a émergé d'un hôte animal, probablement une chauve-souris, et n'a pas été conçu par l'homme.

« Cette histoire d'origine n'est actuellement pas prise en charge par les données disponibles  », a déclaré Adam Lauring, professeur agrégé de microbiologie, d'immunologie et de maladies infectieuses à la faculté de médecine de l'Université du Michigan. Lauring a souligné une étude publiée le 17 mars dans la revue Nature Medicine, qui a fourni des preuves contre l'idée que le virus ait été conçu dans un laboratoire.

Dans cette étude sur Nature Medicine – l'une des oppositions les plus farouche de cette idée – Kristian Andersen, professeur agrégé d'immunologie et de microbiologie à Scripps Research, et ses collègues ont analysé les séquences génomiques du SARS-CoV-2 et des coronavirus chez les animaux. Ils ont découvert qu'un élément clé du SARS-CoV-2, la protéine de pointe que le virus utilise pour se fixer aux récepteurs ACE2 à l'extérieur des cellules humaines, serait presque certainement apparu dans la nature et non comme une création de laboratoire.

« Cette analyse des séquences du génome du coronavirus provenant de patients et de divers animaux suggère que le virus est probablement apparu chez un animal hôte, puis aurait pu subir de nouveaux changements une fois qu'il s'est transmis et a circulé chez l'homme  », a expliqué Lauring.

Cela peut exclure le génie génétique délibéré, mais qu'en est-il des autres scénarios qui indiquent que les chauves-souris sont les hôtes naturels ou le WIV comme source de l'épidémie ?

Bien que les chercheurs continueront probablement d'échantillonner et de séquencer les coronavirus chez les chauves-souris pour déterminer l'origine du SARS-CoV-2, « vous ne pouvez pas répondre à cette question par la génomique seule  », a déclaré le Dr Alex Greninger, professeur adjoint au Département de Médecine et directeur adjoint du laboratoire de virologie clinique du University of Washington Medical Center. C'est parce qu'il est impossible de dire avec certitude si le SARS-CoV-2 est issu d'un laboratoire ou de la nature basée uniquement sur la génétique. Pour cette raison, il est vraiment important de savoir quels coronavirus étaient étudiés au WIV. « Cela se résume vraiment à ce qui était dans le laboratoire  », a déclaré Greninger.

Cependant, Lauring a déclaré que sur la base du document de Nature Medicine, « le virus SARS-CoV-2 présente certaines différences clés dans les gènes spécifiques par rapport aux coronavirus précédemment identifiés – ceux avec lesquels un laboratoire travaillerait. Cette constellation de changements rend peu probable que c'est le résultat d'une «fuite» de laboratoire  », a-t-il dit.

Pourquoi les chercheurs du laboratoire de Wuhan ont-ils immédiatement pensé à l'un de leurs virus ?

Quant aux virus étudiés au WIV, Zhengli dit qu'elle a fait une enquête approfondie. Lorsqu'elle a été alertée pour la première fois de l'épidémie virale à Wuhan dans la nuit du 30 décembre 2019, Zhengli a immédiatement mis son laboratoire au travail pour séquencer les génomes du SARS-CoV-2 de patients infectés et comparer les résultats avec les enregistrements des expériences de coronavirus dans son laboratoire. Elle a également recherché toute mauvaise manipulation éventuelle du matériel viral utilisé dans toutes les expériences, a rapporté Scientific American. Elle n'a trouvé aucune correspondance entre les virus avec lesquels son équipe travaillait, venant des grottes de chauves-souris, et ceux trouvés chez les patients infectés. « Cela m'a vraiment fait perdre la tête  », a-t-elle déclaré à Scientific American. « Je n'avais pas fermé l'œil depuis des jours. »

Début février, Zhengli a envoyé une note sur WeChat pour rassurer ses amis qu'il n'y avait pas de lien, disant « Je jure sur ma vie, [le virus] n'a rien à voir avec le laboratoire  », a rapporté le South China Morning Post le 6 février. Pourtant Zhengli et un autre collègue, Peng Zhou, n'ont pas répondu à un e-mail de Live Science demandant des commentaires.

Selon le virologue évolutionniste Edward Holmes, du Charles Perkins Center et du Marie Bashir Institute for Infectious Diseases and Biosecurity de l'Université de Sydney, le laboratoire de Wuhan travaille avec le plus proche parent connu du SARS-CoV-2, qui est un coronavirus de chauve-souris appelé RaTG13. Mais, a-t-il ajouté, « le niveau de divergence des séquences génomiques entre le SARS-CoV-2 et le RaTG13 équivaut à une moyenne de 50 ans (et au moins 20 ans) de changement évolutif  ». (Cela signifie que dans la nature, il faudrait environ 50 ans pour que ces virus évoluent pour être aussi différents l'un de l'autre.)

Olivier Gascuel, un chercheur du CNRS, pense qu'il n'y a donc aucune raison de penser que l'animal qui a directement transmis le SARS-CoV-2 au patient zéro soit une chauve-souris de cette espèce, même si celle-ci fait bien partie de l' « arbre généalogique » du virus.

Pour le chercheur au CNRS, « même si nous savons que l'épidémie a commencé à Wuhan, nous n'avons même pas la preuve que ce virus est apparu sous sa forme actuelle en Chine  ». Étant donné le degré d'incertitude, les débats quant aux origines du Covid-19 sont donc loin d'être clos.

Un dernier élément pourrait aller dans le sens d'un accident au laboratoire de l'Institut de Virologie de Wuhan. Il concerne le sort de l'une de ses jeunes chercheuses, Huang Yanling, qui ne donne plus de signe de vie. Selon des rumeurs insistantes, elle pourrait être le fameux « patient zéro » du Covid-19 et serait morte de la maladie. « Huang travaille désormais dans une autre province. Elle n'est jamais rentrée à Wuhan, elle n'est pas contaminée par le coronavirus, et est en bonne santé  », répète la presse officielle. Mais aucune apparition publique de la chercheuse n'est venue prouver ces affirmations. L'Institut de virologie a d'ailleurs commencé par nier la présence de la chercheuse parmi ses équipes, avant de le reconnaître, son nom ayant été trouvé sur le site internet. Mais sa photo, elle, a disparu. Cela ne prouve certes pas que le laboratoire ait secrètement possédé un échantillon du SARS-CoV-2 et qu'il y ait eu un accident à l'origine de l'épidémie. Mais ce secret entourant le sort de Huang Yanling continuera certainement d'alimenter les soupçons, et ce même si la piste d'un virus artificiel peut être écartée.

Huang Yanling
Troublante disparition de Huang-Yanling

Bien qu'aucun scientifique n'ait fourni la moindre preuve que les humains ont sciemment manipulé un virus en utilisant une sorte de génie génétique, un chercheur de l'Université Flinders en Australie-Méridionale présente un autre scénario impliquant une intervention humaine. Les coronavirus de chauve-souris peuvent être cultivés dans des boîtes de laboratoire avec des cellules qui ont le récepteur ACE2 humain; au fil du temps, le virus gagnera des adaptations qui lui permettront de se lier efficacement à ces récepteurs. En cours de route, ce virus détecterait des mutations génétiques aléatoires qui apparaissent, mais ne font rien de notable, a déclaré Nikolai Petrovsky, du Collège de médecine et de santé publique de Flinders.

« Le résultat de ces expériences est un virus très virulent chez l'homme mais suffisamment différent pour qu'il ne ressemble plus au virus de la chauve-souris d'origine », a déclaré Petrovsky dans un communiqué du Australian Media Center. « Parce que les mutations sont acquises au hasard par sélection, il n'y a pas de signature d'un gène génétique humain, mais il s'agit clairement d'un virus toujours créé par une intervention humaine. »

Si ce virus a infecté un membre du personnel et que cette personne s'est ensuite rendue au marché de fruits de mer voisin, le virus aurait pu se propager à partir de là, a-t-il déclaré. Ou, a-t-il ajouté, une « élimination inappropriée des déchets de l'installation  » pourrait avoir infecté les humains directement ou par un intermédiaire sensible, tel qu'un chat errant.

Des premiers cas aux États-Unis avant la Chine ?

Les cas historiques du coronavirus, ainsi que le moment et le lieu de leur apparition, sont des questions importantes pour nous désabuser de la notion que le COVID-19 est exclusivement un virus chinois ou un virus de Wuhan, ou un tel non-sens de la guerre froide, comme Mike Pompeo crache régulièrement.

En ce qui concerne le COVID-19, un virologue taïwanais, tel que rapporté par Larry Romanoff pour Global Research, est évidemment un homme qui garde les yeux ouverts sur de telles questions. Sur une émission de télévision taïwanaise, le 27 février, il a donné une explication approfondie des types de virus localisés (cinq souches en tout), qui ont été trouvés individuellement dans de nombreux pays différents.

Ce virologue a en outre déclaré qu'il y a eu aux États-Unis plus de 200 cas de « fibrose pulmonaire » qui ont entraîné la mort des patients ou des difficultés à respirer, mais dont les conditions et les symptômes ne pouvaient être expliquée par une fibrose pulmonaire. Il a écrit des mails et des articles informant les autorités sanitaires américaines qu'elles devaient considérer sérieusement ces décès comme résultant du coronavirus, mais ils ont répondu en mettant ces décès sur le compte des cigarettes électroniques, puis ont fait taire toute discussion...

Le médecin taïwanais a ensuite déclaré que l'épidémie de virus avait commencé plus tôt que prévu, en déclarant : « Nous devons regarder vers septembre 2019  ».

Il a déclaré le cas en septembre 2019 où des Japonais se sont rendus à Hawaï et sont rentrés chez eux infectés, des personnes qui n'étaient jamais allées en Chine. C'était deux mois avant les infections en Chine et juste après que le CDC ait soudainement et totalement fermé le Fort Detrick, un laboratoire de bio-armes, affirmant que les installations étaient insuffisantes pour empêcher la perte d'agents pathogènes.

Il a dit qu'il avait personnellement enquêté très attentivement sur ces cas (tout comme les virologues japonais qui sont arrivés à la même conclusion). Cela pourrait indiquer que le coronavirus s'était déjà propagé aux États-Unis mais où les symptômes sont officiellement attribués à d'autres maladies, et donc peut-être masqués.

Ce n'est qu'aux États-Unis que les cinq souches peuvent être trouvées, selon le virologue et d'autres chercheurs. La Chine, par exemple, s'est avérée avoir une souche différente et plus mortelle que celle trouvée à Taïwan et en Corée. L'Italie et l'Iran sont chacun connus pour avoir différentes souches indépendantes, l'Iran étant la plus meurtrière. Septembre 2019 est un moment logique pour regarder en arrière, étant donné l'infection que les touristes japonais ont contractée à Hawaï. Cependant, est-ce la première fois que le virus est apparu ?

Dans un rapport intéressant pour The Duran intitulé Coronavirus : The Plot Thickens, l'auteur Godfree Roberts construit une chronologie dans laquelle le vapotage a été attribué à la source de problèmes pulmonaires inhabituels imitant les symptômes du COVID-19 aux États-Unis dès avril de l'année dernière (voir les mois d'avril et août) :
Avril 2019 : une flambée de maladie pulmonaire grave associée au vapotage se limite exclusivement aux États-Unis, malgré le fait que la majorité des vapoteurs vivent en dehors des États-Unis.
3 juillet 2019 : Le CDC interrompt la recherche à Fort Detrick, invoquant des « raisons de sécurité nationale » pour ne pas avoir à divulgué d'informations sur sa décision.
14 juil.2019 : une chercheuse chinoise virée d'un laboratoire de maladies infectieuses dans le cadre d'une enquête de la GRC. L'Agence de la santé publique du Canada décrit le fait comme une possible « violation de politique » et précise qu'il n'y a aucun risque pour le public canadien. Seraient-ce les premiers Chinois à découvrir ou à mettre en garde contre l'éclosion du Covid-19 ?
Août 2019 : premier décès de vapotage signalé par des responsables de la santé « Au milieu du manque d'informations, les enquêteurs se sont efforcés de trouver des liens communs avec les problèmes respiratoires. Des responsables ont déclaré plus tôt cette semaine que de nombreux patients, pour la plupart des adolescents ou des jeunes adultes, avaient décrit des difficultés de respiration, des douleurs thoraciques, vomissements et fatigue », les symptômes précis de l'infection au Covid-19.

Lorsque le virologue taïwanais a contacté le CDC au sujet de ces quelque 200 cas étranges aux alentours d'août, qui imitaient la fibrose pulmonaire, le CDC l'a mis sur le compte d'une maladie de vapotage, refusant d'accepter l'hypothèse du coronavirus.

Une « pneumonie étrange » observée en Lombardie en novembre

Un rapport se concentre sur la région italienne du nord de l'Italie, où des cas de coronavirus auraient commencé en novembre. Le premier cas de coronavirus en Chine a été enregistré vers le 1er décembre, il était donc présent en novembre.

L'infection italienne aurait-elle été d'une souche différente de celle des Chinois ? L'histoire ci-dessous se concentre sur la période de novembre mais ne traite pas du problème de la souche, qui est critique. Cependant, il n'est nullement évident que la Chine était là en premier lieu chronologiquement pour montrer les symptômes typiques de ce qui est étiqueté comme COVID-19.

 
Cette histoire est relatée également dans la presse française avec en particulier Ouest-France qui a toujours été à la pointe de l'information concernant la pandémie.

Une « étrange pneumonie » circulait dans le nord de l'Italie dès novembre, des semaines avant que les médecins ne soient informés de la nouvelle épidémie de coronavirus en Chine.

« Ils [les médecins généralistes] se souviennent d'avoir vu une pneumonie très étrange, très grave, en particulier chez les personnes âgées en décembre et même en novembre  », a déclaré Giuseppe Remuzzi, directeur de l'Institut Mario Negri de recherche pharmacologique à Milan, dans une interview accordée au National Radio publique des États-Unis.

Des médecins italiens ont eu connaissance d'une « étrange pneumonie » circulant dans la région de Lombardie en novembre.

Cela signifie que le virus circulait, au moins dans [la région nord de] la Lombardie et avant que nous ne soyons au courant de cette épidémie en Chine.  

Les commentaires de Remuzzi sont venus alors que les scientifiques continuent de rechercher l'origine du coronavirus. L'expert chinois en maladies respiratoires Zhong Nanshan a déclaré plus tôt que bien que la Chine ait été la première à signaler l'agent pathogène, il n'était pas encore certain d'où il provenait. La Lombardie abrite en Italie la plus grande population chinoise.

Remuzzi a déclaré que ce n'était que récemment qu'il avait entendu des médecins italiens parler de la maladie, ce qui signifiait qu'elle existait et se propageait à l'insu des gens.

Bien qu'elle n'ait signalé ses premières infections à coronavirus localement transmises – en Lombardie – que le 21 février, elle n'avait auparavant importé que des cas. L'Italie a depuis enregistré plus de 30000 décès dus au Covid-19, la maladie causée par l'agent pathogène. En comparaison, la Chine a enregistré un peu plus de 81 000 cas et 3 261 décès (hors décès à domicile qui seront comptabilisés plus tard).

L'Italie a suspendu tous ses vols vers la Chine le 31 janvier, c'était la première nation à le faire.

Dans la ville de Wuhan, en Chine centrale, où l'épidémie a été identifiée pour la première fois, les médecins ont commencé à remarquer une « pneumonie de cause inconnue » en décembre. La première infection connue dans la ville remonte au 1er décembre.

Un rapport du South China Morning Post a déclaré que le premier cas chinois aurait pu avoir lieu dès la mi-novembre, mais cela n'a pas été confirmé par Pékin.

La pensée actuelle de la communauté scientifique est que la première infection en Lombardie est le résultat d'un contact italien avec un chinois fin janvier. Cependant, s'il peut être démontré que le nouveau coronavirus – officiellement connu sous le nom de SARS-CoV- 2 – était en circulation en Italie en novembre, cette théorie serait renversée.

Importé lors des jeux militaires de Wuhan au mois d'octobre

Le débat sur l'origine possible de l'agent pathogène a également été au cœur d'une guerre des mots entre Pékin et Washington, avec le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères Zhao Lijian parmi un certain nombre de fonctionnaires et diplomates chinois pour amplifier une théorie du complot selon laquelle l'épidémie de coronavirus pourrait avoir commencé aux États-Unis et aurait été transportés à Wuhan par l'armée américaine lors des jeux militaires de Wuhan au mois d'Octobre.

Sur les réseaux sociaux chinois, un article est apparu présentant de plus amples détails. Il indiquait en partie que cinq athlètes "étrangers" ou d'autres membres du personnel visitant Wuhan pour les Jeux militaires mondiaux (18-27 octobre 2019) avaient été hospitalisés à Wuhan pour une infection indéterminée.

L'article explique plus clairement que la version Wuhan du virus n'aurait pu provenir que des États-Unis parce que c'est ce qu'ils appellent une « branche » qui n'aurait pas pu être créée en premier car elle n'aurait pas de « graine ». C'est une nouvelle variété issue du « tronc » d'origine, et ce tronc n'existe qu'aux États-Unis.

Il y a eu beaucoup de spéculation publique comme quoi le coronavirus avait été délibérément transmis à la Chine mais, selon l'article chinois, une alternative moins sinistre est possible.

Si certains membres de l'équipe américaine aux Jeux militaires mondiaux (18-27 octobre) avaient été infectés par le virus d'une épidémie accidentelle à Fort Detrick, il est possible qu'avec une longue période d'incubation initiale, leurs symptômes aient pu être mineurs, et ces personnes auraient facilement pu « visiter » la ville de Wuhan pendant leur séjour, infectant potentiellement des milliers de résidents locaux dans divers endroits, dont beaucoup se rendraient plus tard au marché des fruits de mer d'où le virus se propagerait comme une traînée de poudre.

Cela expliquerait également l'impossibilité pratique de localiser le légendaire « patient zéro » qui dans ce cas n'a jamais été trouvé car il y en aurait eu beaucoup.

Cette thèse est appuyée le 6 mai quand fut révélé que plusieurs sportifs français, de retour des Jeux mondiaux militaires organisés fin octobre en Chine, dont Elodie Clouvel, se sont plaints de symptômes à leur retour. Ils pourraient avoir contracté le Covid-19.

Le professeur Cohen, chef de réanimation de plusieurs hôpitaux franciliens, affirme également qu'il y avait un cas de Covid-19 en France dès le 27 décembre après avoir repris les tests ACP réalisés sur plusieurs patients atteints d'une pneumonie entre décembre et janvier dernier. Et selon un hôpital français, les cas de Covid-19 en France remontent au 16 novembre, près de 10 semaines avant que les premiers cas confirmés de la maladie ne se soient produits dans le pays. Le cas de novembre a été identifié par le service d'imagerie médicale de l'hôpital après avoir réalisé une étude rétrospective sur environ 2500 scintigraphies thoraciques réalisées entre le 1er novembre et le 30 avril.

Bien que nous n'obtenions jamais de réponse définitive, du moins à court terme, certains disent que cela n'a pas d'importance.
« Peu importe l'origine, l'évolution de la nature et les retombées sur les humains, la libération accidentelle d'un laboratoire ou la libération délibérée ou la manipulation génétique d'un pathogène dans le laboratoire, la façon dont vous développez les contre-mesures est la même  », a déclaré Keusch à Live Science. « Puisqu'on ne peut jamais dire 100% pour quoi que ce soit, je pense que nous devons toujours être conscients de toutes les possibilités afin de contrevenir. Mais la réponse pour développer ce qui est nécessaire pour répondre, contrôler et éliminer l'épidémie reste la même. »

Quelle est la véritable origine du coronavirus ? Examen des faits

Un virus américain
Le marché des fruits de mer de Wuhan n'est peut-être pas à l'origine de la propagation d'un nouveau virus à l'échelle mondiale. La description des premiers cas suggère en effet que la flambée a commencé ailleurs.

Daniel Lucey, expert en maladies infectieuses à l'Université de Georgetown à Washington, a déclaré dans un article dans le magazine Science que la première infection humaine a été confirmée comme se produisant en novembre 2019 (pas à Wuhan), suggérant que le virus était originaire d'ailleurs puis s'est propagé au marché de fruits de mer. Un groupe a mis l'origine du foyer dès le 18 septembre 2019.

L'article déclare :

« Alors que les cas confirmés d'un nouveau virus envahissent le monde à une vitesse inquiétante, tous les yeux se sont jusqu'à présent concentrés sur un marché de fruits de mer à Wuhan, en Chine, à l'origine de l'épidémie. Mais une description des premiers cas cliniques publiés dans The Lancet vendredi conteste cette hypothèse. »

Le document, rédigé par un grand groupe de chercheurs chinois de plusieurs institutions, fournit des détails sur les 41 premiers patients hospitalisés qui avaient confirmé des infections par ce qui a été surnommé le nouveau coronavirus 2019 (2019-nCoV).

Dans le premier cas, le patient est tombé malade le 1er décembre 2019 et n'avait aucun lien signalé avec le marché des fruits de mer, rapportent les auteurs. « Aucun lien épidémiologique n'a été trouvé entre le premier patient et les cas ultérieurs  », déclarent-ils. Leurs données montrent également que, au total, 13 des 41 cas n'avaient aucun lien avec le marché . « C'est un grand nombre, 13, sans lien  », explique Daniel Lucey...

Des rapports antérieurs des autorités sanitaires chinoises et de l'Organisation mondiale de la santé avaient indiqué que le premier patient avait des symptômes le 8 décembre 2019 – et ces rapports indiquaient simplement que « la plupart » des cas avaient des liens avec le marché des fruits de mer, qui a été fermé le 1er janvier.

Lucey dit que si les nouvelles données sont exactes, les premières infections humaines doivent avoir eu lieu en novembre 2019 – sinon plus tôt – car il y a un temps d'incubation entre l'infection et l'apparition des symptômes. Si c'est le cas, le virus pourrait se propager silencieusement entre les habitants de Wuhan – et peut-être ailleurs – avant que la grappe de cas du désormais tristement célèbre Huanan Seafood Wholesale Market de la ville ne soit découverte fin décembre. « Le virus est entré dans ce marché avant de sortir de ce marché  », affirme Lucey.

« La Chine doit avoir réalisé que l'épidémie n'était pas originaire de ce marché de fruits de mer de Wuhan Huanan  », a déclaré Lucey à Science Insider.

Kristian Andersen est le biologiste évolutionniste au Scripps Research Institute qui a analysé des séquences de 2019-nCoV pour essayer de clarifier son origine. Il a déclaré que le scénario était « tout à fait plausible  » de personnes infectées introduisant le virus sur le marché des fruits de mer de l'extérieur. Selon l'article de Science :

« Andersen a publié son analyse de 27 génomes disponibles de 2019-nCoV le 25 janvier sur un site de recherche en virologie. Il suggère qu'ils avaient un "ancêtre commun le plus récent" – c'est-à-dire une source commune – dès le 1er octobre 2019. »

Il était intéressant de noter que Lucey a également noté que le MERS provenait à l'origine d'un patient en Arabie saoudite en juin 2012, mais des études ultérieures et plus approfondies l'ont fait remonter à une précédente épidémie hospitalière de pneumonie inexpliquée en Jordanie en avril de la même année. Lucey a déclaré qu'à partir d'échantillons stockés de personnes décédées en Jordanie, les autorités médicales ont confirmé qu'elles avaient été infectées par le virus MERS.

Cela inciterait le public à faire preuve de prudence en acceptant le « récit standard officiel  » que les médias occidentaux sont toujours si désireux de fournir – comme ils l'ont fait avec le SRAS, le MERS et le ZIKA, dont tous les « récits officiels » se sont avérés plus tard complètement faux.

Dans ce cas, les médias occidentaux ont inondé leurs pages pendant des mois sur le virus COVID-19 originaire du marché des fruits de mer de Wuhan, causé par des gens mangeant des chauves-souris et des animaux sauvages. Tout cela s'est avéré faux.

Non seulement le virus n'était pas originaire du marché des fruits de mer, mais il n'était pas du tout originaire de Wuhan, et il est maintenant prouvé qu'il n'est pas originaire de Chine mais a été importé en Chine d'un autre pays. Une partie de la preuve de cette affirmation est que les variétés génomiques du virus en Iran et en Italie ont été séquencées et déclarées comme ne faisant pas partie de la variété qui a infecté la Chine et doivent, par définition, provenir d’ailleurs.

Il semblerait que la seule possibilité d'origine soit les États-Unis, car seul ce pays possède le « tronc » de toutes les variétés. Et il peut donc être vrai que la source d'origine du virus COVID-19 était le laboratoire de guerre biologique américain, à Fort Detrick. Ce ne serait pas une surprise, étant donné que le CDC a complètement fermé Fort Detrick, mais aussi parce que, entre 2005 et 2012, les États-Unis ont connu 1 059 événements où des agents pathogènes ont été volés ou se sont échappé des bio-laboratoires américains au cours des dix années précédentes – en moyenne un tous les trois jours.

Seulement voilà... ça reste à prouver.

Mais une étude récente d'une équipe de généticiens de l'Université d'Oxford a estimé que la première épidémie de la pandémie actuelle aurait pu se produire dès septembre de l'année dernière. Ils ont constaté que les souches dominantes circulant en Chine et en Asie étaient génétiquement plus jeunes que certaines souches populaires aux États-Unis. Serait-ce une piste ?


Références :

Article publié sur healthfeedback.org le 26 avril 2020

https://www.scmp.com/news/china/science/article/3081036/coronavirus-wuhan-virology-labs-long-history-scientific
par Linda Lew et Sarah Zheng

Article de Rachael Rettner publié dans livescience le 18 avril 2020

https://www.europereloaded.com/a-viral-pandemic-or-a-crime-scene/

Article du Guardian

https://project-evidence.github.io qui regroupe un ensemble de preuves concernant la fuite du laboratoire de virologie de Wuhan. Quand je dis un "ensemble" c'est en fait un IMMENSE ensemble de soi-disant "preuves".

Ainsi que de nombreuses autres références qui ne sont pas toutes listées car il y en a trop.

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Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le , il y a moins d'un an.