Il est maintenant de mode de supprimer Satan dans l'histoire des possessions, en les rangeant dans la classe des maladies mentales, des affections spasmodiques et des supercheries. Ce n'est pas que les exemples de jonglerie et de canulars ne soient nombreux, et que les possessions ne se rattachent par beaucoup de points aux maladies naturelles, mais dans les cas de possessions véritables il se révèle un grand nombre de phénomènes que ni la nature ni l'artifice ne sauraient produire, qu'il ne sert à rien de dissimuler, puisque les cacher n'est pas les supprimer, et dont il faut, par conséquent, tenir compte.
Cet article traite des possessions véritables par le démon et par Satan lui-même.
Cet article traite des possessions véritables par le démon et par Satan lui-même.
Les philosophes de l’histoire nous ont alerté
Déjà, dès le onzième siècle, Psellus se plaignait que les médecins négligeaient beaucoup trop le côté extranaturel, pour tout rapporter à un naturalisme impossible. Il dénonçait avec courage ce matérialisme insensé et funeste.
Tel n'avait pas été cependant l’enseignement des anciens : Aëtius, Alexandre de Tralle, Eoelius-Aurelius, Gallien, Aristote, avaient tous averti leurs successeurs qu'il se trouve souvent dans les maladies connues alors sous le nom d’ « affections sacrées », telles que l'éphialte, l'épilepsie, l'hystérie, l'hypocondrie, les affections spasmodiques, particulièrement celles qui sont périodiques, et en général les maladies mentales, un caractère divin qu'il faut soigneusement observer, parce qu'il n'est pas au pouvoir du médecin d'y apporter remède. Ils avaient même indiqué des moyens curatifs purement moraux ou religieux, pour ceux des malades qu'ils appelaient lunatiques, nympholeptiques et touchés des dieux, parce que, n'ayant aucune idée de l'action satanique, et ne pouvant s'empêcher d'y reconnaître une puissance extra-naturelle, ils la croyaient divine.
Tel n'avait pas été cependant l’enseignement des anciens : Aëtius, Alexandre de Tralle, Eoelius-Aurelius, Gallien, Aristote, avaient tous averti leurs successeurs qu'il se trouve souvent dans les maladies connues alors sous le nom d’ « affections sacrées », telles que l'éphialte, l'épilepsie, l'hystérie, l'hypocondrie, les affections spasmodiques, particulièrement celles qui sont périodiques, et en général les maladies mentales, un caractère divin qu'il faut soigneusement observer, parce qu'il n'est pas au pouvoir du médecin d'y apporter remède. Ils avaient même indiqué des moyens curatifs purement moraux ou religieux, pour ceux des malades qu'ils appelaient lunatiques, nympholeptiques et touchés des dieux, parce que, n'ayant aucune idée de l'action satanique, et ne pouvant s'empêcher d'y reconnaître une puissance extra-naturelle, ils la croyaient divine.
Les progrès de la médecine
Leurs successeurs ont cru mieux faire en supprimant l’action de cette puissance divine, parce qu'en effet ils arrêtent quelquefois ces manifestations en guérissant la maladie qui lui servait de moyen, de bases d'opérations, pour ainsi dire. En effet, Satan, comme nous allons le voir, en l'absence d'un ordre formel de Dieu, a besoin pour agir d'une prédisposition physique dans le sujet qu'il veut tourmenter. Cette prédisposition est bien souvent une maladie tout ce qu’il y a de plus organique, matérielle et/ou naturelle. Elle sert de terreau à une possession démoniaque extra-naturelle.
Mais, en matérialisant la médecine, les médecins, au lieu de nier ce qui est au delà de la nature matérielle, auraient mieux fait de prévenir qu'ils ne s'en occupaient pas. Ceci aurait ouvert la porte à des recherches dans ce sens et permis à la psychiatrie de faire de sérieux progrès. Mais au lieu de cela, la psychiatrie est née et se réclame de la médecine alors qu’elle traite de problèmes qui n’ont rien de médicaux mais relèvent du paranormal et du surnaturel.
Mais, en matérialisant la médecine, les médecins, au lieu de nier ce qui est au delà de la nature matérielle, auraient mieux fait de prévenir qu'ils ne s'en occupaient pas. Ceci aurait ouvert la porte à des recherches dans ce sens et permis à la psychiatrie de faire de sérieux progrès. Mais au lieu de cela, la psychiatrie est née et se réclame de la médecine alors qu’elle traite de problèmes qui n’ont rien de médicaux mais relèvent du paranormal et du surnaturel.
L’Eglise accepte le système
Des théologiens catholiques ont accepté ce faux système par amour de la paix ; mais, en concédant aux ennemis du merveilleux surnaturel que les possessions du démon pourraient bien être des maladies purement naturelles, ils sont allés trop loin, puisqu'ils ont piétiné l'Évangile.
Christian Gruner fut l’un des premiers a essayé de ramener à un naturalisme pur les possessions dont il est fait mention dans l’Évangile. Grotius, Jahn, Semler, Rosenmuller, Wegscheider et beaucoup d'autres écrivains, allemands principalement, ont suivi ses traces.
A les en croire, le Sauveur et ses disciples, pour mieux se faire comprendre, auraient parlé le langage de tout le monde à l'occasion des prétendus démons, comme Josué, lorsqu'il commanda au soleil de s'arrêter ; ils ajoutent que l'Écriture employant plus d'une fois le nom d'esprits, lorsqu'il s'agit de maladies ordinaires et même des talents et des passions des hommes, elle a bien pu employer celui de démons, lorsqu'il s'agit de maladies extraordinaires.
Mais il y a contre ce système deux objections capitales :
la première se tire du VIlle chapitre de l'évangile de saint Matthieu, relatif aux porcs des Géraséniens, qui allèrent se précipiter en foule dans la mer, lorsque le Seigneur eut permis aux démons de les posséder ;
la seconde découle de l'usage perpétuel de l'Église, qui a toujours employé des formules impératives à l'adresse du démon, dans les cas de possession, et non des formules déprécatives à l'adresse de Dieu, et mieux encore des exorcismes pour chasser les démons des lieux et des maisons infestés par les esprits ; ici, il ne saurait y avoir suspicion de maladie.
Sans doute, avant d'autoriser les conjurations et les exorcismes, l'Église recommande à ses ministres d'user d'un grand discernement et de prendre les plus grandes précautions, pour n'être pas trompés par des manœuvres artificieuses, par de vaines apparences, et ne pas confondre des maladies naturelles avec des vexations extra-naturelles ; mais cette recommandation même comporte un enseignement quasi-doctrinal ; car, si tout était toujours naturalisme, illusion ou mensonge, il n'y aurait pas de précautions à prendre, il faudrait s'abstenir. Il n’y aurait même pas lieu de procéder à des exorcismes.
Christian Gruner fut l’un des premiers a essayé de ramener à un naturalisme pur les possessions dont il est fait mention dans l’Évangile. Grotius, Jahn, Semler, Rosenmuller, Wegscheider et beaucoup d'autres écrivains, allemands principalement, ont suivi ses traces.
A les en croire, le Sauveur et ses disciples, pour mieux se faire comprendre, auraient parlé le langage de tout le monde à l'occasion des prétendus démons, comme Josué, lorsqu'il commanda au soleil de s'arrêter ; ils ajoutent que l'Écriture employant plus d'une fois le nom d'esprits, lorsqu'il s'agit de maladies ordinaires et même des talents et des passions des hommes, elle a bien pu employer celui de démons, lorsqu'il s'agit de maladies extraordinaires.
Mais il y a contre ce système deux objections capitales :
la première se tire du VIlle chapitre de l'évangile de saint Matthieu, relatif aux porcs des Géraséniens, qui allèrent se précipiter en foule dans la mer, lorsque le Seigneur eut permis aux démons de les posséder ;
la seconde découle de l'usage perpétuel de l'Église, qui a toujours employé des formules impératives à l'adresse du démon, dans les cas de possession, et non des formules déprécatives à l'adresse de Dieu, et mieux encore des exorcismes pour chasser les démons des lieux et des maisons infestés par les esprits ; ici, il ne saurait y avoir suspicion de maladie.
Sans doute, avant d'autoriser les conjurations et les exorcismes, l'Église recommande à ses ministres d'user d'un grand discernement et de prendre les plus grandes précautions, pour n'être pas trompés par des manœuvres artificieuses, par de vaines apparences, et ne pas confondre des maladies naturelles avec des vexations extra-naturelles ; mais cette recommandation même comporte un enseignement quasi-doctrinal ; car, si tout était toujours naturalisme, illusion ou mensonge, il n'y aurait pas de précautions à prendre, il faudrait s'abstenir. Il n’y aurait même pas lieu de procéder à des exorcismes.
Les maladies surnaturelles
Oui, la chorée est une maladie purement naturelle, parfois épidémique, et l'art du médecin peut la guérir. Mais lorsqu'elle est accompagnée de la pénétration claire et subite de la pensée d'autrui, de la vue à distance et au delà des obstacles, d'une notion précise d'événements auxquels le malade est de tout point étranger, de l'intelligence de langues qu'il n'a jamais apprises, tout cela est-il pareillement naturel et maladif ?
Oui, le pica est une maladie naturelle, et, dans cette dépravation du goût, le malade s'ingère dans l'estomac une multitude de substances qui ne sont point alimentaires, telles que des pierres, des tessons, des fragments de verre, du crin, de la cire, des insectes ; mais lorsqu'il en rend par la bouche de plus grandes quantités que ses intestins ne sembleraient pouvoir en contenir, qu'il est démontré qu'il n'a pu se les procurer nulle part, et ainsi ne les a point ingérés lui-même, lorsqu'à ce phénomène se joint le blasphème, la haine furieuse de Dieu dans un homme ordinairement religieux, l'intelligence des langues ou de la pensée d'autrui, est-ce encore naturel ?
Oui, l'homme peut acquérir par l'exercice une souplesse et une agilité merveilleuses ; les saltimbanques, les bateleurs, les jongleurs en sont la preuve ; mais grimper aux murs, courir sur les toits, se ployer en cerceau de telle sorte que le front aille retrouver la plante des pieds en arrière, se battre la poitrine et le dos avec la tête cinquante ou soixante fois à la minute, acquérir et perdre à commandement la faculté d'entendre le grec, le latin, l'hébreu, et lorsque ce sont de pauvres religieuses, bien pieuses et modestes, élevées dans de tout autres conditions, dira-t-on que cela est naturel ?
Marcher, comme des mouches, les pieds au plafond, être transporté d'un lieu à l'autre comme une feuille d'automne que le vent soulève et déplace, dira-t-on que cela est naturel ?
Tomber rudement et tout d'une pièce comme une colonne, du plafond comme un lustre qui s'en détache, sans se causer aucune douleur et sans que la chute laisse aucune trace, dira-t-on que cela est naturel, surtout si ces accidents se compliquent de la faculté de seconde vue ou du don des langues ?
Oui, le pica est une maladie naturelle, et, dans cette dépravation du goût, le malade s'ingère dans l'estomac une multitude de substances qui ne sont point alimentaires, telles que des pierres, des tessons, des fragments de verre, du crin, de la cire, des insectes ; mais lorsqu'il en rend par la bouche de plus grandes quantités que ses intestins ne sembleraient pouvoir en contenir, qu'il est démontré qu'il n'a pu se les procurer nulle part, et ainsi ne les a point ingérés lui-même, lorsqu'à ce phénomène se joint le blasphème, la haine furieuse de Dieu dans un homme ordinairement religieux, l'intelligence des langues ou de la pensée d'autrui, est-ce encore naturel ?
Oui, l'homme peut acquérir par l'exercice une souplesse et une agilité merveilleuses ; les saltimbanques, les bateleurs, les jongleurs en sont la preuve ; mais grimper aux murs, courir sur les toits, se ployer en cerceau de telle sorte que le front aille retrouver la plante des pieds en arrière, se battre la poitrine et le dos avec la tête cinquante ou soixante fois à la minute, acquérir et perdre à commandement la faculté d'entendre le grec, le latin, l'hébreu, et lorsque ce sont de pauvres religieuses, bien pieuses et modestes, élevées dans de tout autres conditions, dira-t-on que cela est naturel ?
Marcher, comme des mouches, les pieds au plafond, être transporté d'un lieu à l'autre comme une feuille d'automne que le vent soulève et déplace, dira-t-on que cela est naturel ?
Tomber rudement et tout d'une pièce comme une colonne, du plafond comme un lustre qui s'en détache, sans se causer aucune douleur et sans que la chute laisse aucune trace, dira-t-on que cela est naturel, surtout si ces accidents se compliquent de la faculté de seconde vue ou du don des langues ?
Et si c’était l’œuvre de Satan ?
Il fut un temps où l'on accordait trop à Satan : on croyait voir partout son œuvre directe, dans les tempêtes, les épidémies, les maladies inconnues, les événements néfastes, les accidents imprévus. Maintenant on le bannit de partout ; mais la vérité se trouve sans doute entre ces deux extrêmes, et c'est peut-être lui qui balance ainsi la raison humaine, comme le pendule de l'horloge, en deçà et au delà du vrai, sans lui permettre de se reposer jamais.
Il fut cependant des hommes plus réfléchis et plus sincères qui, s'affranchissant de tout esprit de secte et de système, cherchèrent la vérité pour elle seule, et la signalèrent en passant, lorsqu'ils l'aperçurent sans pouvoir la saisir. Bien avant Mulder et Scully, on a pu trouver des célébrités médicales des dix-septième et dix-huitième siècles qui traitèrent de la pathologie mentale. Plusieurs n'hésitèrent nullement à admettre l'intervention directe de Satan, c'est-à-dire la possession démoniaque, dans certaines affections qui défient l'art et la science, qui échappent à toute analyse, et s'inclinèrent devant des faits irrécusables.
On peut citer par exemple le savant Femel, tout comme Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne ; le protestant Jean Wier, dont la réputation comme écrivain et comme médecin fut si grande en Allemagne ; Félix Plater, dont les doctes ouvrages devancèrent leur époque ; Sennert, Thomas Willis ; et leurs noms sont encore salués avec tout le respect dû aux plus grandes autorités.
Il fut cependant des hommes plus réfléchis et plus sincères qui, s'affranchissant de tout esprit de secte et de système, cherchèrent la vérité pour elle seule, et la signalèrent en passant, lorsqu'ils l'aperçurent sans pouvoir la saisir. Bien avant Mulder et Scully, on a pu trouver des célébrités médicales des dix-septième et dix-huitième siècles qui traitèrent de la pathologie mentale. Plusieurs n'hésitèrent nullement à admettre l'intervention directe de Satan, c'est-à-dire la possession démoniaque, dans certaines affections qui défient l'art et la science, qui échappent à toute analyse, et s'inclinèrent devant des faits irrécusables.
On peut citer par exemple le savant Femel, tout comme Ambroise Paré, le père de la chirurgie moderne ; le protestant Jean Wier, dont la réputation comme écrivain et comme médecin fut si grande en Allemagne ; Félix Plater, dont les doctes ouvrages devancèrent leur époque ; Sennert, Thomas Willis ; et leurs noms sont encore salués avec tout le respect dû aux plus grandes autorités.
Une épreuve de Dieu
La possession du démon est quelquefois considérée comme une épreuve imposée par Dieu à ses saints, quelquefois le châtiment d'un grand crime. Quelquefois elle provient du fait même de l'homme, qui la veut pour lui-même, qui la cherche, qui se l'inocule ou qui l'inocule à son voisin.
Le plus souvent, depuis les temps évangéliques, c'est une maladie qui lui sert de véhicule, et qui la communique de proche en proche, soit épidémiquement, soit par contagion. Dans un cas de contagion, elle surgit d'un empoisonnement, d'un ébranlement violent de l'imagination, comme du contact avec les possédés.
Il s’en suit que Satan surajoute son action à un état maladif et la possession satanique suit le cours et les périodes de la maladie. On pourrait prétendre que c'est la possession qui cause la maladie. Nous croyons au contraire que c’est le plus ordinairement la maladie qui précède la possession, et que celle-ci n'est qu'une aggravation. Celui de tous les auteurs modernes qui a le plus savamment traité cette question, au point de vue médical, historique et religieux, est Görres. Dans sa Mystique diabolique, il n'hésite pas à affirmer que « la maladie satanique qui constitue la possession, a sa racine dans les organes du corps humain, et qu'à ce titre, comme toutes les maladies corporelles, elle a aussi ses causes, ses prédispositions, son cours, ses périodes, ses symptômes intermittents ou continus, et son terme par la mort ou la guérison. » Il en conclut qu'elle peut être traitée par le médecin concurremment avec les ministres de l'Église, et que leur double action, loin de s'exclure, se fortifie, puisqu'elle correspond à la double nature de l'homme et à la double nature de la maladie. Et c'est bien ainsi que l'Église l'entend en effet : loin d'exclure le médecin, elle l'appelle. Mais c'est lui qui, le plus souvent, par inscience ou incroyance, exclut l'Église, au grand préjudice de ses malades.
Le plus souvent, depuis les temps évangéliques, c'est une maladie qui lui sert de véhicule, et qui la communique de proche en proche, soit épidémiquement, soit par contagion. Dans un cas de contagion, elle surgit d'un empoisonnement, d'un ébranlement violent de l'imagination, comme du contact avec les possédés.
Il s’en suit que Satan surajoute son action à un état maladif et la possession satanique suit le cours et les périodes de la maladie. On pourrait prétendre que c'est la possession qui cause la maladie. Nous croyons au contraire que c’est le plus ordinairement la maladie qui précède la possession, et que celle-ci n'est qu'une aggravation. Celui de tous les auteurs modernes qui a le plus savamment traité cette question, au point de vue médical, historique et religieux, est Görres. Dans sa Mystique diabolique, il n'hésite pas à affirmer que « la maladie satanique qui constitue la possession, a sa racine dans les organes du corps humain, et qu'à ce titre, comme toutes les maladies corporelles, elle a aussi ses causes, ses prédispositions, son cours, ses périodes, ses symptômes intermittents ou continus, et son terme par la mort ou la guérison. » Il en conclut qu'elle peut être traitée par le médecin concurremment avec les ministres de l'Église, et que leur double action, loin de s'exclure, se fortifie, puisqu'elle correspond à la double nature de l'homme et à la double nature de la maladie. Et c'est bien ainsi que l'Église l'entend en effet : loin d'exclure le médecin, elle l'appelle. Mais c'est lui qui, le plus souvent, par inscience ou incroyance, exclut l'Église, au grand préjudice de ses malades.
Comment guérir d’une possession démoniaque ?
Il existe un troisième élément de guérison dont il faut tenir compte : c'est la volonté ferme et bien arrêtée du malade d'être guéri, et sa résistance à l’œuvre de Satan. Quelquefois le pauvre malade se tord dans des convulsions épouvantables, qu'il n'est pas en son pouvoir de dominer, et dont il n’a pas toujours conscience ; mais quelquefois aussi c'est une âme faible et sans énergie, quelquefois une âme orgueilleuse, qui est bien aise d'être possédée, qui attend Satan, qui l'appelle, qui va au-devant des crises ou des exorcismes, pour démontrer à tout le monde la réalité de la possession ; et pour peu que l’exorciste ait de son côté quelque orgueil du métier qu'il fait ou quelque pensée de démonstration, alors Satan, se trouvant dans un domicile disposé pour lui, s’y plait, y reste et se moque de l'un et de l'autre.
Comment fuirait-il devant des ennemis qui l'appellent et lui disent, l'un : viens donc montrer que je suis possédé ; l'autre : viens donc montrer le pouvoir que j'ai sur toi ?
Mais des âmes d'une autre trempe s'arrêtent d'elles-mêmes dans la voie et disent à Satan : je ne veux plus de toi. Nous en voyons d'autres encore se guérir par la distraction et en bannissant le souvenir de la maladie.
Au contraire, certains possédés vont jusqu’à chercher la possession, en se rendant spontanément dans les lieux et les réunions où elle se gagne, et demeurer possédés lorsqu'ils s'entêtent de l’être, ou se guérir d'eux-mêmes lorsque la police a dispersé leurs réunions et qu'ils sont obligés de vaquer à d'autres affaires.
Le métier d’exorciste est un métier dangereux qui n’est pas donné à tout le monde. Si l’exorciste a quelques fautes à se reprocher, Satan les divulgue par la bouche du possédé ; s'il a peur de quelque ridicule, ou s'il parle mal la langue qu'il emploie, Satan le couvre de confusion ; les exemples en sont nombreux.
Quelquefois l'exorciste se trouve cruellement maltraité par le démoniaque ; le livre des Actes nous en offre un exemple, et ce n'est pas le seul connu. Quelquefois l'exorciste devient lui-même possédé ; l'histoire de Loudun nous en fournira de terribles traits.
Comment fuirait-il devant des ennemis qui l'appellent et lui disent, l'un : viens donc montrer que je suis possédé ; l'autre : viens donc montrer le pouvoir que j'ai sur toi ?
Mais des âmes d'une autre trempe s'arrêtent d'elles-mêmes dans la voie et disent à Satan : je ne veux plus de toi. Nous en voyons d'autres encore se guérir par la distraction et en bannissant le souvenir de la maladie.
Au contraire, certains possédés vont jusqu’à chercher la possession, en se rendant spontanément dans les lieux et les réunions où elle se gagne, et demeurer possédés lorsqu'ils s'entêtent de l’être, ou se guérir d'eux-mêmes lorsque la police a dispersé leurs réunions et qu'ils sont obligés de vaquer à d'autres affaires.
Les exorcistes de l’église : un métier difficile
Des possédés peuvent se faire exorciser, mais il faut pour cela que les exorcistes soient humbles, qu'ils remplissent avec simplicité de cœur un ministère ecclésiastique, et non qu’ils donnent des spectacles, ou qu'ils fassent des démonstrations. Il faut qu'ils commandent à Satan et non pas qu'ils conversent avec lui.Le métier d’exorciste est un métier dangereux qui n’est pas donné à tout le monde. Si l’exorciste a quelques fautes à se reprocher, Satan les divulgue par la bouche du possédé ; s'il a peur de quelque ridicule, ou s'il parle mal la langue qu'il emploie, Satan le couvre de confusion ; les exemples en sont nombreux.
Quelquefois l'exorciste se trouve cruellement maltraité par le démoniaque ; le livre des Actes nous en offre un exemple, et ce n'est pas le seul connu. Quelquefois l'exorciste devient lui-même possédé ; l'histoire de Loudun nous en fournira de terribles traits.
La magie et la sorcellerie lancent des possessions
La possession se communique aussi par contagion, soit involontairement, par le fait de celui qui la gagne en s'approchant imprudemment du possédé ; soit volontairement, par le fait du magicien ou du possédé, qui la communique à celui qu'il regarde avec intention, qu'il touche ou auquel il fait toucher un charme. Tout ceci paraît encore incroyable, impossible ! Malheureusement il ne sert à rien de nier ; il faut se résigner, ce sont des faits, des évidences.
Les sacrements sataniques, si on pouvais ainsi parler, sont la contre-partie des sacrements divins. Le charme est un objet touché à dessein ou consacré par le magicien et imprégné de la vertu satanique auquel Satan est lié, volontairement ou involontairement, soit pour un temps déterminé, soit pour toujours.
Le savant qui connaîtrait tous les procédés et moyens, et qui les emploierait sans être lui-même imprégné de la vertu satanique, ne serait pas un magicien et n'obtiendrait aucun résultat. L'imprégnation satanique se communique, à divers degrés et pour des résultats divers, par l'imposition des mains, le contact, l'insufflation, l'onction, comme les sacrements divins par celui qui a reçu le caractère de ministre de Dieu.
Il ne suffit donc pas plus de savoir pour être magicien, que pour être prêtre ou évêque ; et chacune des œuvres de la magie possède ses charmes et ses formules spéciales. Lorsque l'objet démoniaquement consacré n'est destiné qu'à produire des effets merveilleux par le pouvoir de Satan, il est dit simplement enchanté ; lorsqu'il est destiné à produire la maladie, la frénésie, la possession du démon, il s'appelle charme ; lorsqu'il est destiné à causer la mort, il s'appelle charge ; et il y a des charges de différentes espèces et de différents noms, qui se consacrent par des procédés différents, et qui causent la mort par des voies différentes.
L'effet des objets diaboliquement consacrés est infaillible, certain ; mais il y a trois moyens de s'en délivrer :
les prières de l'Église,
la destruction quand on les trouve,
l'intervention d'un magicien plus puissant, c'est-à-dire plus imprégné, qui les « lève ».
Dans un cas comme dans les autres, l'effet retombe sur celui qui avait consacré l'objet.
Les sacrements sataniques, si on pouvais ainsi parler, sont la contre-partie des sacrements divins. Le charme est un objet touché à dessein ou consacré par le magicien et imprégné de la vertu satanique auquel Satan est lié, volontairement ou involontairement, soit pour un temps déterminé, soit pour toujours.
Le savant qui connaîtrait tous les procédés et moyens, et qui les emploierait sans être lui-même imprégné de la vertu satanique, ne serait pas un magicien et n'obtiendrait aucun résultat. L'imprégnation satanique se communique, à divers degrés et pour des résultats divers, par l'imposition des mains, le contact, l'insufflation, l'onction, comme les sacrements divins par celui qui a reçu le caractère de ministre de Dieu.
Il ne suffit donc pas plus de savoir pour être magicien, que pour être prêtre ou évêque ; et chacune des œuvres de la magie possède ses charmes et ses formules spéciales. Lorsque l'objet démoniaquement consacré n'est destiné qu'à produire des effets merveilleux par le pouvoir de Satan, il est dit simplement enchanté ; lorsqu'il est destiné à produire la maladie, la frénésie, la possession du démon, il s'appelle charme ; lorsqu'il est destiné à causer la mort, il s'appelle charge ; et il y a des charges de différentes espèces et de différents noms, qui se consacrent par des procédés différents, et qui causent la mort par des voies différentes.
L'effet des objets diaboliquement consacrés est infaillible, certain ; mais il y a trois moyens de s'en délivrer :
les prières de l'Église,
la destruction quand on les trouve,
l'intervention d'un magicien plus puissant, c'est-à-dire plus imprégné, qui les « lève ».
Dans un cas comme dans les autres, l'effet retombe sur celui qui avait consacré l'objet.
La véritable source des possessions
Quelle est l'origine de cette imprégnation satanique ? Qui l'a reçue le premier et communiquée ensuite ? Peut-on encore la recevoir directement de Satan ? Nous voyons couler le fleuve, mais nous ne connaissons pas les canaux souterrains qui aboutissent à la source. Nul ne peut répondre à ces questions.
Et qu'on ne croie pas que Satan, en communiquant ainsi sa vertu à celui qui s'est fait son serviteur ou à l'objet qui lui est consacré, rende jamais un service. Non : il se communique pour faire le mal et jamais le bien.
Les plus impuissants de tous les charmes, ce sont les préservatifs. Le plus puissant de tous les magiciens ne saurait se préserver lui-même ou se guérir. Il ne saurait tirer pour lui ou pour ses amis le moindre bénéfice de sa puissance : se guérir, gagner sa cause, se mettre en sûreté, découvrir un trésor, s'enrichir d'une obole, vivre un jour de plus, sauver une brebis de son troupeau. Puissant pour le mal, il ne saurait faire le bien.
Source : Histoire de Satan par M. l’Abbé Lecanu, 1861
Et qu'on ne croie pas que Satan, en communiquant ainsi sa vertu à celui qui s'est fait son serviteur ou à l'objet qui lui est consacré, rende jamais un service. Non : il se communique pour faire le mal et jamais le bien.
Les plus impuissants de tous les charmes, ce sont les préservatifs. Le plus puissant de tous les magiciens ne saurait se préserver lui-même ou se guérir. Il ne saurait tirer pour lui ou pour ses amis le moindre bénéfice de sa puissance : se guérir, gagner sa cause, se mettre en sûreté, découvrir un trésor, s'enrichir d'une obole, vivre un jour de plus, sauver une brebis de son troupeau. Puissant pour le mal, il ne saurait faire le bien.
Source : Histoire de Satan par M. l’Abbé Lecanu, 1861