La magie et les sorciers avaient un grand crédit en France sous la première race. Aimoin de Fleury et la Chronique de Frédégaire représentent la mère de Clovis, la fameuse Bazine, comme une sorcière, ou tout au moins comme une magicienne. Le soir de ses noces, disent-ils, elle pria son époux de passer la première nuit dans une entière continence, d'aller seul à la porte du palais, et de lui rapporter ce qu'il y aurait vu. Childéric sortit, et ne fut pas plutôt dehors, qu'il vit d'énormes animaux se promener dans la cour ; c'étaient des léopards, des licornes et des lions. Quoique ce spectacle l'eût un peu effrayé, Bazine le fit encore sortir une seconde, et même une troisième fois. Il vit d'abord des loups et des ours ; puis enfin, des chiens et d'autres petits animaux qui s'entre-déchiraient. La reine lui explique alors ce que signifiaient ces visions prodigieuses. Les lions et les licornes représentaient Clovis ; les loups et les ours, ses enfants ; et les chiens, les derniers rois de sa race ; qui seraient un jour renversés du trône par les grands et le peuple, dont les petits animaux étaient la figure.
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